Sol vivant et fertile

Comment désherber plus naturellement ?

Pour bien désherber, avant le 1er janvier 2019, il existait le glyphosate. Mais cette molécule herbicide a été reconnue dangereuse pour la santé et elle est, depuis, interdite pour les particuliers. Au jardin, il a donc fallu apprendre à faire sans glyphosate ces dernières années. Comment désherber naturellement ?

Comment désherber sans produit ? Sarcler, biner

Le meilleur désherbant naturel reste l’huile de coude, à condition d’avoir les bons outils !

Comment désherber une petite surface à la main ? L’outil parfait, c’est la serfouette à main. Choisissez un modèle avec une lame en cœur d’un côté et 2 dents de l’autre. La serfouette est très facile à utiliser pour désherber rapidement sans désherbant entre des légumes au potager : le côté en cœur permet de soulever la plante, puis la fourche permet de l’arracher.

Comment désherber une grande surface à la main ? Mieux vaut acheter dans ce cas un outil avec un manche afin d’éviter de se casser le dos. La binette est le meilleur outil pour désherber sans désherbant entre les rangs de légumes. Pour enlever facilement les mauvaises herbes entre les légumes, une griffe ou une serfouette avec un long manche sont très efficaces !

Comment enlever les mauvaises herbes définitivement ?

Si votre jardin potager est envahi de liserons,  ou que le pied de votre haie d’arbustes est envahie de lierre, vous aurez beau arracher et arracher, ces deux plantes invasives reviendront au galop car chaque morceau de racine laissé en terre bouture immanquablement et produit une nouvelle plante ! Le meilleur désherbant pour éliminer ces liserons ou ce lierre, comme pour d’autres plantes tout aussi récalcitrantes et invasives, consiste à couvrir le sol. Privé de lumière, tout ce qui est dessous ne peut plus germer ni se développer. Les plantules déjà levés s’asphyxient et ne repousseront pas. Que peut-on utiliser pour désherber radicalement ?

Étaler une bâche opaque

Peu écologique, le plastique noir est encore souvent utilisé comme paillage au jardin, surtout pour des cultures pluriannuelles : aux pieds des fraisiers, des framboisiers, des courges, des tomates ou même de certains arbustes. On le déconseille franchement car, en plus de son impact écologique, ce film imperméable à l’eau et à l’air, stérilise le sol à la longue !

A la place, pour désherber une fois pour toutes, on peut utiliser des couvertures ou des bâches biodégradables fabriquées à partir d’amidon de maïs ou des toiles tissées qui résistent plusieurs années.

Étaler des cartons

Voilà un moyen d’utiliser les cartons d’emballage dont on cherche à se débarrasser, à condition qu’ils ne portent pas d’inscriptions (les encres sont toxiques pour les micro-organismes du sol).

Étendez-les sur des zones vides du potager, aux pieds des légumes installées ou tout juste repiqués, des arbustes, etc. Les cartons agissent comme un désherbant définitif. C’est une technique simple et efficace pour tout désherber avant d’étaler une toile de paillage qui va empêcher les mauvaises herbes de repousser.

Malheureusement, certains jardiniers n’aiment pas cette couverture qu’ils ne jugent pas très belle !

Pailler, et encore pailler !

Un bon paillage ne fait pas qu’étouffer les mauvaises herbes naissantes. Il protège aussi la terre d’un lessivage rapide, du tassement et permet d’économiser de l’eau d’arrosage.

De nombreux paillis peuvent être utilisés pour limiter le désherbage, en couches d’au moins 5 cm d’épaisseur :

  • Des matières organiques : Tontes de gazon séchées (mulch), paille, cosses de cacao, paillettes de lin, de chanvre, écorces de pin, copeaux de bois, etc. Étalés aux pieds de nombreuses plantes et régulièrement renouvelés, ils gênent la pousse des mauvaises herbes mais stimulent la vie du sol et permettent de reconstituer ses réserves en humus.
  • Des matières minérales : Fragments de poteries, tuiles ou ardoises cassées, graviers… Ces matériaux sont inertes : ils n’apportent rien au sol. On les utilise donc surtout pour couvrir une allée.

L’acide pélargonique, le désherbant naturel

Dans la Nature, tout s’y trouve déjà ou presque, y compris des plantes capables d’empêcher les autres de pousser. On s’en inspire donc pour fabriquer des désherbants naturels.

Dans les rayons des jardineries, on a vu fleurir des désherbants bio à base d’acide pélargonique. C’est une substance que l’on retrouve naturellement dans les pélargoniums et qui a donc inspiré les ingénieurs pour désherber autrement qu’avec du glyphosate.

