Sol vivant et fertile

Tout n’est pas si rose dans le lombricompostage !

Près d’un mois s’est écoulé depuis que je fabrique du compost dans ma cuisine avec le lombricomposteur que l’on m’a offert. Aujourd’hui, l’heure est venue de vous offrir un premier retour d’expériences et de vous donner quelques nouvelles de la santé de mes hôtes. Et ce que je peux dire d’emblée, c’est que tout n’est pas rose quand on installe ce type de matériel et que l’on tente de produire du compost dans la cuisine ! Quelques embûches apparaissent bien vite ! La preuve !

Des visites régulières

Vérifier quotidiennement la « vie » dans le lombricomposteur est indispensable !

lombricompostage
Les vers du lombricomposteur s’acclimatent peu à peu à leur nouvel environnement. © Jardipartage.fr

Après le montage du lombricomposteur, il a fallu attendre quelques temps que la colonie de vers s’acclimate à son nouvel environnement. Comme j’étais plutôt soucieux de leur forme, j’ai quotidiennement soulevé le couvercle pour m’assurer du plein épanouissement de mes nouveaux hôtes, ce qui s’est révélé particulièrement utile et instructif.

Cette vérification d’usage m’apparaît aujourd’hui plus que jamais indispensable. Je conseille de la mener à ce titre bien plus régulièrement qu’avec un composteur de jardin : le lombricompostage s’appuie en effet sur un équilibre biologique plus fragile qu’au jardin puisqu’on recrée un milieu de vie en intérieur, dans un lieu a priori plus « hostile ».

Bien évaluer la quantité de déchets apportés !

Le premier écueil rencontré est la conséquence d’un apport initial de déchets trop volumineux. Sans doute étais-je trop optimiste quant aux capacités d’adaptation et à « l’appétit » des premiers vers importés ?

Compte tenu de la trentaine d’Eisenia installés, il m’a rapidement fallu modérer (et même stopper à certains moments) les apports, pour laisser le temps à la colonie de se multiplier et d’être en mesure de digérer toutes ces matières putrescibles. Un juste équilibre est donc à trouver par l’observation. Entre famine et main lourde…pas si évident !

Trop d’humidité dans le lombricomposteur !

J’ai également remarqué dès les premiers jours la formation permanente et anormale de gouttelettes sur la partie inférieure du couvercle et ça sentait mauvais. J’ai même failli mettre mon lombricomposteur sur le balcon en attendant que ça aille mieux.

Ce deuxième problème me semble découler du premier puisque la faible population de vers ne pouvant à elle seule traiter le volume de déchets, la matière excédante a rapidement fermenté.

Lombricompostage technique
Pensez à équilibrer les apports entre matière azotée et carbonée ! © Jardipartage.fr

Pour corriger le défaut, j’ai suivi les recommandations du fabricant. Le principe général de lombricompostage énoncé consiste à équilibrer les apports de matière azotée (épluchures de légumes ou de fruits) et de matière carbonée ( papier ou carton tels que les tubes vides de papiers toilettes ou d’essuie -tout).

Le ratio suggéré dans le guide d’utilisation est de 30 à 40% de carbone pour 60 à 70% de matières azotées. J’ai donc ajouté du papier sec déchiqueté et des feuilles mortes dans le but d’absorber le surplus d’humidité et d’équilibrer le système. Et cela a fonctionné !

Voilà une raison de plus de surveiller quotidiennement la vie au sein du lombricomposteur.

Que mettre dans le lombricomposteur ?

Les vers dans le lombricomposteur sont comme nous : ils ont des préférences alimentaires !

Savez-vous ainsi que nos amis Eisenias raffolent de sachets de thé, de marc et de dosettes de café ? Car ces dernières contiennent à la fois du carbone et de l’azote. Je n’hésite pas à les leur offrir. Petite précaution toutefois, je les découpe en morceaux au préalable.

Et vous doutez-vous qu’ils détestent par-dessus tout les résidus de protéines animales (viandes, poissons), les graisses (huile, beurre, etc.) ainsi que les agrumes, trop acides à leur goût ?

