Sol vivant et fertile

Pourquoi ne pas utiliser de bâche au potager ?

En hiver, combien de potagers peut-on voir ça et là entièrement recouverts de bâches en plastique ? Si l’intention est louable, notamment parce qu’une bâche protège le sol de la pluie, du gel ou encore de la neige et qu’elle empêche ou limite les pousses de mauvaises herbes, ce n’est pas le meilleur des paillages, loin s’en faut ! Alors, comment préparer le potager avant l’hiver ?

La bâche n’améliore pas le sol du potager

Nourrir le sol : tout commence par là ! Au fil des cultures, chacune des plantes a puisé dans la terre les éléments nutritifs nécessaires à son bon développement et, le cas échéant, à sa fructification généreuse.

Maintenant que les planches de culture se sont désemplies,  l’important est de régénérer le sol et de restaurer en particulier son potentiel nutritif. Malheureusement, force est de reconnaître qu’une simple bâche plastique est un matériau inerte et qu’elle n’apporte rien au sol du point de vue nutritif.

bacher son potager pour l-hiver
Imperméable et peu respirante, la bâche plastique n’est pas une bonne protection du potager l’hiver.

La bâche n’est pas non plus respirante

 Elle est même très souvent imperméable, comme sur les photos qui illustrent ces propos. Et ce ne sont pas les malheureux petits trous qu’elle comporte qui changeront fondamentalement la donne ! Cette imperméabilité peut apparaître comme un avantage aux yeux de beaucoup de jardiniers puisque la terre du potager se trouve alors totalement à l’abri des intempéries, en particulier des fortes pluies hivernales qui lessivent les sols, mais aussi du gel qui le compacte ou encore de la neige.

Le problème, c’est justement que les organismes vivants qui peuplent le sol le sont aussi, à l’abri. Or, cette microfaune a besoin d’humidité pour poursuivre son travail de décomposition des déchets végétaux et produire de l’humus. Le constat est simple à réaliser et sans appel : dans un sol totalement privé d’humidité et d’oxygène (sans aération donc), aucune vie n’est possible et les petites bêtes le désertent ! Les organismes vivants sont comme nous : aussi petits soient-ils, ils ont besoin d’eau et d’air pour vivre !

Pourtant, l’idée de couvrir le potager est une excellente !

Alors, il ne faut pas pour autant l’abandonner. Simplement changer ses (mauvaises) habitudes et commencer par exemple par faire l’échange de cette bâche plastique avec un film de paillage tissé  (donc respirant). Au moins, l’eau et l’air passeront ! Mieux encore, le paillage végétal est idéal. Pourquoi ?

  • Un bon paillage végétal n’empêche pas totalement  le développement des herbes indésirables (vous savez, ces herbes- souvent qualifiées de « mauvaises » d’ailleurs – qui poussent plus vite que celles que l’on s’évertue justement à faire pousser ! ) mais le ralentit fortement.
  • Un bon paillage nourrit, à travers les micro-organismes, le sol qu’il recouvre. Il contribue ainsi à améliorer les qualités physico-chimiques de la terre. Le sol qui en résulte est plus souple, plus fertile ; tout simplement plus vivant !
  • Un bon paillage végétal protège du froid et des pluies ; mais également de la chaleur en été. A cette période de l’année, il retient l’eau du sol et ralentit l’évaporation.

Ce n’est donc pas seulement l’hiver que ce paillage est indispensable, mais bel et bien tout au long de l’année.

Comment fabriquer un bon paillage végétal pour le potager ?

A mon sens, un bon paillage est constitué d’un mélange équilibré de matériaux : des tontes de gazon pour un apport d’azote, quelques écorces pour une légère acidité, du broyat obtenu à partir de branches ou de résidus de taille passés entre les lames d’un broyeur de végétaux solide pour une texture aérée, des feuilles mortes déchiquetées sources de carbone, du compost mûr, un paillage de miscanthus ou encore de la paille.

