Si sa fleur rappelle celle du tournesol, le topinambour (Helianthus tuberosus L) est un légume-racine cultivé au jardin pour ses tubercules dont on apprécie le goût fin et délicat d’artichaut. Longtemps délaissé, ce légume ancien fait aujourd’hui un retour en force dans nos potagers et dans nos assiettes.
Une racine synonyme de temps de guerre
Originaire d’Amérique du Nord, où il occupait une place importante dans l’alimentation des populations indigènes, le topinambour apparaît en France au XVIIème siècle, mais perd rapidement de son intérêt, supplanté par la pomme de terre.
Il ne revient sur le devant de la scène que pendant la seconde guerre mondiale, où on redécouvre son goût en remplacement de la pomme de terre. Mais son excès de consommation participe à bâtir sa réputation de légume de guerre ou de disette, et on préfère alors le reléguer aux oubliettes quelque temps. Le topinambour refait aujourd’hui surface grâce à la tendance des légumes dits oubliés, et retrouve grâce auprès des consommateurs et des jardiniers.
D’où vient son nom ?
Le nom topinambour est issu de celui d’une tribu brésilienne, les Tupinambas, à qui l’on prêta par erreur la culture de ces tubercules. L’autre nom du topinambour, « artichaut de Jérusalem », provient quant à lui du nom italien du tournesol, « Girasole », que les Anglais ont transformé en « Jérusalem ».
Une plante proche du tournesol
Plante vivace pouvant atteindre jusqu’à 2,5 mètres de hauteur en pleine floraison, le topinambour se caractérise donc par sa ressemblance avec la fleur du tournesol, et fleurit de septembre à octobre.
Ce sont généralement ses tubercules que l’on consomme, lesquels peuvent être de couleurs et de formes variées, du blanc au rouge en passant par le jaune, en forme de carottes, allongée ou encore arrondie.
La tige du topinambour, droite et densément velue, se ramifie régulièrement de feuilles opposées.
D’une longueur voisine de 25 cm pour 10 à 15 cm de large, ces dernières s’insèrent sur la tige au moyen d’un long pétiole. Ovales, elles sont également dentées et rugueuses sur la face supérieure.
Une plante invasive
Le topinambour a la particularité de se reproduire et de se développer très facilement, et peut à ce titre rapidement devenir une plante invasive au jardin si l’on ne prend pas les précautions qui s’imposent. C’est pourquoi il convient de prévoir suffisamment de place, mais aussi d’enlever au maximum les tubercules en terre en fin de saison afin d’éviter qu’ils ne repoussent l’année suivante.
Plantation du topinambour
On plante les tubercules en mars avril, de préférence dans un emplacement ensoleillé et protégé du vent , à une dizaine de centimètres de profondeur, en respectant un espace de quarante à soixante centimètres entre chaque plant. La terre doit être riche et peu humide.
Entretien, arrosage
Une fois installé, le topinambour se contente d’un arrosage régulier lorsque la terre s’assèche. On peut par ailleurs butter les plants lorsqu’ils atteignent une vingtaine de centimètres afin de renforcer leur résistance au vent.
Ennemis, maladies des topinambours
Le topinambour est peu sensible aux maladies. Ses feuilles peuvent être affectées par l’oïdium en fin de culture, à l’automne, même si cela reste sans conséquence pour les tubercules.
Les escargots et limaces se régalent des jeunes feuilles et des tubercules apparents. Il peut donc s’avérer utile de les protéger de leur féroce appétit.
Les campagnols, quant à eux, sont particulièrement friands des rhizomes laissés en terre en hiver.
Quand récolter les tubercules ?
La récolte des tubercules peut commencer dès octobre ou novembre et pendant tout l’hiver, lorsque les feuilles sont sèches. On utilise pour cela une bêche, grâce à laquelle on soulève les racines. Une fois la quantité souhaitée prélevée , on replace le tout en terre.
En raison de l’attrait du campagnol pour le topinambour, et des dégâts que cette petite bête est susceptible de causer, il est conseillé de stocker les tubercules dans du sable humide, au frais. Il peut s’avérer intéressant d’ajouter un peu de fibre de coco au sable afin de retenir l’humidité, et ainsi faciliter la conservation.
Quelles différences entre Topinambour et Helianthi ?
Cousin du topinambour, l’Helianthi s’en différencie par des tubercules plus petits, de forme plus allongée et réguliers. En revanche, ses fleurs sont presque identiques à celles du topinambour, elles aussi jaunes, et ressemblent à de petits tournesols.
A l’image du topinambour, les Heliantis sèchent entièrement en automne. Leurs tubercules présentent un goût légèrement plus fin et se consomment à l’identique de ceux du topinambour.
Goût du topinambour
Son goût délicat de noisette, aux subtiles saveurs d’artichaut, confère au topinambour une place de choix en cuisine. S’il se consomme cuit, en purée, gratin, soupe…, il est également excellent cru, râpé par exemple, et est d’ailleurs plus facile à digérer ainsi. On l’arrose alors de jus de citron pour lui éviter de noircir.
A noter que les jeunes feuilles peuvent aussi se consommer, cuites, à l’image des épinards.
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Bonjour, pensez-vous que je puisse me servir du topinambour pour faire une haie? Est ce que les plants meurent à un moment donné pour repousser plus tard ou est ce que si je ne les arrachent pas la haie reste en place?
Bonjour Nathalie,
Le topinambour en haie, c’est possible! Mais cette haie ne sera que saisonnière (du printemps à l’automne) puisque les parties aériennes sècheront complètement chaque année dès le premier gel. Il faudra dès lors tout couper à ras et éliminer les déchets.
Vous pourrez éventuellement vous servir de cette haie pour délimiter un espace potager ou cloisonner de manière douce le jardin.
merci pour cette réponse
Pour les autres par contre, l’inuline est un précieux atout santé : comme régulateur de glycémie c’est l’amie de pancréas, et une alliée indéfectible des diabétiques.
Attention ! Le topinambour, comme l’helianthi contiennent de l’inuline, qui peut se révéler particulièrement indigestes pour certaines personnes. J’en ai fait l’expérience, qui est assez pénible. D’autres internautes m’ont relaté avoir subi les mêmes désagréments. Il y aurait des « remèdes », par exemple en ajoutant un peu de bicarbonate à l’eau de cuisson , mais j’ai été tellement malade que je n’ai pas envie d’essayer.
Dommage car le goût est excellent.
Ces légumes peuvent également provoquer de désagréables flatulences.
Bonjour J.J,
Merci pour votre témoignage. Vous avez raison de le préciser, tout le monde ne supporte pas l’inuline, notre corps ne disposant pas de l’enzyme permettant de casser puis digérer la molécule.