L’oranger des Osages (Maclura aurantiaca) agrémente nos parcs et jardins de son feuillage décoratif et de ses fruits colorés, bien que non comestibles. Comment cultiver cet « oranger » exotique ?
Ce qu’il faut savoir :
Nom botanique : Maclura auriantica ou Maclura pomifera
Nom courant : Oranger des osages, Bois d’arc
Famille : Moracées
Origine : Louisiane au Sud-Est des États-Unis
Hauteur et étalement : Bien qu’il puisse culminer à 20 mètres de hauteur, l’oranger des Osages ne dépasse généralement pas 12 à 15 mètres de hauteur sous nos contrées. Sa croissance est plutôt lente, il atteint en moyenne 6 mètres en 20 ans.
Silhouette et branches : Sa cime présente une forme ovale et se révèle touffue. Comme ses rameaux sont recouverts d’épines pouvant mesurer de 2 à 3 cm de long, le Maclura aurantiaca a souvent été utilisé par le passé en haie défensive.
Ecorce : De couleur rousse, son écorce se crevasse en vieillissant.
Feuillage : Ses feuilles caduques, de 5 à 15 cm de long pour 3 à 10 cm de large, prennent une teinte vert foncé, lustrée sur le dessus, tandis que le dessous se fait plus pâle. Elles virent au jaune clair en automne.
Floraison : L’oranger des osages ne commence à fleurir qu’au bout d’une dizaine d’années de vie, mais les fleurs sont si discrètes qu’elles passent bien souvent inaperçues.
Fruits : Ils ressemblent à des oranges à maturité mas ne se mangent pas.
Fruits de l’oranger des osages
A l’image d’autres espèces d’arbres ou de lianes, l’oranger des osages est une espèce dioïque. C’est aux mois de mai et juin qu’apparaissent ses infrutescences (agglomération de fruits) sur les arbres femelles, caractéristiques du bois d’arc, et semblables à de grosses oranges granuleuses irrégulières.
Verts au départ, ces fruits originaux virent au jaune orangé lorsqu’ils parviennent à maturité. Bien que décoratifs et visuellement proches des agrumes, ils se révèlent très amers et ne sont donc pas comestibles. En revanche, ils font valoir d’intéressantes propriétés insectifuges, mettant notamment en fuite les cafards.
Où cultiver le Maclura aurantiaca ?
Rustique malgré son caractère exotique, l’oranger des Osages peut produire des fruits sous des climats a priori moins cléments comme ceux du Nord de la France. Dans ces régions, il apprécie cependant une exposition très ensoleillée qui lui permet de profiter d’une plus grande chaleur estivale.
Le bois d’Arc n’est pas exigeant concernant la qualité du sol qui l’accueille du moment que celui-ci est bien drainé. Il préfère cependant les sols fertiles et profonds.
Comment planter l’oranger des Osages ?
Planter votre jeune bois d’arc de préférence en automne ou au printemps. Comme il a tendance à atteindre une envergure importante, entre 6 et 8 mètres, préférez une plantation en isolé.
Choisissez avec soin son emplacement afin de vous prémunir de ses épines par la suite. Creusez au préalable un trou à la fois bien large et profond. Ameublissez la terre et veillez à ce que le drainage soit assuré par le fond. Au besoin, déposez un lit épais de graviers et mélangez à une terre lourde et compacte de grandes quantités de terreau.
Arrosage du Maclura
Arrosez l’oranger des Osages régulièrement la première année. Par la suite, il ne demandera aucun soin particulier et supportera d’ailleurs très bien la sécheresse. Vous n’aurez donc qu’à laisser faire la nature.
Comment tailler un oranger des osages ?
Taillez l’oranger des osages pendant la période hivernale, hors période de gel. Même s’il peut très bien se passer de taille, cet arbre robuste supporte très bien l’épreuve du sécateur. Vous pourrez ainsi maintenir votre Maclura aussi bien en hauteur qu’en largeur.
Maladies affectant l’oranger des Osages
Sous nos climats, l’oranger des osages se montre pour l’instant peu sensible aux maladies. Aucun nuisible n’est par ailleurs connu. Son entretien, déjà très minime, est donc facilité.
La famille des Moracées
Bien que ses fruits ressemblent à des agrumes, et contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, le Maclura pomifera (ou auriantica) appartient en réalité à la famille des moracées qui compte 1400 espèces de plantes tropicales ou sub-tropicales produisant du latex.
Parmi elles, figurent des arbres largement cultivés sur notre territoire comme le figuier, le Ficus (figuier d’intérieur) ou encore le mûrier noir. C’est d’ailleurs cette dernière proximité qui est à l’origine de l’introduction de l’oranger des Osages en France en 1812, l’arbre devant initialement servir à nourrir les vers à soie dans des endroits où il faisait trop froid pour cultiver des mûriers. Cette expérience dura peu de temps.
Histoire du Maclura
L’oranger des Osages fait montre d’une histoire riche et originale. Son nom botanique est Maclura. Il fut baptisé ainsi en 1818 par le botaniste Thomas Nuttall qui désirait rendre hommage au géologue William Maclure (1763-1830). Le qualificatif aurantiaca qu’il ajouta signifie quant à lui orangé.
C’est Camillio Karl Schneider qui lui donna le nom que l’on utilise encore aujourd’hui. Les Osages sont une tribu indienne apparentée aux Sioux. Ils peuplaient alors l’Arkansas où cet arbre qui ressemble à un oranger fut découvert. Il était très utile à ces indiens. En effet, ils fabriquaient leurs arcs avec son bois et peignaient leurs peintures de guerre sur le visage en utilisant la teinte jaune qu’ils extrayaient de ses fruits mûrs.
Bradbury fit parvenir cet arbre en Angleterre en 1810. Il arriva ensuite en France en 1812 où, après une tentative de nourrissage des vers à soie, il fut essentiellement planté comme arbre d’ornement.