Originaire de l’Ouest de la péninsule ibérique, le laurier du Portugal (Prunus lusitanica – la Lusitanie est l’ancien nom du Portugal) est un arbuste assez rustique qui développe naturellement un port pyramidal ou conique, atteignant sous nos climats 3 à 4 mètres de hauteur. Comment accueillir et entretenir ce bel arbuste à feuillage persistant ?
Vert toute l’année !
Son jeune bois, d’abord vert, prend plus tard des teintes décoratives mêlant rouge et brun. Son feuillage est persistant, composé de jeunes feuilles lancéolées, alternes, lustrées, terminées en pointe, délicatement dentées et d’un vert lumineux s’assombrissant avec l’âge.
Au cours du mois de mai, parfois avant en climat doux, de nombreuses fleurs blanches s’épanouissent en longues grappes pendantes (15 à 25 cm de long). Elles laissent place en été à des baies presque noires semblables à de petites cerises, toxiques pour l’homme, mais très appréciées des oiseaux. Cette floraison et la fructification qui en découle peuvent totalement disparaître lorsque l’arbuste est taillé.
Où le cultiver ?
Plutôt rustique, le laurier du Portugal se plait dans nombre de régions françaises, planté au soleil ou à la mi-ombre, cette dernière étant davantage appréciée l’été en climat chaud. Le Sud-Ouest du pays, par sa douceur et son humidité océaniques, convient tout particulièrement à cet arbuste. L’un de ses proches parents, le laurier-cerise (Laurocerasus), également appelé laurier-palme, y est d’ailleurs fréquemment planté pour faire office de haie de séparation stricte ou laissé libre d’évoluer en haie mixte.
Côté sol, Prunus lusitanica apprécie une terre de jardin ordinaire, riche et travaillée, même légèrement calcaire mais sans excès d’humidité l’hiver. Il tolère parfaitement une sécheresse passagère l’été, comme il supporte tout aussi bien la pollution urbaine.
Côté exposition, il préfère le soleil doux dans les régions de climat chaud et sec. Pour une plantation dans le Nord ou l’Est du pays, le plein soleil est préférable. Il faudra également veiller à le protéger des grands froids au plus fort de l’hiver.
Plantation en haie
La distance de plantation de Prunus lusitanica dépend du rendu final souhaité.
Pour une haie basse (0,80 à 1 m de hauteur), taillée avec rigueur, espacez les arbustes de 0,60 à 0,80 m.
Pour une haie de hauteur moyenne, régulièrement taillée et maintenue à 2 mètres de hauteur, plantez le laurier du Portugal à 1m – 1m20 de distance des autres arbustes, comme par exemple le Photinia Red Robin ou l’Elaeagnus ebbingei, aux feuilles également lustrées et persistantes.
Enfin, pour une haie libre, offrez-lui la place de se développer à sa guise. Observez 3 m de distance entre chacun des arbustes constituant cette haie fleurie.
Sachez également que certaines variétés plus basses se prêtent bien à une culture en bac pour décorer un balcon ou une terrasse toute l’année.
Quel entretien prévoir ?
Bien que son feuillage soit persistant, le laurier du Portugal le renouvelle sans cesse et il perd donc des feuilles à longueur d’année. Laissées au pied de l’arbuste, elles font désordre. Rassemblez-les régulièrement à l’aide d’un balai à gazon avant de passer la tondeuse. Broyées et mélangées au mulch, elles constituent ainsi un très bon paillis à étaler au pied d’autres arbustes ou à verser dans le tas de compost.
Quand et comment le tailler ?
Comme tous les arbres et arbustes du genre Prunus, le laurier du Portugal supporte mal les tailles. Des tailles sévères sont souvent à l’origine de lauriers malades et moins resplendissants. Ceci étant dit, une taille annuelle est au minimum nécessaire pour équilibrer la ramure et maîtriser sa croissance. Effectuez-la en septembre lorsque les températures commencent à tomber.
Pour toutes les raisons sanitaires évoquées plus haut, mieux vaut tout de même le tailler plus régulièrement du printemps à l’automne, plutôt qu’une seule fois. On procède alors à une taille douce, à l’aide d’un sécateur désinfecté pour un travail propre et moins traumatisant, en se contentant de pincer l’extrémité des jeunes rameaux.
Maladies du laurier du Portugal
Maladie criblée
Comme le laurier du Caucase, le laurier du Portugal est aussi sensible à la maladie criblée, provoquée par le développement d’un champignon en conditions humides. Les feuilles présentes des taches rondes entourées d’un liseré rouge devenant noir, typique de cette affection. Un traitement à la bouillie bordelaise en automne (en fin de végétation) et un autre au printemps permettent généralement d’éradiquer le problème.
Maladie du plomb parasitaire
Les feuilles ternissent et se couvrent d’une couleur gris-zinc caractéristique. Cette maladie est autrement plus difficile à éradiquer que la précédente, les traitements à la bouillie bordelaise donnant des résultats aléatoires.
Quelques variétés remarquables
Prunus lusitanica myrtifolia (à feuilles de myrte)
Ce laurier du Portugal prend un port naturel conique, se couvrant d’un feuillage plus dense et plus compact que les variétés classiques. Il peut atteindre 3 à 4 mètres de hauteur mais ne dépasse généralement pas les 2 mètres de largeur, ce qui en fait un arbuste de choix pour constituer une haie étroite dans un petit jardin.
Prunus lusitanica angustifolia
Cette variété adopte un port plus pyramidal qui casse joliment le rythme d’une haie d’arbustes à port plus arrondi.
Le Laurier-cerise (Laurocerasus)
Le laurier-cerise (Prunus laurocerasus), également appelé laurier du Caucase ou laurier-palme, est un proche parent de Prunus lusitanica. Il se couvre de feuilles bien vertes et vernissées, plus larges et coriaces que celles du laurier du Portugal. De croissance plus rapide, cet arbuste doit être taillé au moins deux fois par an en haie stricte pour garder fière allure.