Originaire de Chine et du Vietnam, le clémentinier est un hybride naturel de mandarinier et d’oranger. Plus résistant au froid que d’autres agrumes, on peut le cultiver partout : en terre dans les régions les plus douces, en pot ou en bac ailleurs.
Ce qu’il faut savoir :
Nom botanique : Citrus clementina
Nom courant : clémentinier
Famille : Rutacées
Hauteur : Jusqu’à 3 à 4 m dans le cas d’une culture en pleine terre. En pot, l’arbre ne dépasse pas 2 m ou 3 m de hauteur et dépend du diamètre de son contenant. D’une croissance rapide, il présente un port droit et une silhouette compacte.
Feuillage : persistant. Les feuilles alternes (4 à 8 cm de long), allongées, pointues, prennent une belle coloration verte, plus claire à la naissance. Leur pétiole porte de petites ailes.
Floraison : Les petites fleurs blanches parfumées s’épanouissent en fin d’hiver et au début du printemps (mars, avril). Nectarifères, elles attirent les pollinisateurs.
Fruits : ronds, plus ou moins gros selon la variété et la manière de cultiver l’arbre. Leur peau fine orange, facile à éplucher, tire vers le rouge quand ils sont mûrs. La pulpe est très bonne, avec une chair parfumée, sucrée et très juteuse. Elle contient peu de pépins, généralement mous. Les clémentines peuvent rester plusieurs semaines sur l’arbre (jusqu’en mars) sans perdre leurs qualités gustatives.
Exposition : Chaude, au soleil, sauf l’été (mi-ombre). Sur les bords de la Méditerranée, le clémentinier se cultive en pleine terre, à l’abri du vent. Ailleurs, sa culture en pot peut donner de bonnes récoltes.
Sol : Frais, léger, riche, drainant et légèrement acide. Le clémentinier déteste l’excès d’humidité, surtout l’hiver.
Résistance au froid : Jusqu’à -7 à -8°C.
L’entretien du clémentinier
Un arrosage régulier
En pleine terre, mais c’est encore plus vrai en pot, l’arbre de la clémentine apprécie de garder la terre fraîche tout au long de sa période de croissance, du printemps au mois d’octobre. En effet, des irrégularités d’arrosage provoquent :
- Une chute importante des feuilles : elles jaunissent puis tombent très vite.
- Une chute des clémentines en formation
- Un noircissement et un dessèchement brutal de rameaux entiers.
Des apports d’engrais pour une bonne fructification du clémentinier
Le clémentinier a besoin d’apports d’engrais agrumes riche en potassium. Ils doivent être effectués tous les 15 jours ou 3 semaines de mi-mars à mi -septembre pour obtenir de nombreux fruits. Utilisez un engrais spécifique aux agrumes.
Les parasites à surveiller
Comme sur tous les agrumes, les cochenilles sont discrètes mais affaiblissent l’arbre, surtout s’il est cultivé en pot.
Lors des attaques d’araignées rouges ou de pucerons, les feuilles du bout des branches s’enroulent sur elles-mêmes.
Tous ces insectes peuvent être éliminés grâce à des pulvérisations régulières d’un insecticide à l’huile de colza, un produit naturel utilisable en culture biologique.
Plus rarement, lorsque les conditions de culture ne sont pas bonnes, des champignons comme le pourridié peuvent être observés. Ils s’attaquent au système racinaire. Malheureusement, leurs dégâts ne sont souvent visibles que tardivement.
Des rempotages tous les ans ou tous les 2 ans
Si vous cultivez votre arbre à clémentine en pot, son rempotage est à effectuer au printemps, dès que l’arbre montre des signes d’étroitesse : son feuillage devient terne ou bien tombe malgré des arrosages suivis.
Choisissez un pot à peine plus grand. Les années suivantes, lorsqu’un diamètre de 30 ou 40 cm est atteint, le clémentinier dispose de sa taille adulte. Contentez-vous alors d’apporter du terreau agrumes neuf en surface très régulièrement. Puis, tous les 3 à 5 ans, dépotez l’arbre, grattez le vieux terreau entre les racines sur les bords de la motte pour le remplacer par un terreau neuf.
Tailler un clémentinier
La taille doit être régulière pour aérer le centre de la ramure et garder une silhouette arrondie. Vous pouvez l’effectuer dès la fin de l’hiver, puis pendant toute la période de végétation si nécessaire.
