Certains rosiers sont si agréables que l’on voudrait les multiplier à l’infini ! Pour les reproduire, rien de tel que la greffe. Bien que cette technique puisse faire peur, elle est accessible aux jardiniers amateurs.
Pourquoi greffer un rosier ?
Pour reproduire un rosier à l’identique, deux options s’offrent à vous : le bouturage ou la greffe. Cette dernière permet de conserver les qualités ornementales de la variété du rosier, tout en profitant des caractéristiques du porte-greffe (vigueur, résistance au froid, aux maladies).
Le rosier que l’on souhaite reproduire procure le greffon, tandis que le porte-greffe assure la partie « racinaire » du plant. Ils se rejoignent au niveau du point de greffe. Le porte-greffe est sélectionné pour ses qualités :
- Rosa canina : bonne rusticité et résistance aux maladies, tolère la plupart des sols ;
- Rosa laxa : très tolérant au calcaire ;
- Rosa multiflora : très tolérant aux sols acides, utilisé pour les rosiers en pot ;
- Rosa rugosa : très résistant au froid et aux sols humides.
Rosa canina, plus connu sous le nom d’églantier ou de rosier sauvage, est le porte-greffe le plus utilisé. Il s’agit une espèce indigène, souvent présente dans les haies ou les bois. Les différents porte-greffes peuvent être trouvés chez des pépiniéristes ou sur des sites spécialisés.
La technique la plus utilisée pour faire une greffe de rosier est l’écussonnage, ou greffe en écusson. Cette méthode consiste à prélever un œil sur la variété que l’on souhaite reproduire, et à l’insérer sur le porte-greffe.
Quelle est la période pour greffer un rosier ?
Les rosiers sont greffés en été, entre la mi-juillet et la fin août. La greffe est dite « à œil dormant », car le bourgeon ne se développera pas avant le printemps suivant. La greffe peut aussi être pratiquée à « œil poussant », c’est-à-dire au printemps, entre mai et juin.
En été, les jours de beau temps sont plus courants et le risque de maladies moins élevé. Il est également plus facile de pratiquer l’incision. Au printemps, la sève monte et elle est en quantité suffisante pour la greffe. En revanche, le greffon est plus fragile, et devra être suffisamment aoûté avant l’hiver.
Comment réussir une greffe de rosier ?
Avant de greffer, assurez-vous d’avoir le matériel nécessaire à disposition :
- Un greffoir
- Un sécateur
- De l’eau de javel ou de l’alcool à brûler pour désinfecter
- Du raphia ou des bandelettes de caoutchouc type vitagreffe
Plantez le porte-greffe
Plantez le porte-greffe au mois de mars au plus tard. Laissez-le se développer librement, et assurez-lui un arrosage généreux avant la greffe.
Prélevez le greffon
- Choisissez un rameau de l’année sain et robuste, du diamètre d’un crayon.
- Coupez-le à l’aide d’un sécateur et retirez ses épines et ses feuilles, mais gardez ses pétioles.
- Sélectionnez un œil bien formé. À l’aide du greffoir affûté et désinfecté, entaillez le rameau 2 cm en dessous et 2 cm au-dessus de l’œil pour le retirer.
- Éliminez les fragments de bois pouvant se trouver sur l’écusson.
Insérez l’écusson sur le porte-greffe
Pour une greffe en pied, l’œil est inséré juste au-dessus du collet. Mais il est possible de greffer plus haut pour obtenir un rosier sur tige : c’est la greffe en tête.
- Pratiquez une entaille en forme de T, et soulevez délicatement les bords de l’écorce à l’aide du greffoir.
- Insérez le greffon dans la fente, en le plaçant le plus profondément possible.
- Fixez l’écusson avec le raphia ou le caoutchouc, sans trop serrer ni recouvrir l’œil dormant.
Après la greffe
Si au bout de quelques semaines le pétiole jaunit et tombe, la greffe a fonctionné.
On reconnaît une greffe qui ne prend pas à un pétiole qui noircit et reste en place. Desserrez la ligature, puis retirez-la lorsqu’un rameau s’est développé.
Attendez le mois de mars de l’année suivante pour sectionner le porte-greffe au-dessus du point de greffe, et l’automne pour planter votre nouveau rosier. Il vous suffit ensuite de bien l’entretenir au printemps comme en hiver, qu’il soit en pleine terre ou en pot !