Boutures : Les conseils pour les réussir comme un pro !

Vous vous êtes peut-être toujours demandé (sans oser le lui demander) comment faisait votre voisin pour réussir ses boutures semi-aoûtées de rosiers ou d’arbustes ! En soit, ce n’est pas compliqué : sa réussite tient surtout à la période à laquelle il fait ses boutures : entre la mi-juillet et la fin septembre ! Ajoutez à cela quelques petites astuces et vous aussi allez devenir un(e) pro des boutures.
Qu’est-ce qu’une bouture semi-aoûtée ?
Une bouture semi-aoûtée est un fragment de tige prélevé sur une plante au moment où le bois commence à se lignifier, sans être encore totalement dur.
Ce stade, appelé semi-ligneux, se situe généralement à la fin de l’été. La tige est alors partiellement rigide à la base tout en restant souple à l’extrémité.
Comment réaliser des boutures semi-aoûtées ?
Période idéale
Entre la mi-juillet et la fin septembre en fonction des plantes et des régions, c’est la période idéale pour faire des boutures semi-aoûtées pour la plupart des arbustes. Essayez de bouturer tôt le matin ou par temps couvert pour éviter que les rameaux ne se dessèchent.
Matériel nécessaire
Pour réaliser des boutures semi-aoûtées, commencez par rassembler le matériel nécessaire :
- Un sécateur bien aiguisé et désinfecté,
- Des pots en terre cuite ou des caissettes,
- Du terreau : Il doit être tout à la fois léger – pour permettre aux jeunes racines de se développer sans difficulté – et drainant – pour éviter qu’elles ne pourrissent. Idéalement un terreau spécial bouturage est nécessaire mais un mélange à part égales de terreau, de sable et de terre de jardin convient aussi généralement très bien.
- De l’hormone de bouturage : facultative, elle accroît les chances de réussite. Elle est surtout préconisée dans le cas des boutures difficiles ;
- Et un vaporisateur d’eau.
Les étapes pratiques des boutures semi-aoûtées
- Prélevez des tiges saines, non fleuries, longues de 10 à 15 cm ;
- Coupez juste sous un nœud (zone d’attache des feuilles) ;
- Retirez les feuilles du bas pour ne conserver que quelques feuilles au sommet ;
- Remplissez une petite coupelle de poudre. Plongez la base de la bouture dedans puis tapotez-la délicatement avec vos doigts pour faire tomber le surplus ;
- Puis plantez-la dans un mélange humide de terreau et de sable ;
- Arrosez délicatement, placez vos boutures à la lumière sans soleil direct, et maintenez à l’étouffée. Utilisez une cloche, une mini-serre ou tout simplement une bouteille d’eau coupée et retournée pour couvrir vos boutures.
Sur quelles plantes pratique-t-on des boutures semi-aoûtées ?
Les arbustes et plantes ligneuses faciles à bouturer
Les boutures semi-aoûtées sont particulièrement adaptées à la multiplication de nombreux arbustes et plantes ligneuses. On les pratique par exemple sur le laurier-rose, l’olivier, pour la multiplication des rosiers, mais aussi sur des plantes comme le jasmin, le buis, l’escallonia ou encore le chèvrefeuille. Même pour un jardinier débutant, il suffit de les installer dans de bonnes conditions — certaines, comme le laurier-rose, peuvent même s’enraciner simplement dans l’eau — pour voir apparaître des racines en seulement 6 à 8 semaines.
Les vivaces gélives cultivées en pot
La fin de l’été est également une période idéale pour bouturer les vivaces gélives cultivées en pot ou en jardinière sur le balcon et la terrasse. Multiplication du pélargonium, du fuchsia, de l’hibiscus, de la bougainvillée, du plumbago ou encore du lantana sont possibles. En réalisant ces boutures, vous obtenez de nouveaux plants à hiverner, ce qui vous offre une précieuse sécurité en cas de problème lors de l’hivernage.
Les boutures semi-aoûtées plus difficiles à réaliser
Bouturer toutes ces plantes et arbustes est un vrai jeu d’enfant, tandis que pour d’autres, c’est beaucoup plus compliqué ! Par exemple, la bouture de Daphné donne du fil à retordre, même aux jardiniers les plus expérimentés !
Parmi les arbustes les plus difficiles à bouturer, on trouve sans surprise le rhododendron, les azalées, l’Edgeworthia, le camélia, ainsi que la plupart des arbustes de terre de bruyère. Leur bouturage est si capricieux qu’il est souvent préférable d’opter pour le marcottage par couchage, une méthode certes plus longue, mais bien plus fiable pour réussir leur multiplication. Les conifères aussi sont réputés coriaces : if, cyprès de Leyland ou encore Chamaecyparis résistent souvent aux tentatives de bouturage classique.
Conseils pour réussir toutes vos boutures semi-aoûtées
Garder un substrat bien drainant
Pour avoir toutes les chances de réussir, installez vos boutures semi-aoûtées dans un substrat léger, aéré et parfaitement drainant. Un bon mélange se compose généralement de terreau spécial bouturage, riche en éléments fins mais pauvre en matières organiques lourdes, mélangé à du sable de rivière ou du sable jaune (de plage). Ce substrat facilite la pénétration des racines naissantes tout en empêchant l’eau de stagner autour de la base des boutures, ce qui limite considérablement les risques de pourriture.
