Ficus carica, le figuier et ses délicieuses figues vous font de l’œil ? En accueillir un dans le jardin est tentant, car ses nombreuses qualités ont de quoi séduire plus d’un jardinier.
Malgré tous les atouts de ce bel arbre fruitier, il est préférable de savoir à qui on a affaire avant de décider d’en accueillir un dans le jardin !
Le figuier : Un fruitier aux nombreux avantages
Des fruits gourmands bénéfiques pour la santé
De saveur douce et acidulée, les figues sont des fruits rafraîchissants, riches en fibres, en vitamine B9, et qui contiennent de nombreux minéraux et oligo-éléments (potassium, cuivre, calcium, magnésium…) nécessaires à une bonne santé. De plus, lorsqu’il pousse dans de bonnes conditions, le figuier est très prolifique ! Pas de panique ! En cas de surproduction, les figues sont faciles à sécher.
Un fruitier (presque) sans entretien
De port naturellement touffu et vigoureux, le figuier est l’un des rares arbres fruitiers dont la taille n’est pas nécessaire pour obtenir des fruits. Cela tombe bien, car ses blessures cicatrisent mal.
À savoir : une taille de fructification peut toutefois être réalisée dans les régions au climat frais afin d’accélérer la maturation des fruits.
Un arbre résistant à la sécheresse
Comme tous les arbres se plaisant sous climat méditerranéen, le figuier est un fruitier sobre qui peut résister à la sécheresse estivale, sans arrosages, grâce à son système racinaire très développé. Cependant, les apports d’eau permettent un développement plus rapide.
Des feuilles pour le compost
Bien que larges et épaisses, les feuilles du figuier se décomposent facilement. Du coup, cet arbre étant caduc, le figuier alimente généreusement le tas de compost chaque automne.
Le figuier peut se cultiver en pot
Même les jardiniers sans jardin peuvent profiter d’un figuier, s’ils ont une terrasse ou un balcon ! En effet, certaines variétés de taille moyenne à petite (qui ne dépassent pas les 4 mètres de hauteur) peuvent être installées dans des pots de 30 à 50 cm de profondeur, à condition de les nourrir et de les arroser régulièrement. Pensez à sélectionner une variété auto-fertile, qui n’a pas besoin d’une autre variété pour être pollinisée. Par exemple, ‘Longue d’août’, ‘Goutte d’or’ (Dorée), ‘Pastillière’ (‘Rouge de Bordeaux’), ‘Madeline des deux saisons’ conviennent bien.
Une multiplication facile
Il existe plusieurs méthodes, faciles à mettre en œuvre, pour multiplier le figuier :
- la division, au printemps, des drageons (rejets) qui apparaissent au pied du tronc, en vérifiant qu’ils ont bien émis des racines ;
- le bouturage du figuier, en fin d’été ou entre avril et juin ;
- Le marcottage, de juin à septembre.
Pratique pour offrir des bébés figuiers à vos amis !
Des inconvénients du figuier à prendre en compte
Un système racinaire très développé
Le figuier possède des racines qui descendent en profondeur pour aller chercher de l’eau, et des racines superficielles très développées horizontalement, à la surface du sol. Ces dernières sont capables de fragiliser des murs de pierre et d’endommager les canalisations ou la fosse septique. Il convient donc de le planter à distance de la maison.
À noter : l’étalement des racines d’un figuier dépend de sa variété : un petit arbre développera un petit système racinaire.
Un port très étalé
Le développement naturel du figuier est évasé. Ses branches, si elles ne montent pas très haut, aiment s’étaler, jusqu’à atteindre rapidement 5 à 6 mètres d’envergure pour les variétés vigoureuses. Ajoutez à cela une tendance à pousser en cépée et vous comprendrez que le figuier a besoin d’espace.
Et comme le figuier supporte mal la taille (problème de cicatrisation des plaies) il est important de conditionner le choix de la variété de votre futur figuier à la place disponible dans votre jardin.
Un arbre irritant
Les feuilles, les figues et les rameaux du figuier contiennent un latex blanc phototoxique et irritant. De même, la surface velue et rugueuse des feuilles est relativement irritante au toucher. Si vous êtes amené à tailler un figuier, pensez à couvrir vos bras et à mettre des gants.
Un fort besoin de chaleur
Bien que le figuier adulte affiche une bonne résistance au froid (jusqu’à -15 °C pour les variétés les plus rustiques), si vous voulez obtenir une belle récolte de figues, il lui faut impérativement de la chaleur. À défaut, les fruits n’arriveront pas à maturité.
Le choix de l’emplacement et de l’exposition (à l’abri des vents ou protégé par un mur dans les régions froides) est donc très important.
À noter : certaines variétés sont plus sensibles au froid que d’autres.
Une pollinisation complexe
Tous les figuiers ne sont pas autofertiles. Certaines variétés sont autosteriles, avec des figuiers mâles (qui portent des fleurs femelles et des fleurs mâles incompatibles) et des figuiers femelles qui ne portent que des fleurs femelles qui doivent être fécondées par le pollen des fleurs mâles du figuier mâle. Simple ? Pas vraiment. Le transport du pollen de l’une à l’autre ne peut se faire que par l’intermédiaire d’un petit insecte, le blastophage qui vit uniquement là où il fait chaud, c’est-à-dire dans la moitié sud de la France. Si vous habitez dans la moitié nord, le choix d’une variété de figuier autofertile s’impose.
Des semis envahissants
Si les figues mûres, contenant des fleurs femelles pollinisées, ne sont pas ramassées, leurs graines seront rapidement disséminées par les animaux et les oiseaux frugivores. Il peut arriver alors que le figuier devienne envahissant, avec l’apparition de figuiers mâles (non productifs) autant que de figuiers femelles.