Supprimez le bois mort, sec, brun.
Coupez à la base le plus tôt possible les rejets qui apparaissent le long du tronc.
Les secrets d’une culture en pot du clémentinier
Il est très facile de cultiver un clémentinier en pot.
- Dès l’achat, rempotez-le dans un pot en terre cuite à peine plus grand. Par la suite, les rempotages successifs, en augmentant très progressivement la taille du contenant, permettront d’accompagner une croissance racinaire et du feuillage équilibrée jusqu’à parvenir à un diamètre de pot de 30 ou 40 cm : l’arbre est alors adulte.
- Utilisez un support de culture assez consistant. Au moment de planter le clémentinier, préparez un mélange pour moitié de bonne terre de jardin et de terreau à agrumes. Le terreau utilisé seul est déconseillé car il sèche trop vite alors que cet arbre est sensible aux à-coups de sécheresse.
- Le clémentinier est résistant aux faibles températures jusqu’à -7 ou -8°, même en pot. L’hiver, ne le rentrez pas à l’intérieur de la maison. Placez-le plutôt dans un endroit doux, dans un abri lumineux, une véranda non chauffée ou contre un mur plein Sud. Protégez-le avec un voile d’hivernage uniquement les jours les plus froids de l’année et arrosez-le très peu à ce moment de l’année, surtout si les températures sont basses.
Quand récolter les clémentines ?
Vous pouvez cueillir les clémentines dès qu’elles se détachent facilement de l’arbre, d’octobre à mars selon la précocité de la variété. Leur écorce n’est pas forcément toujours parfaitement colorée.
Les fruits se conservent 15 jours. Au-delà de ce temps, ils se déshydratent.
Les bienfaits multiples des clémentines
Les bienfaits de la clémentine sont nombreux. Riche en vitamines, minéraux, et antioxydants, elle joue un rôle crucial dans le renforcement du système immunitaire et la protection de la vision, tout en contribuant à la prévention de certains cancers. Elle contient aussi des fibres, notamment dans le zeste et la membrane, incitant à leur consommation sous forme de fruits entiers plutôt qu’en jus.
Variétés de clémentiniers remarquables
Il existe de nombreuses variétés de clémentiniers et chaque année amène son lot de nouveautés. Beaucoup sont espagnoles, premier pays producteur en Europe. L’Italie, Israël, la Corse et le Maghreb complètent l’essentiel de la production.
- Caffin : une clémentine à la belle couleur orange, juteuse, légèrement acide. Précoce, elle se récolte et se consomme dès l’automne.
- Fine : Comme son l’indique, sa peau est peu épaisse. Sa chair très juteuse, parfumée et sucrée, offre une petite pointe d’acidité. Sa récolte s’effectue dès octobre.
- Nules : originaire de la région de Valence en Espagne. C’est une clémentine plus tardive (décembre).
- Fine de Corse : Plus petite que les autres, la variété cultivée sur l’île de Beauté se caractérise par sa peau verte et orange à maturité entre novembre et décembre. Sa chair juteuse, très parfumée, est à la fois sucrée et acide. Sa peau fine est facile à éplucher.
- Marisol : une variété plus ancienne, mais qui reste l’une des plus précoces, arrivant dès fin septembre ou début octobre dans les régions ensoleillées.
Comment multiplier un clémentinier ?
Comme les autres agrumes, une greffe en fente est possible au printemps. Mais une greffe en écusson de fin d’été donne des arbres plus vite vigoureux.
Les meilleurs porte-greffes du clémentinier sont le bigaradier ou le mandarinier (Citrus reticulata) obtenu après semis de pépins.
Quelle est la différence entre une clémentine et une mandarine ?
Contrairement à la mandarine, la clémentine ne contient normalement aucun pépin, sauf si l’arbre est cultivé parmi d’autres agrumes (citronnier, oranger ou kumquat), auquel cas une pollinisation croisée est fréquente.
Également originaire de Chine, la mandarine a un goût et un parfum plus forts. Des recherches récentes ont d’ailleurs confirmé que le clémentinier provient d’une hybridation naturelle entre un mandarinier et un oranger. Il subsistait encore un doute sur l’origine du second parent.
La découverte de la clémentine est attribuée au Frère Clément, un prêtre jardinier passionné d’horticulture qui œuvra jusqu’à sa mort, en 1904, dans un orphelinat de la région d’Oran, en Algérie.