D’autres pièges, plus sournois, appellent aussi à la méfiance ! Il faut par exemple impérativement éviter de leur servir des feuilles de rhubarbe, connues pour leur toxicité (elles contiennent de l’acide oxalique en quantité), même pour l’humain. A retirer également de leur menu, tous les noyaux de fruits et les épluchures de pommes de terre, riches en amidon, qui se dégradent beaucoup plus lentement et pourront même germer !

23 commentaires

  1. Bonjour,
    Dans le but d’une expérience pour les études (prépa BCPST, TIPE) nous avons du construire un compost à partir de boîte de polystyrène. Pour l’instant tous ensembles on va devoir séparer nos lombrics dans 4 compost différentes, le truc c’est qu’on ne sait pas quoi leur mettre comme support? on a la terre avec laquelle on les a reçu, on a mis du journal etc en respectant toutes les conditions de mises en route. Le problème étant que, même si pour l’instant ils sont isolés des étages, qd on va mettre en service, on se sait pas quoi mettre dans les bacs du dessous. Certains se sont déjà enfuis par les trous d’air et nous les avons retrouvé desséchés sur le polystyrène des autres bacs…
    On aurait besoin de terreau, sauf que trouver du terreau sans engrais paraît mission impossible. Vous parlez de terreau que l’on peut mettre en plus, de quel type de terreau il s’agit ?

  2. Bonjour,
    Nous possédons un lombricomposteur depuis quelques mois, et nous rencontrons plusieurs problèmes… Depuis quelques temps certains vers s’échappent et nous les retrouvons secs sur le carrelage, il y a de l’humidité systématiquement, et nous n’avons aucun thé dans le bac prévu à cet effet. Dois je rajouter un étage ? Et pourquoi se sauvent-ils?
    Merci par avance de votre aide

    1. Bonjour Hélène,
      Ne disposez vous pas d’un couvercle ?
      Car normalement, si votre couvercle est bien étanche et fermé, ils ne peuvent pas s’échapper !
      S’ils remontent à la surface et veulent s’échapper, c’est qu’effectivement, cela est trop humide.
      Il faut donc faire ceci :
      – rajouter un collecteur de jus de thé
      – mettre plus régulièrement de la matière carbonée (cartons, papier, paillis sec, etc) qui va venir absorber ce surplus d’humidité.
      N’hésitez pas à nous tenir informé !

  3. Bonjour,

    Je pense que’au moins un des bacs à fermenté, il est très humide et sent mauvais, est-il possible de le récupérer et si oui comment?

    Ou bien est-il préférable de récupérer les vers et jeter cette partie et recommencer le bac à 0?

    Merci pour vos réponses

    1. bonjour,
      cela dépend :
      – s’il reste des vers vivants dans votre bac fermenté, l’idéal est d’ajouter progressivement du carbone, avec par exemple de nombreux et petits morceaux de carton.

      – s’il ne reste plus de vers, vous pouvez le jeter dans votre jardin en le mélangeant à la terre et repartir de 0.

      En tout cas, avez vous vérifié que votre bac de récupération du jus de vers n’est pas obstrué ou trop rempli ?

  4. Bonjour,

    Depuis une semaine environ il y a des vers très fin comme des cheveux blancs dans mon lombricomposteur. Ils envahissent tout et étouffent même mes lombrics 🙁 je viens de supprimer trois bacs, je n en ai donc plus qu un et je ne sais pas quoi faire pour sauver les derniers lombrics qu’il me reste?
    Des idees? Que c est il passé ? D ou viennent ses intrus?

