Arbres de parcs

Comment lutter contre la mineuse du marronnier ?

Les feuilles de votre marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) sèchent complètement dès le mois de juillet avant de tomber ? Ces dégâts sont l’œuvre d’un minuscule papillon, Cameraria ohridella, présent sur tout le territoire depuis 2000.

Un problème relativement récent

Originaire des Balkans et apparu pour la première fois dans l’Est de la France en 2000, la mineuse du marronnier (Cameraria ohridella) est un petit lépidoptère d’à peine 2 à 5 mm de long.

mineuse du marronnier
© L.Svoboda

Du fait de ses dimensions réduites, ce papillon de nuit est incapable de voler longtemps mais il a su profiter des moyens de transports humains et du vent pour agrandir son territoire jusqu’à parvenir à l’étendre à l’ensemble de la France en quelques années seulement.

Facile à reconnaître grâce à ses ailes antérieures brun ocres parcourues de bandes blanches plus larges, ce papillon présente des ailes postérieures plus foncées, terminées par de longues franges.

Cycle de vie de la mineuse du marronnier

En hiver, les chrysalides hivernent à l’intérieur d’un cocon blanc visible dans les feuilles mortes du marronnier.

A partir du mois de mars, lorsque les températures se réchauffent suffisamment, les petits papillons brun ocres adultes émergent et s’accouplent. Chaque femelle pond ses œufs à la surface des feuilles du marronnier. Les minuscules chenilles jaune vert qui naissent s’installent dans le tissu foliaire et le dévorent, creusant une galerie : la mine. Des taches ovales, claires à rousses, apparaissent dès le mois d’avril.

mineuse du marronnier traitement
Cycle de vie le mineuse du Marronnier © Jardipartage

Entre avril et juillet, les pontes se multiplient très vite. Au fur et à mesure du développement des larves, le nombre de mines augmente. Les taches s’agrandissent, finissant par se rejoindre. En juillet, tout le feuillage du marronnier est généralement atteint. Il sèche et tombe.

En fonction de la douceur du climat, 3 ou 4 générations par an de ce lépidoptère peuvent se succéder.

Fin août, la chenille se calfeutre dans son cocon et tombe au sol avec la feuille pour passer l’hiver.

Ramasser toutes les feuilles tombées au sol

C’est le moyen de lutte le plus facile, pourtant souvent négligé. Ramasser un maximum de feuilles sèches tombées au sol permet de ralentir la propagation de la mineuse naturellement car les larves hivernent dedans.

Ne les jetez pas au compost ; brûlez-les dans un incinérateur de jardin en acier galvanisé.

Piéger les papillons à l’aide de phéromones spécifiques

A partir de mi-mars, des pièges à phéromones peuvent être mis en place contre le tronc de l’arbre, à 2 m de hauteur environ. Ils permettent de capturer une partie des papillons mâles. Pour ralentir la progression de la mineuse, il faut agir vite, avant qu’ait lieu l’accouplement.

Utilisez un piège à entonnoir rempli avec un fond d’eau additionnée de quelques gouttes de savon noir.

Pour garder toute son efficacité, la capsule de phéromones doit être renouvelée toutes les 4 à 6 semaines environ.

Profitez-en pour nettoyer le piège. Dès la fin de l’été, vous pouvez le retirer complètement pour le stocker à l’abri du gel tout l’hiver.

Favoriser les prédateurs naturels

Quelques poules parquées plusieurs jours sous votre marronnier d’Inde feront en fin d’été un remarquable travail de nettoyage. Elles ne viendront certainement pas à bout de toutes les larves de la mineuse mais contribueront à l’effort de guerre.

De la même manière, les mésanges bleues sont des prédateurs naturels des chenilles. Attirez-les durablement en aménageant des haies, en disposant des nichoirs, des mangeoires dans votre jardin.

maladie du marronnier
© Acj1

Les marronniers s’affaiblissent

Les arbres souffrent des attaques de la mineuse mais n’en meurent pas. En général, en cas de forte infestation de ce petit papillon, ils compensent la chute du feuillage prématurément par une seconde pousse.

Mais si rien n’est fait pour lutter, cela les affaiblit au fil des ans car les nouvelles feuilles ne disposent pas de suffisamment de temps pour accumuler des réserves alors que les premières ont vu leurs capacités photosynthétiques diminuer au fur et à mesure de la progression du papillon.

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