Originaire d’Afrique du Sud, le Sparmannia est un cousin lointain du tilleul européen. Cette plante que l’on surnomme « tilleul d’appartement » présente de nombreuses feuilles échancrées, vertes et larges. Elle se cultive en pots en France. Bien qu’elle puisse être placée en extérieur au jardin l’été, elle doit impérativement être abritée dès l’automne et l’hiver venus. Le Sparmannia africana pousse très vite et se couvre en fin d’hiver ou au début de printemps (avril, mai) de grandes fleurs blanches. Découvrez nos conseils d’entretien.
Comment entretenir un Sparmannia africana en pot ?
Emplacement à l’intérieur et au jardin
Placez l’arbuste dans un endroit lumineux, mais à l’abri du soleil direct, qui pourrait brûler ses feuilles. Une lumière vive est idéale pour favoriser sa croissance.
En été, vous pouvez le sortir à l’extérieur, mais évitez les courants d’air et les fortes chaleurs. Rentrez-le dès que les températures descendent en dessous de 10°C.
Comment arroser correctement un Sparmannia africana ?
Arrosez régulièrement cet arbuste pour maintenir la terre légèrement humide. En été, arrosez environ une fois par semaine. En hiver, réduisez les arrosages, en laissant la terre sécher légèrement en surface entre deux arrosages.
Évitez l’excès d’eau, car les racines du Sparmannia africana sont sensibles à la pourriture. Assurez-vous que le pot dispose d’un bon drainage.
Engrais
Pendant la période de croissance (printemps et été), apportez un engrais liquide pour plantes d’intérieur tous les 15 jours. En automne et en hiver, cessez l’apport d’engrais.
Rempotage
Comme le Sparmannia est gourmand, un rempotage annuel est à prévoir, notamment si vous constatez que les racines sont à l’étroit. Rempotez-le au printemps :
- Tassez légèrement et arrosez
- Choisissez un pot adapté : il doit être légèrement plus grand que le précédent (2 à 5 cm de diamètre en plus), avec des trous de drainage pour éviter la stagnation de l’eau.
- Préparez un mélange de terreau universel et de sable ou de perlite. Vous pouvez aussi ajouter un peu de compost bien décomposé pour enrichir le mélange.
- Sortez l’arbuste de son contenant : arrosez légèrement la plante la veille du rempotage pour faciliter le retrait de la motte. Attention à ne pas endommager les racines.
- Démêlez les racines ;
- Installez votre tilleul d’appartement dans le nouveau pot : placez une couche de billes d’argile ou de gravier au fond, ajoutez du terreau jusqu’à la moitié du contenant, installez la motte au centre et comblez les côtés avec le terreau.
Comment et quand tailler cette plante ?
Taillez légèrement au printemps pour conserver une forme harmonieuse et stimuler la ramification. Coupez les branches trop longues ou endommagées.
Humidité
L’intérieur de la maison, trop chaud et surtout trop sec en hiver si l’on ne brumise pas régulièrement les feuilles. Déplacez-le dans une véranda pour qu’il bénéficie de davantage de lumière qu’en intérieur.
Le Sparmannia apprécie une atmosphère humide. Brumisez ses feuilles régulièrement, surtout en hiver, lorsque l’air est plus sec à cause du chauffage.
Quels sont les problèmes courants et maladies du Sparmannia africana ?
Les parasites
Sur ces plantes, surveillez les attaques d’acariens, de pucerons ou de cochenilles, qui peuvent parfois affecter le Sparmannia africana en pot. Traitez rapidement en cas de besoin avec un insecticide naturel ou du savon noir.
Un Sparmannia qui ne fleurit pas
Marianne B. m’écrit pour prendre conseils sur la conduite à tenir avec un Sparmannia africana qu’elle cultive en pots depuis quelques années :
« J’ai un Sparmannia africana, depuis plusieurs années. Il est maintenant aussi grand que moi (1 m 66). Il a passé les hivers précédents à l’intérieur de la maison, et toutes ses fleurs avortaient alors à l’état de boutons. J’ai cru comprendre qu’il ne fleurissait jamais en intérieur.
