Quel bijou la nivéole ! Originaire du centre de l’Europe, ce bulbe de printemps proche des perce-neiges appartient elle aussi à la famille des amaryllidacées. En véritable précurseur du renouveau printanier, Leucojum vernum offre sa belle floraison dès le mois de février et peuple spontanément les sous-bois du Nord et de l’Est de la France.
Par le passé, on ne faisait pas de réelle différence entre les nivéoles et les perce-neiges. Il faut dire que ces deux-là se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Pourtant, elles constituent désormais sur le plan botanique deux genres bien distincts. Les nivéoles comportent ainsi plusieurs espèces dont au moins deux s’observent classiquement dans les jardins : la nivéole de printemps (Leucojum vernum) et celle d’été (leucojum aestivum).
La nivéole : les clochettes du printemps
Comme beaucoup d’Amaryllidacées, cette plante bulbeuse développe une touffe basale de feuilles étroites, en lanières, de couleur vert sombre ou bleuté, en même temps que s’élève une gracieuse hampe florale à une vingtaine de centimètres de haut. A son extrémité, de jolis boutons verts gonflent puis s’ouvrent, laissant s’épanouir en fin d’hiver des fleurs campanulées réunies par deux.
L’éthymologie grecque des nivéoles (Leucojum) se réfère à la couleur blanche (leucos) de ses petites cloches alors que la suite indique la période à laquelle s’épanouissent ces petits bijoux : vernum pour le printemps, aestivum correspondant à l’été. Ce dernier qualificatif est d’ailleurs quelque peu usurpé, nous verrons un peu plus loin pourquoi.
Comment distinguer la nivéole de printemps du perce-neige ?
Si leur période de floraison est sensiblement identique, plusieurs éléments permettent de distinguer sans se tromper ces deux plantes visuellement si proches.
La nivéole de printemps porte en effet des pétales et des sépales de taille égale alors que les pétales du perce-neige sont légèrement plus courts que les sépales. D’autre part, les nivéoles de printemps arborent à l’extrémité des sépales, une élégante petite tache verte ou jaune, uniquement verte chez les Galanthus.
Où et quand planter les nivéoles ?
Peu exigeantes et parfaitement rustiques, les nivéoles de printemps et d’été ont sensiblement les mêmes exigences. Elles affectionnent toutes deux les sols riches en humus, restant frais, à exposition mi-ombragée.
Elles prospèrent néanmoins tout aussi bien en sols lourds, même détrempés. Généreuses, fidèles et robustes, dans des conditions optimales de culture, ces vivaces basses sont inlassablement au rendez-vous chaque année, en fin d’hiver pour Leucojum vernum, au printemps pour L.aestivum, formant de merveilleux tapis illuminant les sous-bois, le couvert d’un arbre caduc ou les pieds de massifs d’arbustes.
Pour la plantation :
- A l’image des autres bulbes printaniers (narcisses, muscaris, tulipes…), attendez le courant de l’automne pour installer les bulbes des nivéoles.
- Enterrez-les peu profondément en les espaçant de 5 à 10 centimètres. Groupés, ils produisent d’agréables vagues blanches.
Quelles plantes vivaces associer aux nivéoles ?
La nivéole de printemps s’accorde à merveille avec d’autres plantes à la floraison concomitante : avec de belles primevères multicolores, des hellébores d’Orient ou d’autres bulbes (éranthes, érythronium dent-de-chien – également appelé lys des bois – , des narcisses précoces, des scilles, des bulbes de jacinthe…). Ce sont des plantes idéales en bosquet, au pied d’arbustes ou d’arbres, ne réclamant aucun entretien.
Elles supportent en effet parfaitement la sécheresse estivale, période à laquelle de toute façon elles sont en repos végétatif. Parfaitement rustiques, elles ne réclament pas plus d’attention particulière en hiver, émergeant subitement d’un tapis de feuilles quand vient leur tour !
Comment multiplier des nivéoles ?
Les jardiniers les plus pressés la multiplieront en prélevant en automne ses petits bulbes, faciles à repiquer immédiatement dans d’autres parties du jardin ou à donner. Sinon, il suffit de laisser faire Dame nature. Au fil des ans, les tapis de nivéoles de printemps s’étendent en effet naturellement à mesure que leurs petits bulbes se multiplient.
Leur culture en pot est possible, mais à réserver à un emplacement mi-ombragé. Une terre ordinaire leur suffit alors. Associez dans ce cas des narcisses « tête-à-tête », plus précoces et bas que les autres.
L’autre nivéole : la nivéole d’été
Cette variété est tout aussi répandue que sa cousine de printemps. Son nom prête cependant à confusion : la nivéole d’été ne fleurit pas en effet au cours de la belle-saison mais en plein mois d’avril, en même temps que les narcisses en fait.
Ses fleurs sont plus petites que celles de la nivéole de printemps. Elles présentent une tache verte, et exhalent une douce fragrance. Portées par une hampe plus haute (40 à 50 cm), les fleurs de Leucojum aetivum sont groupées par 3 à 5, parfois plus en fonction des créations horticoles.