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Comment former un pommier en palmette U simple ?

Former un pommier en U est facile, même si vous débutez dans le jardinage. Cette méthode de taille d’un pommier permet d’obtenir rapidement des arbres fruitiers productifs, parfaits pour créer une haie fruitière pratique et décorative. Comme un pommier en palmette occupe très peu d’espace (environ un mètre carré), vous pouvez facilement planter plusieurs variétés dans un petit jardin et profiter ainsi de pommes fraîches durant plusieurs mois, en choisissant des variétés mûrissant à différents moments. Découvrez dans cet article comment former un pommier en palmette.

Quand planter votre pommier pour le former en palmette ?

 Plantez vos pommiers entre fin novembre (autour de la Sainte Catherine, le 25 novembre) et début mars au plus tard, lorsque les arbres sont en repos végétatif. Évitez les périodes trop humides ou très froides avec gel ou neige.

Quel type d’arbre choisir pour réaliser un pommier en palmette ?

Achetez de jeunes arbres appelés « scions » : ils ont un an, sont greffés, et possèdent une seule tige bien droite. Sélectionnez des variétés locales ou anciennes et privilégiez un porte-greffe peu vigoureux, généralement du type M9. Demandez conseil à votre pépiniériste local.

Comment former un pommier en palmette ? Les étapes

Installer le support de palissage de votre pommier en palmette

Préparez d’abord votre structure de palissage, orientée idéalement Nord/Sud pour maximiser l’ensoleillement.

La plantation des scions

Plantez ensuite vos scions à 60 cm d’écart minimum. Arrosez immédiatement après la plantation et deux à trois fois durant l’hiver en cas de gel.

Protégez le point de greffe du froid avec du feutre géotextile et paillez le pied avec des feuilles mortes. Installez un grillage pour protéger les jeunes arbres des animaux sauvages ou domestiques.

La première année de formation

En hiver, juste après la plantation, coupez la tige principale (scion) à environ 30-40 cm du sol, juste au-dessus de deux bourgeons latéraux, l’un orienté vers la gauche et l’autre vers la droite. Ces bourgeons deviendront les branches principales. Désinfectez et appliquez du mastic cicatrisant sur la coupe. Attachez ensuite le tronc à votre structure.

taille pommier en palmette
Coupez la tige principale du scion à environ 30-40 cm du sol © Jardipartage

En été, lorsque ces deux bourgeons auront produit des branches de 20-30 cm, fixez-les temporairement en oblique sur votre structure. Supprimez les autres pousses sauf une, gardée en réserve en cas de casse. Quand les branches principales atteignent 50 cm, formez délicatement le U en courbant chacune horizontalement, puis verticalement à leur extrémité. Cette partie verticale doit faire au moins 20 cm de haut. Supprimez alors la branche de réserve.

taille pommier en palmette
Taille d’un pommier en palmette © Jardipartage

La deuxième année de votre pommier en palmette

En hiver : taillez les deux branches principales 20 cm au-dessus du coude, juste devant un bourgeon placé face à vous. Gardez la même longueur pour les deux branches afin qu’elles poussent uniformément.

En été : guidez régulièrement la croissance verticale des branches principales en les fixant à la structure. Si des pousses latérales deviennent trop fortes, coupez-les à 6-7 feuilles. Supprimez également toutes les pousses verticales qui apparaissent à la base du U.

La troisième année

En hiver : répétez la même taille en ajustant légèrement la longueur selon la densité des rameaux latéraux : 20 à 25 cm est idéal.

En été : continuez d’attacher à la verticale les branches principales et coupez les pousses vigoureuses à 15 cm. Conservez les pousses plus courtes sans les tailler.

Les années suivantes, lorsque le pommier en palmette atteint sa taille adulte

Continuez chaque année à tailler les branches principales à la même hauteur et à contrôler les pousses latérales. Lorsque l’arbre atteint la hauteur souhaitée, terminez la taille sur un rameau latéral faible qui servira de branche fruitière.

Supprimez ensuite chaque année les pousses vigoureuses au sommet pour privilégier les branches fines qui fructifieront mieux.

20 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour cet article!
    Après renseignement auprès d’une pépinière, leurs pommiers (Juliet puisque c’est la variété qui m’intéresse) sont greffés sur du EM9, un porte greffe dont la longévité est assez courte (25 ans).
    Je me suis intéressé à la taille d’un pommier en espalier mais j’aimerais aussi planter un pommier pour qu’il puisse pousser de manière plus naturelle.
    Dans ce cas le porte greffe EM9 n’est-il pas un problème et ne vaut-il pas mieux faire germer des pépins soit-même ?

    1. avec le pommier greffe vous avez des fruits tres rapidement parfois dés la deuxième année ils sont plus gros vous etes sur de la varieté contrarement au pepin donc pour moi c’est plutot une bonne solution

  2. Bonjour,
    Merci pour article
    À quelle distance d’un mur peut on planter un pommier taillé en palmette ?
    Aussi est il grave d’enterrer l’oeil de greffe ?
    Merci

    1. Bonjour Charly,

      La palmette étant palissée sur le mur, il faut planter l’arbre près de son support, à 20 ou 30 cm à l’avant.
      Gardez le point de greffe à l’air libre pour éviter surtout que de nombreuses pousses se développent au niveau du porte-greffe.

