Souvent effrayant pour les débutants, le greffage des arbres fruitiers est plus simple qu’il n’y paraît ! Cette technique permet de multiplier rapidement une excellente variété de fruits . Selon les espèces, les greffes sont réalisées en fin d’hiver ou en fin d’été.
Greffer un arbre, c’est quoi ?
La greffe ou le greffage d’un arbre fruitier est une technique qui met en contact les tissus d’une partie d’un végétal (le greffon) avec ceux d’un arbre hôte (le porte-greffe).
Pour que le greffage réussisse, il faut veiller à choisir un porte-greffe et un greffon compatibles. Ils sont généralement de la même espèce. Par exemple, des greffons de pommier seront unies à des porte-greffes issus de semis de pépins de pommes.
Mais il existe quelques exceptions. Par exemple, les poiriers (Pyrus) sont souvent greffés sur une autre espèce : le cognassier (Cydonia).
Il faut aussi veiller à toujours laisser le point de greffe à l’air libre et ne pas l’enterrer.
Pourquoi faire une greffe d’un arbre fruitier ?
Alors que le semis donne des arbres aux caractères aléatoires, le greffage permet d’obtenir un clone de la variété multipliée, avec toutes ses qualités.
Cette technique s’utilise lorsque le bouturage et le marcottage (2 autres techniques de reproduction fidèles) sont difficiles ou ne donnent pas de bons résultats, ce qui est généralement le cas avec les arbres fruitiers.
Le choix du porte-greffe adapté est primordial car c’est lui qui fait la liaison entre le sol et le greffon. C’est donc lui qui l’alimente.
Le porte-greffe :
- Offre plus ou moins de vigueur à la nouvelle plante. Cette vigueur doit être adaptée à la forme. Ainsi, un arbre haute tige a besoin d’un porte-greffe vigoureux alors qu’elle doit être plus réduite pour un arbre fruitier conduit en gobelet ou pour un arbre fruitier nain.
- Permet de cultiver l’espèce fruitière sur certains sols réputés difficiles, en particulier les sols calcaires.
- Peut permettre de gagner quelques années sur la mise à fruit. Ainsi, une variété greffée donnera des fruits plus tôt et vous n’aurez pas à attendre de nombreuses années.
2 grandes périodes de greffage
La meilleure période pour greffer les arbres fruitiers à pépins les plus courants comme le pommier et le poirier est située à la fin de l’hiver, en février et mars. Cette période correspond en effet à un redémarrage de la végétation avec une poussée de sève importante.
Pour cela, il faut avoir prélevé les greffons pendant la période de repos de végétation, en hiver. Ces petits rameaux avec bourgeons sont alors conservés au froid, à moitié enterrés dans la terre ou du terreau au pied d’un mur exposé au Nord, en attendant le greffage.
Pour pratiquer la greffe des arbres fruitiers à noyaux comme le pêcher, il est préférable d’attendre la fin de l’été.
En fente, anglaise… Plusieurs types de greffes !
La réussite du greffage dépend beaucoup des conditions qu’on offre. Il faut éviter que le système racinaire se déshydrate par des arrosages très réguliers et offrir aussi une température ambiante favorable à l’union du greffon et de son porte-greffe. On protège par ailleurs cette liaison fragile en la recouvrant de mastic ou de bandes de cicatrisation.
Il faut aussi faire la greffe assez haut sur le tronc du porte-greffe pour éviter l’apparition de rejets sur votre arbre fruitier.
Greffe en fente ou en incrustation
Elle est pratiquée en février-mars sur les jeunes porte-greffes, mesurant moins de 4 cm de diamètre au maximum. La technique de base consiste à faire une fente de 3 à 4 cm de profondeur au centre de la tige principale du porte-greffe, à son sommet. On prépare ensuite la base du greffon en la retaillant en biseau pour l’introduire dans cette fente. Il faut veiller à laisser dépasser à l’air libre une partie de la plaie pour obtenir une meilleure cicatrisation.
La greffe en fente convient bien pour le cerisier, le pommier, la vigne, le châtaignier…
Greffe en couronne
Elle est pratiquée un peu plus tard, en mars ou avril, sur des porte-greffes ou des arbres adultes, dont le diamètre est trop important pour être greffé en fente. Les greffons sont disposés à la périphérie du tronc en contact avec les tissus faisant monter la sève, d’où le nom de couronne donné à ce type de greffage.
La greffe en couronne est bien adaptée au pommier, au poirier, au prunier, à l’olivier, au figuier… Mais le pêcher ne peut pas être greffé de cette façon.
Greffe anglaise
Cette méthode de greffage traditionnelle des arbres fruitiers est de moins en moins pratiquée. Elle consiste à tailler le porte greffe et le greffon en biseau jusqu’à obtenir une section oblique de 4 cm de longueur environ.
On met ensuite en contact ces deux sections pour qu’elles s’unissent en cicatrisant.
Pour faciliter et augmenter les chances de réussite, le greffon doit être taillé juste sous un bourgeon.
Pour que les deux parties tiennent bien ensemble, on peut faire une petite fente verticale sur chacune avant de les assembler.
Le greffe anglaise convient bien à tous les arbres fruitiers, en particulier à la vigne, au cognassier et à l’abricotier.
Greffe en écusson ou écussonnage
Cette méthode de greffage traditionnelle consiste à insérer un bourgeon du greffon derrière l’écorce du porte-greffe pour que la base du bourgeon soit en contact direct avec les tissus du porte-greffe véhiculant la sève élaborée.
Pratiquée en fin d’été, en août et septembre, la greffe en écusson convient bien à tous les agrumes, mais aussi au pêcher ou à l’amandier.
Les outils à utiliser pour greffer
Voici une sélection des outils les plus utiles au greffage :
- Le sécateur permet de prélever les greffons et de raccourcir les porte-greffes pour une greffe en fente.
- Le couteau à écussonner est redoutablement affûté. Son utilisation ne se limite pas à la greffe en écusson. Il peut aussi être utilisé pour tous les autres types de greffes.
- Le raphia est traditionnellement utilisé pour ligaturer les greffes. Pour qu’il soit plus souple, il faut le laisser tremper quelques heures dans l’eau tiède.
- Le mastic à cicatriser permet de recouvrir et de protéger des intempéries les plus grosses plaies.
Chez moi j’ai 2 néfliers, un qui donne une année sur deux. Et l’autre jamais pourtant il y a des fleurs sur les deux.
Cette année 29/2/24 je tente de greffer des greffons de celui qui donne sur l’autre, en utilisant la méthode en couronne. Je verrai bien si ça prend. Et peut-être que j’aurais des fruits dans un ou deux ans, voir trois.
J’apprécie énormément vos conseils en agriculture et pour les arbres fruitiers. J’ai deux figuiers sauvage qui donnent de tout petit fruits et j’aimerais bien les greffer. je recherche des greffons de figues mauves et de figues blanches. Pouvez vous m’indiquer où je pourrais acheter ces greffons
Merci pour votre réponse
Cordialement
Bonjour
A quand transplanter un prunier greffé
Merci de votre réponse