Maintenir à l’étouffée
Cela favorise l’enracinement des boutures semi-aoûtées. Concrètement, cela consiste à créer autour des jeunes pousses une atmosphère chaude et humide, comparable à celle d’une mini-serre. Cette humidité constante empêche les boutures de se dessécher, ce qui est très important car, tant qu’elles n’ont pas de racines, elles ne peuvent pas puiser l’eau dans le sol.
Pour y parvenir :
- Installez une cloche, un couvercle transparent ou même une simple bouteille plastique coupée au-dessus des pots ;
- Brumisez régulièrement l’intérieur pour conserver une hygrométrie élevée, mais veillez à ce que l’eau ne ruisselle pas : le sol doit rester frais sans être détrempé. Trop d’humidité stagnante provoquerait l’apparition de maladies fongiques et la pourriture des tiges ;
- Pensez aussi à aérer de temps en temps, en soulevant légèrement la cloche pendant quelques heures, pour renouveler l’air et éviter toute condensation excessive.
Conserver à l’abri du plein soleil
Après avoir installé vos boutures semi-aoûtées, protégez-les du plein soleil. Une exposition directe risquerait en effet de brûler les jeunes tiges encore fragiles ou d’assécher trop rapidement le substrat, compromettant ainsi l’enracinement. Privilégiez plutôt une lumière douce et diffuse, comme celle d’une véranda lumineuse, d’une serre légèrement ombragée, ou d’un coin de jardin abrité par une haie légère ou un voile d’ombrage.
Ne pas brûler les étapes
Au bout de quelques semaines, il peut être très tentant de tirer doucement sur une bouture pour vérifier si elle a pris. Pourtant, ce geste est à éviter absolument, car vous risquez de casser des racines encore fragiles. Pour savoir si vos boutures se sont bien enracinées, observez plutôt le dessous du pot : les jeunes racines finissent souvent par pointer à travers le trou de drainage.
Autre indice encourageant : la reprise de la croissance. Lorsque les boutures commencent à développer de nouveaux bourgeons ou de jeunes feuilles, c’est le signe que l’enracinement est réussi et que vos plants peuvent continuer leur développement en toute autonomie.
Rempoter individuellement chaque bouture enracinée
Une fois que vos boutures semi-aoûtées ont développé un bon réseau de racines, vous pouvez passer à l’étape suivante : le rempotage individuel. Installez alors chaque jeune plant dans un petit pot séparé, afin de lui offrir plus d’espace pour continuer à grandir sans concurrence.
Choisissez des pots de taille adaptée, de 8 à 10 cm de diamètre, remplis d’un terreau léger, enrichi et bien drainant. Lors du repiquage, manipulez les plants avec délicatesse pour ne pas abîmer leurs racines encore fragiles. Tassez légèrement autour de la motte pour assurer une bonne stabilité, puis arrosez modérément.
Après le rempotage, installez les jeunes plants dans un endroit lumineux, toujours sans soleil direct, et poursuivez des arrosages réguliers mais légers pour accompagner leur reprise. Ce soin attentif leur permettra de s’étoffer progressivement avant d’être transplantés définitivement au jardin ou en pleine terre au printemps suivant.
Une petite astuce pour les boutures de Laurier ou tout autres boutures dans un verre d’eau, prenez soin d’enveloppé de verre avec du papier alu, ou d’occulter le verre et surtout mettre un petit morceau de charbon de bois dans le verre pour filtrer l’eau, avec le charbon de bois l’eau reste propre, ne verdis pas et pas besoin de la changer; les jeunes racines sont très fragiles et ce casse facilement lors des changements de l’eau
Bonjour Maguy,
Merci pour le partage de cette astuce avec le charbon de bois. Certains jardiniers mettent aussi à la place 1 à 2 gouttes de javel pour éviter que l’eau croupisse.
oui on dit que le laurier rose se bouture facilement
moi j’ai fait 2 essais ds l’eau . Laissée 2 mois ds l’eau , changée de tps en tps . Rien. idem avec les bouures de lavande vraie ( en terre )
par contre les boutures de lavande dentata ( celle qui fleurit tout le temps et même à mi ombre ) je réussis à haque fois et aussi les boutures d’hortensias
bonjour
en 2018 j’ai fait 2 bouture de laurier rouge dans l’eau :1 a fait des racines dans le mois, la seconde a fait des petites racines avec difficulté sur 2 mois voir plus.
je pense avoir trempé mes boutures dans de hormone; elles sont en pot et semble bien partis.
c’était vers juin /juillet.
bonne CHANCE
elie
Bonjour Elie,
Merci pour votre complément d’info. La réussite des boutures de laurier-rose dans l’eau dépend beaucoup des conditions (eau changée régulièrement pour ne pas croupir et petit coup de pouce d’hormone de bouturage !)
j’ai du mal à réussir mes boutures de pélargoniums!
Bruno en parle ici jardipartage.fr/faire-bouture-pelargonium/