Connaissez-vous l’histoire d’amour qui existe entre le blastophage et le figuier ? Découvrez le secret de l’idylle qui règne entre la guêpe et cet arbre aux fruits délicieux !
Savoir reconnaître la guêpe du figuier
Connu sous le surnom de guêpe du figuier, le blastophage (Blastophaga psenes) est un insecte volant qui fait partie de la famille des Agonidés. Elle possède les mêmes caractéristiques que les guêpes communes comme des ailes postérieures plus petites que les ailes antérieures. Toutefois, elles sont plus petites (environ 2 mm de longueur) et ne possèdent pas la même couleur. Leur corps est d’une teinte sombre, une sorte de brun, seule la tête est légèrement jaunâtre.
Comprendre le rôle du blastophage dans la fécondation du figuier
Le blastophage est un proche parent des abeilles et des guêpes, ainsi il œuvre dans le même sens, à savoir participer à l’évolution de la nature. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un insecte pollinisateur, très présent dans le bassin méditerranéen. Il entretient une relation de type « association bénéfique » avec le figuier de Méditerranée.
En effet, insecte parasite et arbre fruitier ont conclu une alliance au fil du temps… La reproduction de l’insecte dépend des fructifications du végétal, tandis que le figuier ne peut pas se multiplier seul. La guêpe du figuier utilise ainsi les figues vertes, non comestibles, comme pouponnière.
Les femelles blastophage déposent les œufs dans les jeunes fruits, de là vont naître des femelles et des mâles aptères dont le seul but est de féconder. Les mâles font leur travail d’évolution naturelle et libèrent les femelles. En se déplaçant d’un fruit à l’autre, les insectes déposent sur leur passage du pollen.
Le cycle de vie de la guêpe blastophage
Pour entrer dans la figue et déposer ses œufs, la guêpe femelle fait un effort considérable et abîme ses ailes. Alors, une fois dans le fruit, elle meurt, on peut donc dire que son cycle de vie est très court. Un sacrifice bénéfique à l’arbre qu’elle peuple, mais aussi à sa descendance qui y trouvera tout le nécessaire pour évoluer. Tout comme la guêpe morte sera une source utile au végétal qui va la transformer en nutriments.
Les particularités du figuier
Pour mieux comprendre en quoi le lien entre l’insecte et la plante est puissant, il est nécessaire de s’intéresser à la pollinisation complexe de cet arbre, qui est l’un des inconvénients du figuier. Pour commencer, sachez que pour les botanistes, la figue n’est pas un fruit, c’est avant tout une inflorescence plus connue sous le nom de sycone.
L’inflorescence désigne la disposition des fleurs sur la tige d’une plante et le sycone est un faux fruit constitué d’un réceptacle charnu. Il existe qu’un seul type d’arbre, les figuiers mâles, autrement dit, les caprifiguiers dont la caractéristique est d’avoir des fleurs unisexuées.
Chaque fleur possède deux sexes et les fleurs femelles arrivent plus rapidement à maturité que les fleurs mâles. Résultat, ces végétaux ne sont pas en mesure de s’autoféconder, alors pour faire face à cette ironie du sort, ils nouent une relation d’interdépendance avec la guêpe blastophage.
Mange-t-on des guêpes lorsque l’on savoure une figue ?
En réalité, lorsque l’on croque dans une figue, le fruit a déjà dissout les restes de la guêpe morte. Comment ? Simplement par le biais de ses enzymes qui sont capables de transformer un cadavre en protéines. Toutefois, bien que le corps ne soit plus visible, il a été ingéré par la plante, alors on peut dire que, oui, dans un sens on mange une guêpe en savourant une figue.
Une relation hôte-parasite qu’il faut préserver
La pollinisation naturelle réalisée par les blastophages femelles est une merveille de la nature et une belle démonstration d’entraide. Toutefois, cette relation d’exclusivité reste fragile. La pollution environnementale impacte énormément le quotidien de la biodiversité. Voilà pourquoi, il convient d’agir pour la préserver, surtout si vous aimez savourer ce fruit sucré et délicieux qu’est la figue.