Le Noyer Commun: Un Fruitier pour grand jardin !
Cultivé pour ses délicieux fruits, le noyer commun (Juglans regia) est un arbre fruitier majestueux lorsqu’il est installé en pleine lumière dans un vaste jardin. Mais il faut savoir faire preuve de patience car les premières noix ne sont récoltées en moyenne qu’après 5 ou 10 ans après sa plantation.
Ce qu’il faut savoir :
Nom botanique : Juglans regia
Nom courant : Noyer, Noyer commun
Famille : Juglandacées
Hauteur x étalement : 15 à 25 m de hauteur et d’étalement, parfois davantage. Sa croissance est assez rapide. ( 7 à 8 m en 20 ans). Sa silhouette, souvent plus large que haute, retombante, est ornementale.
Feuillage : Caduc. Les feuilles composées, longues de 20 à 30 cm, apparaissent assez tardivement (avril). Elles comportent des folioles ovales, d’un beau vert foncé sur le dessus, plus clair sur le revers. Elles naissent cuivrées, prennent une belle coloration vert sombre pour l’été avant de bruni puis sécher en automne, avant de se détacher de l’arbre.
Bois : Tendre et facile à travailler, il est apprécié en ébénisterie, en marqueterie et en sculpture.
Fleurs : Le noyer commun est autofertile : un même arbre porte des fleurs mâles et des fleurs femelles, mais très différentes. Les fleurs femelles, de petite taille et très discrètes, sont groupées par 2 ou 3 sur les pousses de l’année. Les fleurs mâles forment en avril-mai de longs chatons verdâtres apparaissant sur les pousses de l’année précédente.
Fruits : Les noix sont enfermées dans une enveloppe verte, puis brune, que l’on appelle le brou. Parvenue à maturité, entre mi-septembre et la fin octobre suivant les variétés et les régions, cette enveloppe sèche et s’ouvre, libérant la noix mûre qui tombe au sol. Pour récolter de grosses noix, il faut planter un noyer greffé. Les noyers de semis donnent des fruits plus petits, souvent plus tardifs que les variétés travaillées. Consommées fraîches ou sèches, les noix sont cuisinées ou pressées pour en tirer une huile parfumée.
Exposition : Au soleil. Le noyer commun ne supporte pas les embruns, mais il accepte la pollution urbaine.
Sol : Profond, fertile, bien drainé même caillouteux, de préférence frais même si l’arbre supporte la sécheresse une fois installé. Il tolère aussi très bien le calcaire, mais pas les sols acides, ni trop lourds et humides. Il y meurt vite.
Rusticité : -20 °C. Rustique et bien adapté à la plupart des régions, il ne craint que les fortes chaleurs du Sud et les gelées tardives au Nord qui détruisent ses feuilles naissantes ou ses fleurs.
Plantation du noyer commun
Le noyer commun est un arbre de fort développement qui a besoin de place, et peu de concurrence directe pour la lumière. Plantez-le en isolé dans un grand parc, sur une belle pelouse.
Bien qu’il puisse être cultivé dans presque toutes les régions de France, choisissez son emplacement avec soin : il est assez exigeant en chaleur et craint les gelées tardives qui brûlent ses jeunes pousses.
Pour une reprise facilitée et plus rapide, plantez-le de préférence à l’automne, fin novembre, à partir d’un jeune sujet formé sur tige en pépinière. Vous pouvez l’acheter à racines nues ou en motte, ce qui permet d’étendre sa période de plantation du début de l’automne jusqu’au printemps.
Les variétés de noyer sont généralement greffées sur le noyer commun, ce qui leur procure un bon enracinement et une grande vigueur.
La mise à fruit est lente : le noyer commun ne produit ses premiers fruits qu’au bout de 5 ans environ, et des récoltes intéressantes seulement à partir de 10 à 12 ans.
Voici les étapes de la plantation :
- Creusez un grand trou de plantation quelques semaines à l’avance.
- Le jour de la plantation, pralinez les racines si l’arbre est à racines nues ou plongez le conteneur dans une bassine d’eau pour bien hydrater la motte.
- Drainez convenablement le fond du trou avec du gravier.
- Mélangez à la terre extraite un bon compost.
- Mettez en place l’arbre au centre du trou en étalant ses racines à plat au fond après les avoir raccourcies si le noyer est à racines nues.
- N’enterrez pas la base du tronc, laissez-la simplement affleurer.
- Tuteurez à mi-tronc avec un lien d’attache solide mais non blessant pour l’écorce.
- Rebouchez avec le mélange de terre et de compost.
- Formez une cuvette autour du tronc et arrosez généreusement pour chasser les bulles d’air. Ajoutez de la terre si besoin.
Entretien du noyer
Les années qui suivent la plantation :
- Gardez un sol propre autour de l’arbre pour limiter la concurrence : vous pouvez le laisser grandir sur une pelouse tondue, ou désherber et pailler souvent à ses pieds.
- Arrosez-le très régulièrement, en particulier si l’été est très chaud.
- Étalez chaque année du compost mûr sur toute la surface au sol occupée par sa ramure.
Quand tailler un noyer ?
A cause de son bois creux, le noyer déteste les tailles. Il faut donc le tailler le moins possible.
La taille de formation n’est généralement pas nécessaire car le noyer prend naturellement une belle forme.
La taille de fructification et d’entretien doit être réduite au strict minimum. Contentez-vous de supprimer le bois mort, les branches abîmées, celles qui gênent à l’intérieur de l’arbre.
