Le mildiou est, avec les doryphores et les larves de taupin, l’un des 3 principaux ennemis des pommes de terre. Dans certains potagers, il semble bien difficile de l’éviter.
Des taches brunes et sèches
L’apparition de mildiou se manifeste par de petites taches jaunes irrégulières sur le dessus du feuillage et sur les tiges. Un feutre blanc recouvre aussi parfois le revers des feuilles. Dans les jours qui suivent, elles s’élargissent, puis brunissent en séchant.
Les tiges noircissent également très souvent quand la maladie est bien avancée. La progression peut être rapide, si bien que le plant entier de pomme de terre peut mourir.
Dans le même temps, les tubercules, sous terre, se couvrent de taches, d’abord en surface, puis en profondeur. Elles pourrissent et noircissent aussi.
Si une partie de ces tubercules reste consommable, ils ne se conservent pas longtemps.
Phytophtora infestans
Le responsable du mildiou de la pomme de terre est un champignon : Phytopthora infestans. Ce micro-organisme appartient à la famille des oomycètes. Pour se développer, il affectionne des températures douces (entre 17 et 20°C) associées à un fort taux d’humidité.
La culture de la pomme de terre n’est pas la seule touchée. Pratiquement toutes les plantes potagères connaissent une forme de mildiou ravageur. Les Solanacées, comme la tomate et l’aubergine, en sont aussi victimes.
Que faire contre le mildiou en prévention ?
- Pour renforcer la résistance naturelle des pommes de terre, pulvérisez régulièrement sur et sous le feuillage une décoction de prêle ou du bicarbonate de soude. Renouvelez après une période de pluie ou un gros orage.
- Dans les régions humides, choisissez et plantez uniquement des variétés réputées résistantes aux maladies, comme Chérie ou Charlotte.
- Evitez de replanter des tubercules des années passées, ils peuvent être porteurs de spores du champignon. Procurez-vous plutôt chaque année des tubercules certifiés sains. Bintje est une excellente variété de pomme de terre, mais sensible au mildiou, comme Amandine, Belle de Fontenay et Sirtema aussi : il faut le savoir !
- Le mildiou est galopant si la végétation est dense et peu aérée. Il faut donc espacer suffisamment les plants à la plantation. Si vous n’avez pas assez de place, privilégiez la qualité à la quantité !
- La terre peut être vectrice de la maladie. La rotation des cultures joue donc un rôle très important en prévention. Ne cultivez pas des pommes de terre deux années de suite au même endroit. Attendez 2, voire même 3 ans. Par ailleurs, évitez de les cultiver sur un emplacement ayant accueilli d’autres Solanacées que la pomme de terre. Les tomates sont tout aussi sensibles au mildiou par exemple, l’aubergine également.
Si le mildiou fait son apparition
Pour sauver votre récolte après l’apparition du champignon, le seul traitement curatif encore possible et compatible avec une manière de cultiver bio reste la bouillie bordelaise (au cuivre).
- Avant de traiter, désinfectez la lame de votre sécateur puis supprimez toutes les parties (feuilles, tiges) malades. N’hésitez pas à arracher les plants trop atteints : ils sont de toute façon condamnés et ne donneront rien.
- Ne jetez pas les déchets dans le tas de compost pour éviter une contamination future possible si le tas ne chauffe pas assez pour détruire les spores du champignon.
- Pulvérisez enfin la bouillie bordelaise (20 gr/L d’eau) 2 à 3 fois à 4/5 jours d’intervalle.