Arbustes persistants

Le mimosa : un hiver en habit d’or

Sa floraison jaune au parfum incomparable est largement célébrée chaque année à Saint-Trojan les Bains, sur l’île d’Oléron ou à Bormes-les-Mimosas, dans le Var. Il faut dire que le  mimosa (un Acacia), petit arbre persistant originaire d’Australie assimilé aux plantes de terre de bruyère, s’est parfaitement adapté au climat tempéré du littoral Atlantique ou à celui, plus chaud et sec, du pourtour méditerranéen, au point d’en devenir invasif. Entre autr’atouts : sa floraison délicieusement parfumée qui survient à point nommée et sonne le glas de l’hiver !

Beau et vigoureux

Planté en pleine terre, le mimosa s’apparente à un petit arbre vigoureux ; il atteint pas moins de 4 à 5 mètres de hauteur pour 3 mètres environ de large. Ses espèces sont nombreuses (1200, dont la moitié proviennent d’Australie), identifiables à la forme de leurs feuilles (simples ou découpées) ou à leur floraison. La plupart ont en commun un feuillage persistant, finement découpé comme celui des fougères, d’une élégante couleur vert-gris. Certains mimosas ont aussi conservé des épines issues des formes sauvages des Acacias, genre auquel ils appartiennent.

Un mimosa en fleurs, sous un ciel pur, est un spectacle !

Les fleurs jaunes du mimosa sont parmi les plus belles de la fin d’’hiver. Les fleurs globuleuses jaunes, très odorantes, sont réunies en épis denses qui s’épanouissent en février et recouvrent totalement l’arbre.

planter un mimosa
Planté au beau milieu d’une pelouse, le Mimosa (Acacia dealbata) s’apparente à un petit arbre. © Jardipartage,

Une curiosité dans le monde botanique

La floraison généreuse des Mimosas fait l’objet d’une curiosité botanique ! Si ces petits arbres se sont parfaitement acclimatés en France depuis plusieurs siècles, leur horloge biologique continue d’être réglée sur l’hémisphère Sud. Ils fleurissent donc toujours au cœur de l’été australien, en février.

Où planter un Mimosa ?

Les mimosas sont apparentés aux plantes de terre de bruyère car ils affectionnent les sols légèrement acides (pH 6 à 6,5), riches et drainants mais s’accommodent sans problème de terres plus sèches et pauvres car leurs racines sont sensibles à l’humidité froide.

En sol calcaire, il est préférable de planter une variété greffée, plus tolérante vis-à-vis d’un pH élevée, en l’occurrence Acacia rétinoïdes, le mimosa « quatre saisons ».

Côté exposition, installez-le au plein soleil, en situation protégée des vents froids et du gel. La plupart des Mimosas supportent des températures entre -5 et -10°C. Certains hivers plus froids, les parties aériennes peuvent totalement griller pendant plusieurs jours de gel prolongé. Le mimosa est néanmoins suffisamment robuste pour repartir de la souche, si elle a été protégée.

Quand planter un Mimosa ?

En climat doux, effectuez la plantation du mimosa de préférence en automne ou en hiver pour qu’il ait le temps de s’installer avant la reprise de la végétation. Si vous patientez jusqu’au mois de février, vous pourrez le choisir en fonction de l’intensité de la couleur des pompons de fleurs et de leur parfum.

En climat plus froid, il vaut mieux attendre le redoux printanier car les dernières gelées de l’hiver, au mois de mars, sont souvent les plus destructrices.

Comment le planter en pleine terre ?