Mais un bon paillage peut tout simplement aussi être constitué d’un engrais vert utilisé en couvre-sol ! Avec la fève par exemple, vous faites d’une pierre deux coups : vous protégez et nourrissez la terre du potager tout en vous nourrissant. Dans les régions douces, le pois joue le même rôle. Il est aussi possible de semer la phacélie ou la fèverole comme simple engrais vert.

A lire sur le thème des paillis:

Pourquoi couvrir le sol du potager en hiver ?

7 commentaires

  1. Je viens d’acheter un terrain, où l’ancien propriétaire avait bâché les sols à certains endroits…Une catastrophe!!!!!des centaines de morceaux de plastiques sont fichés dans le sol…On retire les bouts à la pince à épiler. Merci de ne pas encourager ces pratiques, qui sont très polluantes, et de prôner le paillage.
    Si vous avez une autre idée que le pince à épiler?

    1. Bonjour,

      Le plastique est une horreur ! Si votre terre est fine, peut-être pouvez vous essayer de passer les premiers centimètres à travers les mailles d’un tamis de maçon, en choisissant une maille assez importante pour que ce ne soit pas galère ?

  2. Désolé pour le retard de ma réponse, je viens juste de vous lire. je suis d’ailleurs surpris, car je croyais mon message supprimé par le modérateur. Oui, je serai ravi de vous rencontrez quand cela vous sera possible et de faire votre connaissance. Vous avez mon adresse mail. A bientôt j’espère ! Bien à vous, avec mes remerciements. José P

  3. Bonjour,
    A Marseille, j’ai un petit jardin d’environ 30 m2.
    L’été, j’installe une piscine tubulaire, et afin de rendre le sol plan, je couvre le sol de cartons.
    A l’automne, je démonte le tout sauf les cartons. les vers en raffolent et ça nourrit la terre.
    Aux beaux jours, je fais mon potager en laissant les cartons, ce qui fait que j’ai peu de mauvaises herbes. Je les troue ou les arrache en fonction des cultures. ça fonctionne plutôt bien.
    Le seul problème est esthétique: ce n’est pas très joli ce sol recouvert d’emballages disparates.

    1. Bonjour Marie,

      Les cartons sont en plus source de carbone. Comme vous le précisez, ils sont bons pour le sol en paillage car ils retiennent plus longtemps l’humidité en plus de limiter les mauvaises herbes.

  4. Bien bonjour, à la recherche de conseils sur le bâchage je viens de lire vos indications, celles-ci m’ont été très utiles. Je vois que vous êtes sur Pau. Cela me donne envie de vous écrire ce petit message. Déjà merci pour vos informations ! – Je suis personnellement de Billère et depuis ans j’ai obtenu une parcelle à cultiver au sein de l’association des jardins collectifs de Pau. L’ association (que vous connaissez peut’être) gère une quinzaine de jardins sur l’agglo de Pau. Le mien se situ face au Lycée Beau frêne de Billère (Rue Vignau). Je suis une personne en situation d’handicap. J’aime tout ce qui se rapporte à la nature, la vraie vie etc. De plus le fait de cultiver quelques légumes me permet d’avoir une certaine activité physique, de pouvoir manger des produits sains (je suis un ancien cuisinier toujours passionné …). Pour autant, j’ai besoin d’apprendre, de cultiver mon jardin de connaissances… Je serai ravi d’ échanger avec vous ‘si cela vous est aussi agréable bien sur) voire de vous connaitre.Si je peux aussi vous être utile, ce sera avec plaisir. Encore merci pour vous actions d’échanges et de partages. Bien à vous avec mes très cordiales pensées. Bonne saison 2020 ! JdP 64140 mail : josepetric@gmail.com

    1. Bonjour José,

      Merci pour votre message. Je viens régulièrement sur Pau. Je vais donc vous contacter par mail pour qu’on convienne d’une rencontre dans votre jardin partagé si cela vous tente. A très vite !

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