Autant le dire tout de suite, l’acide pélargonique, on a vu plus efficace que l’acide pélargonique ! Ce type de désherbant naturel est à peu près efficace sur des plantes annuelles jeunes comme le mouron par exemple.

En revanche, dès qu’il s’agit de mauvaises herbes bien installées ou particulièrement récalcitrantes, l’effet obtenu est proche de zéro ! Si on ajoute à ça que le flacon est hors de prix en comparaison de son efficacité, un seul conseil : oubliez !

desherbant naturel vinaigre
Un terrasse pavée en proie aux herbes indésirables, ©Jardipartage

Certaines plantes comme le thym, les sauges, l’origan, le Phlomis ou encore l’armoise peuvent aussi limiter les mauvaises herbes. La décomposition de leurs feuilles libère en effet des substances anti-germinatives. Plantées aux pieds des arbustes ou de grandes vivaces, elles occupent le terrain et limitent la concurrence des mauvaises herbes.

Désherbeurs électriques et thermiques

Une autre solution consiste à recourir au désherbage électrique ou au gaz. Vous faites suivre une rallonge électrique dans le premier cas ou vous achetez une cartouche de gaz compatible avec l’appareil dans le second cas et vous brûlez vos herbes de manière sélective. C’est très efficace si c’est fait régulièrement.

Mais n’espérez pas enlever les mauvaises herbes définitivement ! Il faut savoir qu’elles vont repousser. Si vous le passez sur des plantes annuelles, ça fonctionne bien. En revanche, dès que vous brûlez une graminée ou une herbe vivace, elle repartira peu de temps après. Il faut donc y revenir.

Deuxième problème, il faut utiliser votre désherbeur à gaz avant que les herbes à brûler ne montent en graines ! Dès qu’elles subissent un choc thermique, les graines ont en effet tendance à germer, c’est une question de survie ! Les premières fois qu’on passe le désherbeur électrique ou à gaz sur une allée, on constate donc paradoxalement de nombreuses repousses ! Il faut y revenir pour les anéantir.

Troisième problème, ces désherbeurs ne sont pas franchement neutres pour l’environnement, il faut le savoir : le gaz pollue, l’électricité un peu moins.

Désherber avec le vinaigre blanc

Le vinaigre blanc peut s’utiliser pour désherber naturellement. Il faut alors le diluer à 20 ou 30%, soit 200 ml ou 300 ml de vinaigre pour 1L d’eau.

Lorsqu’il est correctement dosé, c’est un produit à faible impact pour l’environnement. Le problème, c’est justement que beaucoup de jardiniers ne le diluent pas ! Comme le disait très justement Paracelse, c’est la dose qui fait le poison.

Il faut notamment savoir que le vinaigre contient de l’acide acétique. Ce composé se dégrade en acétates et en d’autres acides dans le sol dont l’action et la pollution sont finalement assez comparables à celle du glyphosate. On utilise donc le vinaigre toujours dilué, en petites quantités. Sa période d’utilisation optimale s’étend de mars à juin, lorsque les plantes sont en phase de croissance. Mais, ce n’est pas un désherbant définitif mais il est utile pour désherber une allée ou votre gravier rempli de mauvaises herbes ! Pour être efficace, il faudra régulièrement renouveler son application.

Sachez également que l’acide acétique fait dépérir les parties aériennes (tiges, feuilles) des plantes mais ne les fait pas mourir. Il faut donc compléter l’action du vinaigre en arrachant les racines à l’aide d’une binette.

Comment désherber à l’eau de javel ?

L’eau de javel est un désinfectant et un décolorant puissant. Sa composition à base d’oxychlorure de sodium en fait également un produit toxique et très corrosif pour les plantes.

Certains jardiniers ont donc eu l’idée d’utiliser ces propriétés pour désherber radicalement leurs allées en gravier.

De notre côté, on déconseille clairement l’utilisation de l’eau de javel comme désherbant car :

  • Le chlore reste dans le sol est se retrouve lessivé par les eaux de pluie : ce n’est donc pas un désherbant neutre pour votre jardin ;
  • La manipulation de l’eau de javel est potentiellement dangereuse.

11 commentaires

  1. pour les petits jardins , évitez le paillis avec de la vraie paille , c’est un refuge formidable pour les limaces et les escargots

    1. Bonjour Anne,

      Oui, pour compléter je dirais même qu’il est important de retirer les paillis au moment des plantations (au potager en particulier) pour éviter les problèmes de limaces, puis de remettre lorsque les jeunes plants sont bien installés.

