comment utiliser compost | Jardipartage

Comment utiliser le véritable Or Noir (le compost) ?

Des déchets convertis en un milieu de vie foisonnant ! Ce pourrait être bien ça, le compost ! De l’or noir ! Pourtant, de nombreux jardiniers n’en produisent ou ne l’utilisent pas dans leur jardin, du moins tant qu’il n’est pas parfaitement mûr ! En réalité, on peut utiliser cet or noir à tout moment !

Utiliser du compost à tout moment, oui mais…

A condition alors de ne pas l’enfouir (enfouir du compost est une bêtise, une pure invention de l’Homme ; dans la Nature, cela n’existe pas !). Enfouis et privés d’air, les déchets en décomposition créent des désordres pour les plantes : accumulation de substances toxiques, présence de moucherons, de vers blancs, de vers gris, de larves de taupins (les vers fil de fer) et une plus grande sensibilité aux maladies cryptogamiques et aux pucerons…

Du compost comme paillage

Quand le compost est en cours de formation, on l’utilise donc essentiellement en surface, en paillage des cultures. Étalez-le en petites quantités au pied des plantes gourmandes, comme les courges, les potirons, les melons, les chayottes, les tomates ou encore les aubergines et passez une griffe pour le mélanger aux 5 premiers centimètres du sol : vous mesurerez rapidement ses effets. Au fil des arrosages ou des pluies, les lombrics feront leur travail libérant des éléments nutritifs qui seront directement puisés par les plantes. Elles s’enracineront mieux, seront plus productives, naturellement !

quand et comment utiliser le compost | Jardipartage
Le compost est étalé en surface du potager et recouvert de débris végétaux pour abriter la petite faune tontes de gazon feuilles passées à la tondeuse

Du compost mélangé à la terre

Quand le compost devient mûr, il s’affine. Ses éléments les plus grossiers disparaissent, sa texture s’aère et devient grumeleuse. Il est parfaitement mûr quand il dégage un doux parfum de sous-bois. A ce stade, le processus de fermentation est terminé. On peut donc tout à fait le mélanger à la terre, ou à un bon terreau, et le placer au contact des racines. Après passage dans un tamis pour l’affiner davantage, on peut même se servir du compost comme support de semis (voir plus loin).

Du compost pour alléger la terre

Dernier intérêt, mais pas des moindres, le compost un excellent amendement (peut-être même le meilleur d’ailleurs ?) : il allège, à force de répétition et de patience, les terres les plus lourdes et argileuses.

Quelle est la meilleure saison pour étaler le compost au potager ?

Le meilleur moment pour étaler du compost au potager, c’est à la fin de l’automne (novembre, décembre) avant que la terre ne soit gelée. Les cultures d’été et les récoltes sont terminées, un grand nombre de parcelles se retrouvent donc à nu, ce qu’il faut absolument éviter !

Pour protéger la terre des intempéries, si vous ne semez pas d’engrais vert, apportez du compost, 3kg/m² environ suffisent. Incorporez-le à la terre par un simple griffage.  Si le compost n’est pas totalement mûr, ce n’est pas bien grave ! Il terminera de se décomposer à même le sol pendant la mauvaise saison.

Épandre du compost ne suffit pas !

C’est même faire la moitié du travail ! Derrière, il faut surtout recouvrir la parcelle d’un paillis de feuilles mortes (disponibles en quantité en cette saison) et/ou de débris végétaux du jardin (tontes, fougères). Pourquoi ? Eh bien, pour mettre à l’abri du froid et des intempéries tous les petits artisans de la terre (les vers de terre, la faune microbienne) qui feront mieux que quiconque le reste du travail : à savoir préparer un sol souple et fertile pour les plantations de printemps, le tout sans bêchage ni effort !

Peut-on utiliser du compost avec tous les légumes ?

Oui et non. Certaines plantes potagères n’en ont pas besoin ! Plus exactement, elles détestent les sols riches qui en comportent de trop grandes quantités. C’est le cas de tous les bulbes (ail, oignon, échalote). Il vaut donc mieux anticiper leur emplacement et s’abstenir d’effectuer le moindre apport de compost pour ne pas les voir végéter ou pourrir sur place !

A l’inverse, d’autres cultures ont besoin de généreux apports de compost : les cucurbitacées par exemple poussent et fructifient (bien) mieux lorsqu’elles sont installées directement sur un vieux tas de compost, les Solanacées (tomates, aubergines, piments/poivrons) développent aussi un système racinaire plus robuste en présence de compost et sont moins sensibles aux maladies !  Même les pois poussent plus rapidement lorsqu’ils reçoivent de petites quantités du précieux or noir.

Et au jardin d’ornement : comment utiliser le compost ?