Cette taille s’effectue à partir de fin septembre et en octobre, après la récolte mais avant la chute des feuilles.
Afin d’éviter l’apparition de maladies, recouvrez soigneusement les plaies avec du mastic de cicatrisation.
Maladies du noyer
Le noyer commun peut vivre plusieurs siècles mais il est malheureusement sensible à de nombreuses maladies :
Anthracnose du noyer
Les feuilles se couvrent de petites taches rondes de 0,5 cm, grises avec une bordure plus brune. Puis elles jaunissent et tombent prématurément. En parallèle, le brou noircit. Les noix récoltées sur un noyer sensible à l’anthracnose sont petites, parfois noires et le brou reste collé à la coquille. Le noyer s’affaiblit.
Cette maladie fongique est favorisée par un printemps froid et humide. Elle peut aussi se développer en fin d’été quand les températures redeviennent fraîches.
Les traitements s’effectuent surtout sur les jeunes arbres. Pulvérisez de la bouillie bordelaise en début d’hiver, quand les feuilles viennent de tomber, puis au printemps, quand les bourgeons s’ouvrent. Éliminez soigneusement toutes les feuilles et les toutes les noix malades pour limiter la propagation du champignon.
Maladie de l’encre
La maladie de l’encre affaiblit fortement le noyer commun. Phytophtora cambivora, le champignon responsable, colonise les racines de l’arbre. Les feuilles deviennent jaunes avant de complètement brunir et sécher. Un liquide noir s’écoule également près de la base du tronc.
Malheureusement, comme souvent avec les Phytopthora, il n’existe aucun traitement possible pour un jardin amateur. La seule solution envisageable est d’abattre l’arbre avant qu’il ne contamine d’autres noyers.
Mouche du Brou
Cette mouche (Rhagoletis completa) apparait au printemps mais elle produit plusieurs générations par an : au moins une printanière et une en fin d’été. Les brous attaqués noircissent et tombent en début d’été ou quelques semaines avant la récolte. Les noix sont inconsommables, elles sont pleines de petits asticots qui mangent l’intérieur du brou. Il ramollit, devient humide et noircit.
Ramassez et éliminez tous les fruits tombés au sol avant que les larves rejoignent la terre pour se mettre à l’abri et faire leur nymphose.
En fonction du volume de l’arbre, Installez 2 à 4 plaques de glu côté Sud-Ouest dès juin jusqu’au moment de la récolte pour capturer les individus adultes.
Variétés de noix conseillées
Les Noix de Grenoble (AOC) sont au nombre de 3. Pour bénéficier de l’appellation, les vergers doivent scrupuleusement respecter une liste de critères sélectifs : distance de 8m entre les arbres, taille d’élagage, type d’irrigation, maturité à la récolte, calibre des noix, séchage naturel…
Noyer commun Franquette
C’est la plus réputée des noix de Grenoble. Il s’agit d’un gros fruit ovale à coque fine et pointue. Très bons, les cerneaux sont faciles à séparer de la coque et se mangent frais ou après quelques semaines de séchage. Vigoureux, le noyer Franquette est bien adapté aux régions de climat frais car il fleurit tardivement. Récolte en octobre.
Noyer commun Mayette
Noyer commun Parisienne
Le nom de Parisienne est trompeur car cette variété vient en réalité de la région de Grenoble. Mais elle peut aussi être cultivée dans le Nord de la France. Ce noyer produit de gros fruits, délicieux, consommés frais ou secs. C’est un arbre vigoureux, qui fleurit tardivement et se montre peu sensible aux maladies. Récolte mi-octobre.
Les Noix du Périgord (AOP) sont au nombre de 4 :
Noyer commun Corne
Il offre mi-octobre des fruits de taille moyenne mais au goût délicieux, très doux. Les cerneaux sont peu colorés. Ce noyer est assez résistant au froid mais lent à offrir ses premiers fruits.
Noyer Marbot
Les cerneaux de cette noix sont croquants et laissent en bouche un goût d’amande. Ils se dégustent assez vite car la variété Marbot se conserve mal. Récolte vers la fin septembre. Originaire de la Corrèze voisine de la Dordogne, ce noyer commun, d’un développement plus mesuré que les autres, présente une mise à fruit plus rapide, en particulier si la terre qui le porte est riche.
Noyer Grandjean
Ses noix sont petites mais les cerneaux se dégagent facilement de la coque et ont un goût parfumé. Du point de vue culture : il craint les gelées printanières, est assez lent à produire et malheureusement aussi assez sensible aux maladies.
Le saviez-vous ?
- La célèbre ronce de noyer travaillée en ébénisterie est tirée des racines du noyer.
- Le noyer commun a la réputation d’être un très mauvais arbre d’ombrage. Ses feuilles renferment du tanin, une huile volatile et du juglon, une substance amère qui se trouve aussi dans les racines et empêcherait toute végétation de pousser au pied de l’arbre.
- La Californie concentre les plus grands vergers de noyers communs du Monde. Plus près de nous, 2 régions françaises se disputent la culture du noyer, toutes deux en AOP ou AOC : celle de Grenoble, dont les noix sont surtout utilisées en confiserie et le Périgord en Dordogne, aux grosses noix excellentes et qui produit le bois apprécié en ébénisterie.
- Semez une noix, laissez pousser l’arbre et vous récolterez des noix pendant plus de 150 ans !
- Les noix séchées se conservent longtemps : 1 à 2 ans au sec !