  3. bonjour, suite d’un cadeau difficile à refuser, j’ai, pour l’instant, simplement planté un cerisier »Napoléon » formé en palmette « U » simple.
    Apparament ce type de forme n’est pas très courante ni très adaptée au cerisier du moins en Rhône Alpes, aussi je manque de renseignement pour pouvoir conduire correctement la croissance de l’arbre sur un contre espalier (arbre isole dans un premier temps).

    quels seraient vos conseils pour cela: type de structure, quelle taille (actuelmt H= 1.5m) ?
    merci de votre attention
    Yves

    1. Bonjour,

      Effectivement, la conduite d’un cerisier en U ou double U n’est (presque) jamais pratiquée, pour la bonne et simple raison que les cerisiers sont des essences fragiles, sujettes à des écoulements de gommes fréquents, lorsqu’ils sont taillés. En clair, moins on les taille, mieux ils se portent. Les cerisiers sont en général des formes de plein vent ou en gobelet. Les seules formes « compactes » que j’ai pu observer (en particulier au potager du Roi à Versailles) sont des cordons verticaux (plus de 5 mètres de haut quand même !) qui demandent bien moins d’interventions qu’un U ou un double U. Autre point important à prendre en considération, connaissez-vous le porte-greffe ? Car il y a de très fortes chances qu’il ne soit pas adapté à la formation d’un U (porte-greffe trop vigoureux). Si vous souhaitez persister, je vous conseille le livre de Jacques Beccaletto et Denis Retournard. Très complet et relativement facile à appréhender malgré la complexité des tailles de formation.

  4. Bonjour – Tout d’abord merci pour vos articles passionnants et vos précieux conseils.
    Je vois dans l’article consacré aux pommiers que vous parlez de la taille en U.
    Or j’ai lu dans un livre consacré à la taille (d’ailleurs vendu fort cher et bourré de fautes…) que son auteur deconseille fortement là taille en U et double U pour les pommiers.
    Y a-t-il une justification à cela ? Quel est votre avis sur de point ?
    Je vous remercie par avance pour votre réponse.

    1. Bonjour Alain,

      La conduite en U et double U des pommiers est surtout une question de porte-greffe. Il faut pour cela des porte-greffes adaptés, limitant la vitesse de croissance de l’arbre et ses dimensions finales. Ensuite, l’autre bonne raison pouvant amener à déconseiller ces types de formes, c’est que les fruitiers taillés à répétition (chaque année, voire plusieurs fois par an dans le cas des pommiers conduits) sont davantage sujets à maladies et donc, leur longévité est fortement réduite. Comptez ainsi une vingtaine d’années de vie/production pour un arbre en U/double U, contre 80 ans environ pour une forme de plein vent. Les U et double U ont pourtant une dimension historique puisque La Quintinie les cultivait déjà à Versailles pour le Roi Soleil. Et puis, dans un petit jardin, où la place est comptée, heureusement que ces formes existent ! Elles permettent en effet une belle diversité dans un minimum d’espace !

      1. Re-bonjour Bruno et merci pour votre réponse si rapide et détaillée (à l’inverse de l’auteur pré-cité qui ne répond jamais aux messages qui lui sont envoyés).
        Je vais donc suivre, pour le moment, mon idée de formation en U, sans prétention aucune d’être un jour à la hauteur de Monsieur de La Quintinie 🙂
        En ce qui concerne les scions que je me suis procurés ils sont greffés sur des M9, donc d’après ce que j’ai vu, de croissance lente qui devrait convenir à cette forme.
        J’espère revenir vers vous dans 20 ans pour vous donner des nouvelles de ces pommiers:-)

      2. Bonsoir Alain,

        Les M9 sont parfaits pour les U et double U ! Je ne sais pas de quel auteur vous parlez (et je ne souhaite pas le savoir 😉 ! ) Je veux juste compléter mon propos en vous conseillant un livre: la taille des arbres fruitiers de Denis Retournard et J.Beccaletto ( maintenant un peu ancien, il date de 2005 mais on le trouve assez facilement en occasion – attention au prix !- ) qui explique étape par étape comment former les U et les entretenir. Seul reproche que je pourrais lui formuler: il a été écrit par deux spécialistes des fruitiers et n’est pas si simple d’accès que cela pour le grand public. Mais si vous êtes un jardinier averti, vous y trouverez, je pense, votre bonheur !