Au jardin d’ornement, on peut utiliser le compost en toutes saisons. Néanmoins, 3 grandes utilisations se détachent :

Mélanger du compost à la terre dès la plantation

Utilisez-le pour la plantation des rosiers ou des arbustes, en motte ou à racines nues, ou au moment de la division des vivaces,  à l’exception des plantes à bulbes et des plantes de terrains secs comme la lavande  par exemple. Mélangez une bonne quantité de compost à la terre d’origine pour l’alléger et l’enrichir. Rebouchez le trou à l’aide de cette préparation : les végétaux reprendront mieux.

Apporter du compost en entretien

A la sortie de l’hiver, versez une pelle de compost bien mûr au pied des vivaces et des arbustes à floraison printanière ou estivale, avant qu’ils ne redémarrent de plus belle ! Griffez la terre en surface pour l’incorporer ! Vous pouvez aussi faire un apport à des vivaces ou des annuelles installées dans une jardinière ou à une potée de géraniums lierre (pélargoniums) conservée d’une année sur l’autre. Elles profiteront de ce petit coup de fouet et cela rétablira un niveau de substrat acceptable dans le pot.

Du compost pour les semis

Enfin, avez- vous remarqué comment des graines de toutes sortes  ( en particulier de tomates ou de courges) germent toujours très bien toutes seules sur un vieux tas de compost ? Alors, pourquoi ne pas profiter des effets du compost sur la levée des graines ? Passez au tamis fin un compost parfaitement mûr. Mélangez les résidus obtenus à du terreau à semis, également très fin, à parts égales ou bien en respectant un dosage ¾ terreau-1/4 compost. Remplissez de ce mélange des caissettes, des godets ou encore des alvéoles et semez vos graines d’annuelles (œillets d’inde, cosmos, lavatères, capucines, cléomes..) ou de légumes (tomates, courgettes, courges ou encore aubergines). Les plants obtenus seront plus robustes, mieux enracinés, avant repiquage en pleine terre !

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Bruno Nunez
Jardinier près de Pau, je jardipartage à travers ces pages ma passion pour les plantes et le jardin à travers des conseils de jardinage, des astuces, des expériences, des portraits...bref, un peu de tout...Et bien sûr, du bio, rien que du bio, avec une bonne dose de bon sens !

4 réflexions sur “Comment utiliser le véritable Or Noir (le compost) ?”

  1. Bonjour BRUNO

    je vous souhaitE une bonne année et plein de nouveaux lecteurs sur votre blog si interessant

    je fais ici une proposition à vous et tous ceux qui vous lisent , parce que je ne sais pas où la mettre ailleurs .

    on m’a donné des graines de CITRE , ou méreville ou gingérine , une variété rare de pastèque qui ne se mange

    pas crue mais cuite .Délicieuse en confiture , elle est riche en saveur et ressemble à du miel

    elle se sème facilement , au printemps , il lui faut seulement du soleil et un peu d’eau .

    voici d’autres infos jujube-en-cuisine.fr/citre-gigerine-mereville

    fr.wikipedia.org/wiki/Gigérine

    si vous êtes intéressé , contactez moi et je vous en enverrai

    Anne

    1. Bonjour Anne !!
      Très interessant ce partage je ne connaissais pas du tout cette pastèque !
      Je suis intéressé s’il t’en reste encore !!
      Louis K.

  2. bonjour bonne année,j’ai un petit compost et j’ai reçus une botte de paille ronde de chez mon voisin je l’ai étalée et je pourrais passer le motoculteur quand et avec la paille?c’est une terre très calcaire ancienne tuilerie a 10kmet bcp de cailloux

    1. Bonjour,

      En premier lieu, évitez de passer le motoculteur. Il n’y a pas pire pour détruire la vie du sol et donc l’appauvrir. En étalant une épaisse couche de paille à la surface de la terre, vous abritez cette dernière des intempéries (lessivage par les eaux de pluie et du froid): c’est donc une très bonne chose ! Les vers de terre et toute la microfaune du sol peuvent alors continuer leur travail de fond. Apportez également du compost, même pas totalement décomposé. Mais ne l’enfouissez pas, laissez-le affleurer en surface, mélangé à la paille. Pour ce qui est de la paille, vous pouvez la couper plus finement pour faciliter sa décomposition. Vous verrez qu’au printemps, la terre sera souple en dessous, il ne vous restera plus alors qu’à passer une griffe sur les premiers centimètres ou une grelinette pour préparer le sol pour les semis et plantations. Le motoculteur vous sera donc inutile: les petits organismes du sol auront fait le travail pour vous ! J’ajoute que c’est à force de couvrir le sol, le travailler, diversifier les cultures, enrichir en compost…qu’on finit par modifier avantageusement la nature initiale du sol.

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