J’ai fait fermer ma terrasse à l’automne, et c’est donc le premier hiver qu’il passe dans cette nouvelle véranda, non pas dehors, pas non plus à l’intérieur, chauffé de la maison, mais dans cet espace intermédiaire, plus froid. Il est juste en train de faire des boutons de fleurs qui, pour la 1ère fois, n’ont pas l’air d’avorter !
Je souhaite savoir si c’est le bon moment pour lui mettre de l’engrais (quel genre? avec plus de potassium pour les fleurs?) puisqu’il fleurit, ou bien le mauvais moment parce que nous sommes en hiver, sachant que pour une plante de l’hémisphère sud, c’est l’été…. »
Marianne a bien fait de déménager son Sparmannia dans la véranda. Il a en effet besoin d’une ambiance plus fraîche pour préparer sa floraison. L’intérieur de la maison, trop chaud et surtout trop sec en hiver pour ces plantes si l’on ne brumise pas régulièrement les feuilles, lui convient moins. Le maintien en véranda lui fait également bénéficier de davantage de lumière qu’en intérieur. C’est aussi certainement l’une des raisons pour lesquelles les boutons grossissent cette année et ne tombent pas comme par le passé.
Bonjour,
savez-vous comment se taille un sparmannia?
Bonjour Bruno,
Le feuilleton Sparmannia continue après un hiver passé à des soins attentifs pour sauver ma plante. J’ai éliminé, semble-t-il, toutes les chenilles, chrysalides et papillons (voir photos jointes). Puis une période de rétablissement, très longue, a suivi. Bien sûr, pas de fleurs cet hiver, il a été très éprouvé, il est toujours en phase de récupération et peu à peu, les nouvelles feuilles restent entières et belles, celles qui ont subi l’attaque sont de moins en moins nombreuses (ci-joint photos prises aujourd’hui 22 avril 2016).
Je suis devenue « experte » en Noctuelle et en Autographa Lambda !
Maintenant, je croise les doigts ! Le combat a été long et laborieux.
Bien cordialement,
Marianne
Bonjour Marianne,
Merci d’avoir pensé à me tenir au courant de la suite de vos aventures. Effectivement, vous avez du livrer un sacré combat pour vous débarrasser de cette chenille.
Personnellement, je suis assez inquiet pour l’avenir de constater que de plus en plus de ravageurs font leur apparition (suite à la mondialisation des marchandises ?) et qu’il devient de plus en plus difficile de lutter.
La pyrale du buis par exemple fait des ravages ici dans le Sud Ouest depuis son apparition l’an dernier. seulement Ces chenilles tuent les buis en 4/5 jours alors que jusqu’alors les plantes ne connaissaient aucun ravageur.
C’est la même chose pour la drosophile Suzuka qui s’attaque aux cerisiers…et les exemples se multiplient.
Bonjour Bruno,
Six mois plus tard, voici la suite du feuilleton Sparmannia ! Ma plante a bien souffert de la canicule, arborant une mine piteuse, des trous apparaissaient sur ses feuilles. Les mois passaient et je pensais le perdre. Un jour, j’ai découvert une chenille verte sur une feuille. Je n’ai pas eu le temps de m’en occuper assidument et il continuait à péricliter. J’ai enfin pu lui consacrer plus d’attention et ai découvert (après recherches sur internet) qu’un papillon, la Noctuelle, y pondait ses Å“ufs et les chenilles afférentes dévoraient mon Sparmannia. Je suis partie à la chasse, j’ai récolté deux, quatre six, huit chenilles ; les ai enlevées de ma plante. J’ai pu les observer et confirmer qu’il s’agissait bien d’exemplaires de la Autographa gamma et/ou lambda, provenant du papillon Noctuelle (marques reconnaissables sur ses ailes), dont j’ai également capturé deux exemplaires. Ce week-end, j’ai encore inspecté mon Sparmannia et l’ai libéré de quatre chenilles (deux grandes et deux minuscules). J’ai aussi découvert une chrysalide dans son cocon. J’espère encore sauver mon Sparmannia. J’ai devant les yeux tous les stades sauf les Å“ufs.
Comment peut-on reconnaître ces Å“ufs ? Et y a-t-il un traitement contre ces nuisibles qui ne soit pas chimique ? J’aimerais tellement pouvoir le remettre en forme pour qu’il me fasse à nouveau cadeau de ses fleurs si délicates et si belles cet hiver ?