      3. Bruno, un très vif merci pour tous ces conseils ! Je vais me procurer l’ouvrage que vous m’indiquez et je tenterai de comprendre, même si je n’ai pas la prétention d’être un jardinier averti – De plus, aidé par vos précieuses fiches je devrais pouvoir m’en sortir et je me permettrais de revenir vers vous pour un avis d’expert si je patauge ☺
        Pour le prix de l’ouvrage il me semble tout à fait raisonnable, surtout par rapport à la soit-disant « encyclopédie » que j’ai déjà évoquée, de 93 pages pour 47,80€. Bref j’ai le sentiment de m’être fait avoir…

  5. Bonjour je vous découvre par hasard sur le net. Nouvellement arrivés sur Lucq de Bearn et novices en matiere d arbres fruitiers nous souhaitons planter des fruitiers en palmette (pommiers poiriers) et des quenouilles
    Vous deplaceriez vous pour nous aider dans notre organisation (varietes, plantation, orientation, espacement entre les arbres, première taille…) ?
    Sinon un grand merci pour vos conseils via votre site ou sur une adresse mail ou lors d une manifestation horticole dans le coin
    .

    1. Bonjour Sylvie,

      Lucq de Béarn est une très grande commune, avec des micro-climats formidables. Les habitations qui bordent la route allant de Navarrenx à Monein jouissent par exemple d’une vue formidable sur les Pyrénées et de températures hivernales bien plus douces que dans le village. Un coin idéal pour créer un superbe jardin. Pour ce qui est des variétés, il faudrait prendre contact avec le conservatoire régional d’Aquitaine. Vous trouverez dans leur catalogue un grand nombre de variétés locales ou oubliées. Je peux également si vous le souhaitez vous mettre en contact avec un couple de « lucquois » passionné de pommiers, poiriers, cerisiers…. Contactez-moi en mp (contact@jardipartage.fr)

  6. Bonjour, je vis dans le Nord est de la France, je souhaite réaliser un espalier de 4 arbres fruitiers voir 5 (pommes, poires, pêches, abricots et éventuellement quetsches) sur le côté de ma maison mais pas contre le mur (j’ai suffisamment d’espace en longueur et largeur).

    Mon interrogation primaire est la suivante: « comment réaliser la structure de mon espalier », quels antérieur, aisé à poser mais suffisamment solide, acheté?
    J’ai lu pas mal d’infos sur le matériel pour paillage de vigne Fenox, cependant, novice que je suis, je ne trouve pas la liste complète du matériel à acquérir et comment le poser exactement.

    Avez vous des conseils à me donner? Merci à vous.

      1. Bonjour,

        Ce sera donc une culture en contre-espalier. Si vous êtes un bon bricoleur, il vous faut:
        – pour la structure globale, des poteaux en acier ou béton (type clôture avec jambe de force, 2 m/ 2 m 50 de hauteur) scellés au sol ou poteaux bois traités autoclaves (imputrescibles) ou en acacia/châtaignier (naturellement très résistants).
        – du fil de fer (en bobines de 25 m) et des tendeurs pour accrocher des longueurs de câble de poteau à poteau. Les lignes de fil de fer sont espacées en hauteur de 40 à 50 cm, la première à une hauteur de 30 cm du sol
        – des tasseaux de bois traités autoclaves à retailler et assembler (en U, double U, trident, à la diable…) pour réaliser le palissage des futures formes fruitières. Ces structures sont attachées sur les différents niveaux des longueurs de fil de fer.
        En ligne, des pommiers en simple U sont par exemple espacés de 60 à 80 cm.

        Bon bricolage :).

  7. à quel période doit on tailler un pommier en espalier?
    est ce maintenant ou attendre février ou autre date?
    comment tailler sachant que mes arbres ont 3 ans et ont eu des fruits cette année?
    merci de me répondre
    J.C. Laforge

    1. Bonjour,

      2 tailles se pratiquent sur les arbres en espalier: l’une en vert (printemps/été) pour contrôler la végétation (retrait des gourmands notamment), l’autre au sortir de l’hiver (février, début mars au plus tard). Cette dernière est une taille de formation et de fructification quand les arbres sont déjà formés. elle vise donc à provoquer l’apparition d’organes qui évolueront en fleurs puis en fruits. Vous expliquer ici la taille en espalier est trop long et complexe. Je vous conseille donc de vous procurer (on le trouve d’occasion) l’excellent ouvrage de J.Beccaletto et D.Retournard « La taille des arbres fruitiers » paru chez Ulmer en 2005. Il est malheureusement épuisé je crois.

  8. Wouai……. C’est bien tout cela. La première année c’est facile, mais lorsque l’on est face à un arbre ancien, il y a une foule de brindilles en tous genres !! Et pour s’y retrouver dans ce foutoir, quelle histoire ! Les manuels c’est toujours simples, mais prenez le en main et allez vous planter devant les arbres avec votre sécateur !!! Fou rire et désolation !

    1. Bonjour,

      Merci pour votre commentaire. Pour reprendre en main votre arbre, taillez à deux yeux toutes les branches latérales qui sont issues des charpentes. Par la suite, en été, procédez à un pincement de ces mêmes branches à 15 ou 20 centimètres de leur base, au-dessus d’un oeil tourné vers l’extérieur de l’arbre.

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