  • Ouvrez un trou deux fois plus grand que la motte.
  • Mélangez pour moitié à la terre de jardin d’origine un bon terreau horticole. En sol calcaire, préparez un substrat composé d’un tiers de terre extraite, un tiers de terre de bruyère et un dernier tiers de terreau.
  • En sol lourd, pensez à drainer convenablement le fond en déposant un lit de graviers.
  • Installez le mimosa à sa place, bien droit. Le point de greffe doit rester à l’air libre.
  • Rebouchez, tassez fermement avec les mains tout autour et terminez en versant un arrosoir d’eau de pluie. (20 litres environ)

Plantation en pot

Quand il  est encore jeune, le Mimosa se plait aussi parfaitement en pot, ce qui permet de l’abriter facilement sous une véranda ou un balcon en région froide. Quelques années plus tard néanmoins, il deviendra  indispensable de l’installer en pleine terre car l’arbuste est gourmand et, cultivé en caisse, il sera à l’étroit, manquera d’eau et de nutriments. Pour une culture en pot:

  • Choisissez un contenant à peine plus grand que la motte mais d’au moins 30 cm de diamètre.
  • Disposez une épaisse couche de graviers sur le fond.
  • Préparez un mélange à parts égales de terre de jardin consistante et de terre de bruyère.
  • Évitez ensuite l’emploi d’une soucoupe.
  • Pour le réussir, maintenez un support de culture légèrement humide en permanence.

Quel entretien prévoir ?

L’année de la plantation, été comme hiver, en pleine terre ou en pot, maintenez le substrat de culture frais, sans excès d’humidité. En pot, réduisez les arrosages en cours d’été pour induire la formation de boutons floraux. Reprenez-les à l’automne et maintenez-les pendant toute la période de floraison.

Après deux ans de culture en pot ou en bac, un rempotage est nécessaire, à effectuer dans un contenant à peine plus grand au début du printemps, juste après la floraison.

Durant toute la belle saison, de mars à septembre, apportez un engrais organique de fond une fois par mois : corne broyée ou sang desséché.

Mon mimosa a gelé: que faire ?

Dans les régions froides, hivernez le mimosa cultivé en pot dans un local lumineux, régulièrement aéré et maintenu hors gel.

En pleine terre, en cas de gel fort (-10°C), les parties aériennes du mimosa ne résistent pas. Attendez le redoux printanier pour rabattre votre arbuste au ras de la souche. Elle répartira et reformera en quelques années une belle silhouette, sauf s’il s’agit d’un Mimosa greffé !

Comment le tailler ?

En pleine terre, laissez le mimosa évoluer naturellement. Sa floraison s’étoffera d’années en années sans aucune intervention humaine. En pot, en revanche, supprimez toutes les inflorescences sèches en fin d’hiver pour éviter la fructification et maintenir une silhouette dense et ramifiée.

En terre caillouteuse, les Mimosas font beaucoup de rejets et peuvent devenir envahissants à la longue. Pour éviter les problèmes de rejets, à l’achat, optez pour un mimosa greffé . Le porte-greffe utilisé sera également plus résistant au froid et au calcaire que les Mimosas non greffés.

Comment l’utiliser ?

Isolé, sur une pelouse, le mimosa se conduit comme un arbre. On peut également l’utiliser en haie libre ou en fond de massif de vivaces pour illuminer la fin d’hiver.

Comment le multiplier ?

Considérée à bien des égards comme une plante invasive, le mimosa se multiplie tout seul ! Il faut dire que ses racines superficielles drageonnent facilement, offrant un nombre parfois important de rejets à récupérer avec une bêche. Les nombreuses graines produites ont aussi la faculté de rester en dormance pendant plusieurs dizaines d’années !

Histoire

Le Mimosa est découvert en Australie en 1792 par le capitaine James Cook. Il n’est introduit en France qu’en 1847 avant de gagner les régions méditerranéennes vers 1864.

Très apprécié, son bois servait en Océanie à la réalisation de coques de bateaux ; la gomme arabique et le cachou sont également extraits d’une variété de mimosa. En Amérique du Sud, son feuillage permet d’élaborer des boissons hallucinogènes.

En France, le Mimosa entre depuis longtemps dans la fabrication de parfum, en particulier à Grasse, où il est devenu l’un des porte-drapeaux de la Provence. Marcel Pagnol, en bon Provençal, offrira ces mots en forme de clin d’œil à l’un des arbres de ses souvenirs d’enfance : « les grands-mères, c’est comme les Mimosas, c’est doux et c’est frais mais c’est fragile ».

