Cultiver les petits fruits

Comment planter un myrtillier en sol argileux ?

Les myrtilliers sont des petits fruitiers faciles à multiplier. Le port souple de leurs branches se prête particulièrement bien à la marcotte. Au printemps, j’avais ainsi tenté l’expérience sur un myrtillier Bluecrop désormais installé depuis quelques années dans mon jardin.

Comme de rigueur dans le marcottage, j’avais agi sur une jeune branche, vigoureuse et en parfaite santé, que j’avais rabattu au sol. Après avoir légèrement gratté l’écorce, pour favoriser l’émission rapide de racines, j’avais recouvert de terre la partie blessée, ne laissant finalement dépasser du sol qu’une dizaine de centimètres de tige.

Ma marcotte est ainsi restée un peu plus d’un an, maintenue au sol par des crochets de fil de fer. Puis, au printemps suivant, le jeune plant a été sevré et rapidement transféré en pot pour l’aider à acquérir toute son autonomie. Après la belle saison qui a vu son système racinaire se ramifier, le voici donc  apte à rejoindre la pleine terre.

Sauf qu’à bien y réfléchir, la myrtille des jardins est une plante acidophile, de terre de bruyère. C’est aussi un végétal qui affectionne les sols frais. Quelques aménagements étaient donc nécessaires pour le planter dans le sol argileux de mon jardin.

Myrtillier bluecrop

Comment planter un myrtillier en terre argileuse ?

1ère solution: une fosse de terre de bruyère !

 C’était la technique que j’avais utilisée pour le premier myrtillier, planté voilà plusieurs années. Muni d’une bêche plate tranchante, j’avais creusé une tranchée de 60 centimètres de profondeur sur 50 centimètres de large. J’avais ensuite tapissé le fond du trou et les parois d’un film géotextile, évitant les mélanges de terres dans le temps ( argile originelle et terre de bruyère rapportée). Ne me restait plus qu’à garnir le fond du trou d’une bonne couche de gravier puis de terre fraîche et humifère par-dessus et à y installer mon plant.

2ème solution : recycler de vieilles poteries !

 Je suis sûr que, comme moi, vous possédez de vieux pots en terre cuite ébréchés ou pire, fendus. Ne les jetez pas ! Ils peuvent s’avérer bien utiles, notamment pour planter un myrtillier qui n’a pas réellement besoin d’un volume de terre important pour prospérer.

Comme je disposais d’un grand contenant (plus de 40 centimètres de large) fendu sur toute sa hauteur, et qui de surcroit encombrait mon jardin, l’occasion m’était donnée  de tenter une nouvelle expérience.

plantation d'un myrtillierJ’ai donc creusé une nouvelle tranchée, à peine plus grande que le pot. Une fois le fond du trou nivelé, j’ai présenté le pot de terre cuite et vérifié qu’il reposait bien de niveau. Le reste de la marche à suivre est alors identique en tous points à l’installation en fosse: une bonne épaisseur de gravier au fond puis de la terre de bruyère pour compléter ou, à défaut une terre tout aussi humifère. Je tasse légèrement avec les mains après l’installation du jeune plant. Et je garnis les interstices à l’extérieur du pot à l’aide d’une partie de la terre d’excavation, conservée dans ce but.

L’acidité du sol d’un myrtillier s’entretient !

Sciure de bois, copeaux de chêne, écorces et aiguilles de pin : ces matériaux gagnent à être étalés en surface au pied des myrtilliers. D’une part, leur décomposition naturelle acidifie le sol. D’autre part, ce paillis utile protège aussi la terre du dessèchement. Après un an en place, on peut même envisager de l’incorporer à la terre en griffant légèrement le sol.

6 commentaires

  1. Bonjour
    Vous dites : « un végétal qui affectionne les sols à l’humidité stagnante » et vous mettez quand même du gravier au fond du trou de plantation ? C’est marécageux à ce point-là chez vous ?! (LoL)

    1. Bonsoir,

      Ici , les myrtilliers poussent en milieu naturel dans des tourbières, des sols capables de se gorger d’eau tout comme de s’assécher au possible l’été. Dans mon jardin en revanche, le sol est argileux. J’ai donc planté mes myrtilliers dans une fosse de terre de bruyère (j’utilise pour cela de grands pots en terre cuite que j’enterre et que je remplis de terre de bruyère). Effectivement, je place au fond une couche drainante de graviers car l’eau de pluie (et il en tombe beaucoup sur le piémont pyrénéen) n’a pas dans ce cas d’autre échappatoire que par le bas. LE drainage est donc une nécessité dans mon cas.

  2. Bonjour ,
    merci beaucoup pour ces précieux conseils forts utiles que je vais m’empresser de transmettre à un ami qui ne comprend pas pourquoi son myrtiller ne donne rien , et vous m’avez donné raison quant à l’apport de terre de bruyère .
    Ce serait avec grand plaisir de lire d’autres si précieux conseils pour mon cassissier et framboisier que je viens de m’acheter et je vais tenter de faire pousser sur mon balcon .

    1. Bonjour,

      La culture du cassissier et du framboisier sont tout à fait possible sur un balcon. Utilisez un contenant assez profond (pot) pour chacun d’eux. Placez le cassissier si possible à mi-ombre (il apprécie de garder de la fraîcheur au pied). Quant au framboisier, son palissage sera obligatoire. Il vaut mieux le prévoir avant. Nourrissez enfin après la plantation puis au cours de l’été avec un engrais « petits fruitiers » ou de la corne broyée/sang desséchée. Respectez le dosage et incorporez l’engrais à la terre en griffant. Si le cœur vous en dit, venez nous poster une petite photo du résultat en cours de saison 🙂

  3. Bonjour,
    sauf que le myrtillier est l’une des plantes ayant le système racinaire le plus grand (avec les peupliers)… elle va vite se sentir très à l’étroit dans son petit pot…

    1. Bonjour Rodolphe,

      Merci pour votre intervention…Sauf qu’à bien observer le pied-mère planté, cela doit bien faire 5 ans maintenant, dans la fosse de 60 centimètres de profondeur pour 50 de large, ces conditions semblent lui suffire. Il se porte en effet à merveille ( il a produit quantité de fruits cette année, pour la seconde année consécutive) et ne semble nullement souffrir d’un manque de place alors que le film géotextile contient très justement l’extension du système racinaire. Affaire donc à suivre…Peut-être le futur me fera t-il rejoindre votre avis ?

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