Merci d’avance.
PS Je peux essayer de vous envoyer des photos, mais ne suis pas experte en la matière depuis mon ordinateur à la maison, avec lequel je fais à peine connaissance… Je pourrais vous les envoyer à partir de ma boîte électronique ?
Bonjour Marianne,
Comme pour toute chenille, le bacillus thuriengensis (insecticide bio) doit être efficace. Le produit est pulvérisé sur les feuilles. Les chenilles l’ingèrent. Les bactéries qu’il contient paralysent le système digestif des chenilles qui cessent de s’alimenter et meurent rapidement. A essayer donc s’il reste des chenilles. Ce bacillus se trouve facilement en jardineries. ( référence BT, demandez au vendeur)
L’engrais universel « plantes fleuries » est bien sûr encore possible. Réalisez un apport tous les 15 jours à trois semaines dans une terre préalablement humidifiée. Cela suffit.
En espérant que votre plante se porte rapidement mieux et que sa floraison vous couvre de plaisir comme l’an dernier.
Bonjour Bruno,
Il y a 2 mois, j’ai eu des gros problèmes de pucerons qui se sont propagés rapidement et massivement à partir de quatre plants d’anémones géantes superbes que je venais d’acheter et de placer dans ma véranda; et en voulant me renseigner sur les insecticides bio, j’ai découvert une fleur qui en contient : le Pyrèthre de Dalmatie (Tanacetum cinerariifolium), il ressemble à une grosse Marguerite. L’idée m’est venue d’en planter en pot dans ma véranda et pourquoi pas aussi dans le jardin. Ma question est : la fleur en elle-même a-t-elle un pouvoir répulsif sur les insectes, telle quelle, sans transformation ? Si oui, quid des abeilles, des papillons et coccinelles ? J’ai aussi subi une invasion de cochenilles sur plusieurs sortes de plantes et mes 2 pots de violettes sont peut-être en train de succomber à des araignées rouges…
Merci d’avance pour votre avis et vos conseils.
Bien cordialement
Marianne « Sparmannia »
Bonsoir Marianne,
Je ne connais pas vraiment le pyrèthre de Dalmatie mais les propriétés des plantes sont généralement valables après fabrication d’une décoction ou d’un purin à base de leurs feuilles ou de leurs fleurs. Je suppose qu’en tant que telle, cette plante n’aidera pas à repousser les insectes mais qu’une solution contenant un extrait de ses fleurs permettra d’en extraire l’insecticide naturel. Il faudra alors le pulvériser sur les plantes atteintes. Pas d’inquiétude donc pour les insectes butineurs !
D’autres solutions maisons et bio existent. Pour les pucerons, la pulvérisation d’une solution à base de savon noir est efficace. On peut remplacer le savon noir par du savon de Marseille (dissoudre 2 cuillères à soupe de savon dans 1 l d’eau tiède). Pour les cochenilles, on ajoute à cela une cuillère à soupe d’alcool à brûler. Surtout, bien pulvériser le dessous des feuilles. Les pucerons notamment ne sont pas si stupides et s’abritent au revers. A la fin, rincez bien les plantes à l’eau (jet moyen). Vos plantes devraient avoir bien meilleure mine 😉
Bruno,
Je viens de voir votre billet sur mon Sparmannia !
Je n’ai malheureusement pas pu vous envoyer de nouvelles photos des fleurs : elles sont toujours en boutons, très lentes à grossir, j’ai même l’impression qu’elles stagnent depuis… mais en tout cas, elles ne sèchent pas (comme les années précédentes) et je garde espoir. Ce sera peut-être pour le printemps…
Bien cordialement.
Marianne
Bonsoir Marianne,
Merci pour ce retour. Je vous propose deux choses puisque cet article est un peu le vôtre !
– D’une part, vous pouvez commenter quand bon vous semble pour nous faire connaître l’avancée de sa floraison (je pense personnellement qu’il fleurira dès ce printemps 🙂 )
– D’autre part, je peux mettre à jour le billet avec une de vos photos des fleurs quand elles apparaîtront !
Nous sommes tous pareils: impatients que nos petites merveilles fleurissent 🙂