Variétés de mimosas remarquables

Acacia dealbata

Le plus courant des Mimosas. L’un des plus rustiques aussi en pleine terre (jusqu’à -10°C). Ce n’est pas le plus florifère mais il offre tout de même des cascades de fleurs de février à mars qui durent longtemps en bouquets. C’est le mimosa classiquement utilisé par les fleuristes.

En jardinerie, vous trouverez majoritairement le cultivar « Gaulois ». Il s’agit ni plus ni moins d’une amélioration d’Acacia dealbata, en particulier sur l’abondance de la floraison.

Acacia decurrens

Son allure et sa rusticité sont comparables à celles du mimosa des fleuristes (-10°C). Il s’en distingue par sa magnifique floraison cotonneuse qui retombe avec grâce.

Acacia retinoides ou Acacia floribunda

C’est le mimosa des quatre saisons. Il fleurit plus tard et plus longtemps que les autres, de mai à novembre, mais ses glomérules de fleurs sont aussi plus petits.   Cette espèce tolère bien le calcaire, c’est la raison pour laquelle elle sert souvent de porte-greffe aux autres. Il supporte aussi un froid modéré (-5 à -7°C), sans protection particulière. Son feuillage linéaire le rapproche d’Acacia longifolia.

L’une des meilleures variétés du mimosa quatre saisons est « Palme d’or » qui fleurit de février à décembre par vagues successives très parfumées.

Acacia longifolia, le mimosa chenille

Ce mimosa aussi étalé que haut (3 à 4 m) se caractérise par de longues feuilles simples et linéaires (longifolia) et par des épis de fleurs de 5 cm épanouis de février à avril qui font penser à des chenilles jaunes, d’où son surnom. Il est rustique jusqu’à -7 à-8°C en situation protégée. Par contre, le mimosa chenille n’est pas parfumé.

Acacia cultriformis, le mimosa couteau

L’un des mimosas les plus originaux. Ses petites feuilles persistantes triangulaires plus grises que vert, terminées en pointe non piquante, sont disposées comme les dents d’un couteau le long des rameaux. Cet arbuste se couvre entièrement de glomérules de fleurs jaunes très parfumées début mars. La preuve…

Mimosa odorant, Acacia gommier

Mimosa odorant
Le mimosa odorant (Acacia karoo) présente des aiguilles blanches de 10 cm de long © A.Yakovlev, flickr

Plus résistant au froid (-8°C), l’Acacia gommier (Acacia karoo) se distingue aussi du mimosa classique par sa période de floraison, située en plein été, et par sa grande tolérance aux terrains calcaires, le tout sans drageonner ! Que demander de plus ?

Ce Mimosa d’été original semble avoir tout pour lui, même le parfum plus odorant de ses fleurs, ce qui lui vaut aussi le nom de Mimosa odorant. Son seul défaut ? De redoutables épines qui compliquent son entretien. Cette variété plus qu’originale ne se trouve malheureusement que chez quelques pépiniéristes collectionneurs, comme les très réputées pépinières Cavatore situées à Bormes-les-Mimosas !

Acacia vestita « Sainte Hélène »

C’est un mimosa au port assez pleureur. Ses grappes de fleurs de forme plutôt classique apparaissent en mars et avril et sont très parfumées.

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3 commentaires

  1. Merci pour cet article édifiant à propos des mimosas. Les miens ont bien gelé cet hiver avec la répétition des pluies verglaçantes, mais il reste un peu de vert sur certaines branches. Je vais attendre fin mars pour voir ce qui repart ou non. Par contre je vais en dégager la base qui est sous de la paille très humide avant que le froid potentiel de Mars ne fasse des dégâts ! je découvre juste votre site, merci beaucoup et bonne journée !

  2. tout est dit ! sauf la vitesse de croissance qui est très rapide et la hauteur . A Oléron où il y en a partout , ils sont aussi hauts que des arbres. Dans mon jardin de vacances , un petit drageon de 5Ocm est devenu 5 ans après un grand arbuste de 5m de haut et c’est pas fini ! je ne m’en occupe pas.

    1. Bonjour Anne,

      Merci pour ce témoignage. C’est vrai que lorsqu’il se plaît, le Mimosa forme presque un arbre. Quelle beauté !

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