Du haut de ses hautes tiges, l’ancolie des jardins (Aquilegia vulgaris), que l’on appelle aussi ancolie cornette ou colombine, domine les pousses encore basses des plantes à floraison estivale. Cette vivace de la famille des Renonculacées, facile à cultiver et rustique (-20°C), revient fidèlement chaque année, annonçant la fin prochaine des floraisons printanières !
De merveilleuses fleurs en clochettes !
Les maigres tiges couvertes de poils soyeux de l’ancolie peuvent paraître fragiles. Ces hampes florales s’étirent pourtant à 40 à 50 cm de hauteur, supportant aisément le poids des fleurs en clochettes diversement colorées : rose clair ou foncé, violet profond, noires, bleues, mauves, rouge pourpre et même blanches…
Sur le plan décoratif, leurs ravissantes feuilles lobées ne sont pas à la traîne, affichant un joli vert bleuté, mat.
Les fleurs des ancolies s’épanouissent en mai ou juin, parfois avant dans les régions douces. Leur floraison durable s’étale sur 3 semaines à 1 mois lorsqu’elles ne sont pas exposées à une chaleur trop forte qui grille rapidement ces beautés délicates.
Après la floraison, la plante se fait discrète, seul persiste son feuillage en rosettes, souvent même l’hiver si ce dernier est doux !
Où la cultiver l’ancolie ?
A l’origine, l’ancolie est une plante de montagne que l’on rencontre en lisière de sous-bois. Côté exposition, elle se plait donc au soleil léger ou à la mi-ombre dans le Sud, en situation un peu plus ensoleillée au Nord. Elle réussit généralement très bien sous le couvert de grands arbres ou au pied d’un mur par exemple qui lui permettent de conserver ses racines au frais.
Côté sol, l’ancolie s’accommode de toute bonne terre de jardin, pourvu qu’elle soit riche, légère et bien drainée. En sol lourd, elle peine en effet à s’installer. Allégez dans ce cas la terre dès la plantation au moyen d’une bonne poignée de sable ou de gravier, ou plantez-la sur une pente ou un talus. Par ailleurs, l’ancolie déteste les sols calcaires.
Quand et comment les planter ?
Pour profiter d’une généreuse floraison dès le printemps, mieux vaut effectuer la plantation des ancolies dès l’automne ou, au plus tard, au tout début du printemps. En vous y prenant tôt, la touffe aura le temps de s’étoffer. Comptez 5 à 6 godets par m² de massif. Allégez la terre avec une poignée de compost dès la plantation et terminez par un arrosage à l’eau de pluie pour favoriser les chances de reprise.
Quel entretien effectuer ?
Arrosage
L’année de la plantation, arrosez très régulièrement la touffe, ses racines doivent rester au frais. Une fois installée, l’arrosage devient inutile.
Nettoyage de la touffe
Dès la fin de la floraison, supprimez les hampes des fleurs fanées, en particulier si vous ne souhaitez pas voir la plante propager ses graines à tout-va car toutes les ancolies se ressèment amplement toutes seules. Profitez de ce nettoyage annuel pour apporter une poignée de compost étalé aux pieds.
Durant l’été, retirez régulièrement les feuilles jaunes ou abîmées pour redonner un peu de souffle et de vigueur. La souche produira de nouvelles feuilles jusqu’à la fin de l’automne, qui pourront persister tout l’hiver.
Division
Lorsque la touffe devient trop imposante, effectuez une division au début de l’automne (en octobre). Vous obtiendrez de nouveaux plants à installer dans d’autres massifs.
Comment récolter les graines ?
A l’image du pavot de Californie ou encore de la nigelle de Damas, les graines de l’ancolie peuvent être récoltées pour les conserver d’une année sur l’autre, cela permet de donner éventuellement un petit coup de pouce à un semis naturel déjà très efficace par ailleurs.
Après la floraison, attendez alors que les capsules encore fermées sèchent complètement avant de les couper avec une paire de ciseaux. Placez-vous au-dessus d’un récipient, ouvrez-les et secouez-les délicatement pour faire tomber les graines.
Triez les plus gros déchets, laissez encore sécher quelques jours sous abri avant de stocker dans un sachet refermable (à zip, c’est l’idéal) ou dans une boîte métallique. N’oubliez pas d’étiqueter soigneusement pour identifier ces semences parmi toutes les autres !