    Un grand merci d avance.
    Florianne

    1. bonjour,
      Cela doit être des vers à fruit qui ont pénétré dans le lombricompost en y jetant des fruits très mûrs. L’idéal est de redémarrer sur une nouvelle culturelle.
      Parfois, cela se régule tout seul

  5. Bonsoir,
    J’ai fabriqué un lombricomposteur avec des caisses en polystyrène données par mon poissonnier. Je l’ai depuis 3 ans et tout se passe bien sauf que je n’obtiens pas de thé dans le bac tout en dessous.
    J’ai seulement du compost.
    Pourriez-vous me conseiller ?
    Merci d’avance

    1. Bonjour Marie,

      Peut-être les apports que vous réalisez ne sont-ils pas assez riches en eau ? (épluchure de légumes, marc de café…).
      Vous pouvez cependant produire du thé de compost ainsi: récupérez une partie de compost du dernier bac. Disposez-le dans un torchon noué sur le haut ou mieux, un petit sac en toile de jute. Plongez ensuite ce sac dans un grand volume d’eau de pluie (seau). Laissez filtrer plusieurs jours d’affilée. L’eau va se charger progressivement des éléments nutritifs contenus dans le compost. Vous aurez alors un liquide concentré: le thé de compost.

      N’hésitez pas à nous poster une petite photo si vous réalisez l’expérience.

      Bon après-midi

  6. Hello, je pense qu’il serait bon de rajouter quelques informations supplémentaires à votre article , comme par exemple que les vers détestent poireaux ail oignons échalotes , et oui ces légumes ont des propriétés vermifuges !!! Les sachets de thé en forme de pyramide sont à proscrire. De plus si vous voulez que ces charmantes bestioles se débarrassent plus rapidement de vos déchets il est bon de découper vos épluchures en petits morceaux , ainsi que le carton. rajouter de l’eau ne sert à rien en générale les épluchures ( matière verte ou azotée ) en contiennent assez .Sinon sachez que la quantité de vers doublera tous les 3 mois et s’ajustera en fonction de la nourriture que vous donnez .Les avantages de ce type d’installation est que cela vous apporte du vermicompost très bon amendement et du thé de compost engrais naturel a dilué au ratio de 1/10.

  7. bonjour, je retrouve fréquemment les vers dans le bac de récupération de jus de compost.
    est ce normal? Et si non comment régler le problème.
    par avance merci.

    1. Bonjour,
      Oui, c’est tout à fait normal. C’est notre cas aussi, car ils passent au travers des grilles du bac. En vidant régulièrement le thé de vers , on évite qu’ils soient trop nombreux ou qu’ils se noient.

      1. Bonjour, je me posais la même question, merci pour votre éclairage. Et du coup doit-on les laisser tranquillement retrouver le chemin des bacs supérieurs ou est-il préférable de les y remettre ?

      2. Bonjour,

        Les vers se déplacent seuls de haut en bas en fonction des déchets mais vous pouvez sans problème régulièrement les récupérer en bas pour les remettre dans les bacs supérieurs 😉

  8. Alors moi j’utilise mon lombricomposteur depuis 4 ans. J’en suis plus que content. Je l’alimente régulièrement avec les pelures de légumes, fruits, et même les pelures de pommes de terres : la colonie est tellement vorace que les pelures n’ont pas le temps de germer.
    C’est sur que les premiers mois il faut de la patience pour que la colonie se développe et soit suffisante pour absorber un volume de déchets plus conséquent mais ensuite plus de problème 😉

  9. Bonjour, comment avez vous réussi à décidez toute la famille pour accueillir le lombricomposteur dans la cuisine. Je qui en appartement et l emcombrement reste un pb.

    1. Bonjour,
      Nous n’avons pas eu à décider la famille : on nous l’a imposé ! (vu que c’était un cadeau de Noël). Au niveau de l’encombrement, cela prend la place d’une poubelle. L’encombrement est donc assez limité. Bien à vous.

  10. Bonjour,

    Si tu n’as mis qu’une trentaine de vers dans ton lombricomposteur au départ, c’est normal qu’ils n’aient pas réussi à digérer les apports de déchets. Trente c’est beaucoup trop peu, on considère que pour les restes de deux personnes il faut mettre minimum 250 gr de vers, ce qui correspond à peu près à 500-600 vers.

    1. Bonjour Christian,

      Vous avez entièrement raison. La colonie était trop peu nombreuse ! Le document fourni par le fabricant spécifiait bien ces 250 grammes de vers. Cependant, nous n’avions pas de balance à disposition pour peser cette colonie à ajouter à notre lombricomposteur pour faciliter le démarrage.

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