  2. Bonjour Bruno !
    Je ne comprends pas très bien pour les oxalis : j’ai une terre bien calcaire, et elles s’y plaisent bien, tout comme les acanthes, le lierre, les asparagus (et le thym, le romarin, la marjolaine à coquilles, le laurier-sauce, le genévrier…).
    Pour l’instant, je me contente d’arracher au mieux à la main… tout en sachant fort bien que les racines ne sont quelquefois pas complètement enlevées.
    Tant pis, ça fait déjà plus propre et surtout plus de place pour mettre mes fleurs annuelles.
    Je n’enlève pas des « mauvaises herbes », je garde le laiteron, les pissenlits et plein d’autres qui sont d’ailleurs comestibles (cf. « les plantes sauvage comestibles » de François Couplan). Je fais juste un peu de place pour ce que j’ai envie de voir aux beaux jours. Et je laisse ensuite la nature faire ce qu’elle veut 😀

    1. Pour l’Oxalis « sauvage » si quelqu’un a une solution je suis preneur…je suis envahi. Pour quelques mètres carrés, on peut essayer d’enlever les bulbes même s’il en reste toujours quelques uns…Pour un jardin assez grand, c’est une autre affaire.

    2. Bonjour Annick,

      Cela fait plaisir de voir de plus en plus de jardiniers(ères) en communion avec la Nature. Je suis aussi de votre avis que les « mauvaises herbes » n’ont souvent rien de mauvais et qu’au contraire, beaucoup sont comestibles et ont même des propriétés médicinales. Il est important de leur laisser une « petite place » 🙂

  3. Contre les « mauvaises herbes » le meilleurs reste le paillage, et la vie du sol sera en plus preservée. L’oxalis fait une exellente plante couvre sol, il suffit d’y planter ensuite dedans des plants (tres bien avec des plantes genres tomates, aubergines…).
    Et surtout arrêtez de vouloir a tout prix un sol nu!

  4. Mon problème est de me débarrasser de la prêle. Je l’arrache systématiquement quand elle elle a une dizaine de centimètres mais elle repousse systématiquement tout l’été. Impossible de m’en débarrasser. Comme elle se trouve dans une allée gravilonnée, je vais essayer l’eau chaude tout simplement. A voir le résultat.

    1. Bonjour Roland,

      Au moins vous n’en manquez pas pour fabriquer du purin 😉 La prêle témoigne d’un sol plutôt compact et acide. Quand elle se plait, elle est, c’est vrai, envahissante. L’eau bouillante ne donnera que des résultats ponctuels. Il faut sans doute changer les conditions qui lui plaisent, notamment remonter le pH du sol si vous le pouvez avec de la chaux agricole ou des cendres. C’est une idée à tester…

  5. « ! Accordons-leur une place, même infime ! »
    Bien d’accord, mais quand on est envahi par des oxalis par exemple, qui squattent tout le terrain, passent à travers le paillis et résistent à tous les désherbants (employés sans succès du temps où ils étaient licites), je pense qu’on a le droit de les traiter de mauvaises herbes !

    Par contre, les prêles ont une force considérable : j’ai eu une épaisseur de 3 sacs en plastique de fumier transpercés par des prêles qui cherchaient la lumière. Mais on en vient facilement à bout en les arrachant en tirant dessus(huile de coude !), et elles produisent un excellent paillis.

    J’utilise surtout le désherbeur thermique pour me débarrasser du lierre : un premier passage pour flétrir les feuilles qui se dessèchent rapidement, puis un second passage quelques jours plus tard. les racines ne survivent pas. Inefficace sur les ronces : les racines ne sont pas atteintes.

    Attention toutefois quand on utilise le désherbeur thermique à respecter les consignes de sécurité incendie !

    1. Bonjour,

      L’oxalis est une vraie plaie, vous avez raison. Une fois en place, difficile de s’en débarrasser. On a beau l’arracher, il revient toujours. Sa présence traduit une terre un peu trop acide. Un apport de chaux peut être utile pour enrayer sa progression.
      Pour le désherbeur thermique, je suis assez d’accord avec vous: à manier avec précaution !

      1. La terre de mon jardin est assez basique : réaction positive à l’acide : bouillonnement, donc je ne peux pas ajouter de chaux, qui la rendrait vraiment trop basique.
        Je pense que c’est le sous sol qui est acide : tourbe en fond de vallée, sous les dépôts sédimentaires.
        Un voisin avait essayé de déterrer une racine de prêle(qui prolifère mais que j’arrache systématiquement et qui se « fatigue »).
        Arrivé à plus de 1,50 de profondeur, il a renoncé !
        Mais je ne comprends pas pour les oxalis.

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