Comment multiplier facilement l’ancolie ?
Comme d’autres vivaces printanières appréciées pour leurs couleurs pétillantes (primevères…), quand elles se sentent bien à un endroit, les ancolies ressèment spontanément leurs graines, pouvant à la longue exprimer un caractère invasif.
Elles s’invitent d’ailleurs parfois dans des zones pour le moins inattendues : dans les fentes d’un béton, dans les joints des dallages, sur un muret… Ces semis naturels présentent au moins quelques avantages : ils réservent souvent de bien belles surprises au niveau des couleurs des fleurs, les ancolies s’hybridant volontiers entre elles !
Le semis des graines est donc la plupart du temps inutile : il suffit juste de récupérer l’un des nombreux plants ayant poussé seul. Prenez alors soin de creuser assez profondément pour ne pas blesser la racine pivotante qui ancre bien au sol la touffe.
Quelles plantes vivaces lui associer ?
Installées dans un coin sauvage du jardin, en rocaille, en bordure d’allée ou savamment disséminées dans un massif de plantes à floraison printanière, les ancolies font office d’excellent bouche-trou, mêlant joyeusement leurs fleurs colorées à celles de Myosotis à fleurs bleus ou blanches, de géraniums vivaces, de juliennes, de pavots d‘Orient ou d’arbustes bas comme peuvent l’être les rosiers buissons…
Une vivace toxique !
La beauté de la fleur de l’ancolie n’a d’égal que sa toxicité ! Portez des gants et interdisez strictement aux enfants d’y toucher car la sève de cette vivace tout comme l’acide cyanhydrique que contiennent ses graines irritent la peau et provoquent des troubles digestifs graves !
Sensibilité aux maladies
L’ancolie est globalement une vivace résistante. Néanmoins, son feuillage délicat se couvre parfois d’un feutre grisâtre d’oïdium pendant l’été. Il est aussi parfois miné par une chenille contre laquelle il est inutile de lutter. Contentez-vous simplement de retirer les feuilles abîmées : elles seront rapidement remplacées par de nouvelles issues de la touffe
Quelles variétés ou cultivars choisir ?
Ancolie Barlow
Ces hybrides se trouvent fréquemment en godets dans les jardineries. Ils sont appréciés pour la palette de couleurs qu’ils proposent (du rose au noir), mais également pour la finesse de leurs fleurs en pompons (« Nora Barlow ») ou plus simples (« Barlow mix »), souvent bicolores, juchées sur des hampes plus hautes que la moyenne (70 cm à 1 m).
Ancolie du Canada
Cette gracieuse ancolie (Aquilegia canadensis) originaire de la côte Est nord américaine se distingue de ses cousines par ses superbes clochettes rouge cuivré à l’extérieur, jaunes à l’intérieur, aux pétales pointus. Pour le reste, ses exigences sont les mêmes : à savoir un sol riche en humus, restant frais tout l’été !
Ancolie winky
Les fleurs doubles de ces cultivars, roses, blanches, couleur lie de vin, seules ou en mélange de teintes, ne laissent pas indifférents ! Cette ancolie étire sa hampe florale à une cinquantaine de centimètres de hauteur, trouvant place à l’avant d’une haie ou au sein d’un tapis de vivaces.
J’ai cultivé, il y a longtemps maintenant des ancolies à éperon, qui sont vraiment très belles. Elles ont dégénéré, donc plus d’éperons.
Mais elles se sont hybridées avec les « sauvages » qui étaient dans le jardin, tous les ans j’ai le plaisir de découvrir de nouvelles couleurs, et parfois de nouvelles formes.
Bon, ben je crois bien que je vais devoir m’en passer…j’ai un sol bien calcaire (région niçoise), à moins de la mettre en pot, je ne vois pas trop comment l’aider à bien s’acclimater dans ma caillasse 🙁
Sniff !
Bonjour Annick,
Dans votre région, en plus d’un sol calcaire, il y a surtout un climat très chaud pour des ancolies. Ce sont des plantes de lisière de forêt qui ont donc besoin d’un sol humifère et frais. Le mieux pour savoir si on peut en avoir au jardin est d’aller faire un tour dans la nature. Elle doit être en fleurs en ce moment en bordure de routes et chemins, sinon, c’est que vous devez vous en passer !