Sol vivant et fertile

Les mauvaises herbes sont mortes !

Vive les herbes sauvages !

Cela ne parait rien. C’est pourtant un vrai changement de mentalité qui s’est opéré au jardin en quelques années.

Finies, les mauvaises herbes

Avant, on taxait de « mauvaises» les herbes qui poussaient spontanément dans nos plates-bandes.  Il faut dire qu’elles envahissent tout les mauvaises herbes, se développent plus tôt et plus vite que les autres plantes que nous nous efforçons de cultiver, qu’elles sont aussi plus hautes et plus résistantes …Bref, les « mauvaises herbes » n’avaient pas la côte et on désherbait systématiquement. Mais ça, c’était avant.

Les herbes indésirables

De « mauvaises », elles sont d’abord devenues « indésirables » ! Le jardinier hésitant alors entre un préfixe (-in) qui les tient à distance raisonnable de son cœur et un suffixe (-able) qui ouvre la voie à une possible cohabitation.

Les adventices

Puis, les mauvaises herbes ont été appelées adventices.  Un terme scientifique, dépourvu de sens pour le non-initié, comme pour cacher derrière la complexité d’un mot la capacité de ces plantes à pousser dans le moindre coin de terre où l’on ne souhaite pas les voir se développer.

Cela ne parait toujours rien mais un virage est là bel et bien amorcé : les adventices sont désormais tolérées partout où elles ne gênent plus les cultures de l’Homme.

Les herbes sauvages : Vers l’acceptation

Enfin, les « mauvaises herbes » sont de nos jours devenues des « herbes sauvages ». Sauvages pour insister sur leur capacité à pousser n’importe où, sur les bords des routes et des chemins, sur les emprises des voies ferrées, sur le bord d’un trottoir, dans les fissures du béton ou du goudron, au milieu des vivaces du jardin, parmi les annuelles, entre les légumes aussi bien sûr… « Sauvages » pour insister aussi sur le caractère naturel et spontané de leur présence. « Sauvages », à l’image finalement des animaux que tant d’Homme tiennent en respect. Les herbes sauvages ont cela d’incroyables: elles se débrouillent seules, sans l’aide de l’Homme.

mauvaises herbes je vous aime

Cette ouverture vers la tolérance et le respect des herbes sauvages, c’est ce que prône Brunhilde Bross-Burkardt dans son livre « Mauvaises herbes, je vous aime » (éditions Delachaux et Niestlé), Cette jardinière allemande met en lumière l’utilité de ces plantes pour offrir une vraie biodiversité au jardin. Elle n’hésite donc pas à en dresser un portrait tout en préconisant un contrôle doux plutôt que leur simple éradication, avec un temps d’avance sur la loi labbé venue interdire purement et simplement l’utilisation de pesticides. Ainsi, la bryone dioïque (photo de couverture), si on la laisse évoluer, est capable d’occuper agréablement une clôture pour se protéger des regards, sans cependant gêner quiconque.

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Les mauvaises herbes se mangent aussi !

On vous imagine très bien râler après les herbes indésirables, en particulier les pissenlits qui se plaisent partout sur votre pelouse ou qui s‘autorisent à déborder sur les allées. En réalité, savez-vous que ces plantes se mangent et qu’elles peuvent aussi être cultivées au potager ?

Dans ce cas, on donne d’ailleurs aux pissenlits un nom plus noble : « dent-de-lion » ou « couronne de moine ». Leurs feuilles dentelées, avec leur amertume et leur croquant, s’apprécient en salade. Mais on peut aussi les préparer en soupe ou confectionner de délicieuses confitures de fleurs de pissenlit par exemple. .

Coupez la rosette au niveau de la terre avec un couteau pour déguster les parties blanchies des feuilles ; elles sont moins amères. Prélevez aussi les boutons floraux. Si la cuisine des mauvaises herbes vous intéresse, vous trouverez plus d’informations dans ce guide des herbes et épices.

6 commentaires

  1. sans oublier que chaque plante « indesirable »a son hote, telle que le paon du jour,robert le diable,le vulcain ,la petite tortuerien sur les orties,le flambe et le gaze,sur le prunelier,le sylvain au chevrefeuille,le citron sur la bourdaine,et le machaon sue le fenouil,le joli moro sphynx sur le gaillet gratteron,la pieride sur les choux et toutes les brassicacees,en suppriment toutes ces indésirables vous n’aurez pas le plaisir de les voir evoluer dans le jardin nos beaux papillons, et celui ci que j’ai decouvert sur l’oranger du Mexique:
    Papillon écaille chinée

    1. Raymond, je n’ai pas reçu la photo du papillon sur la fleur d’oranger du Mexique. Enfin, si j’ai bien compris que je devais en recevoir une ! Bonne soirée,

    2. Bonjour Raymond,

      Ce papillon est une écaille chinée. C’est un papillon de jour qui butine le nectar des fleurs, et plus particulièrement celles des chardons. Sur la photo, on ne voit que ses ailes antérieures. Dommage car ses ailes postérieures sont rouge vif avec des taches noires. 🙂
      Pour en savoir plus: wikipedia.org

      1. merci Bruno ,cette annee nous donne une multitude d’insectes, de papillons de toute beaute,apres avoir commence l’annee au jardin avec des centaines de coccinelles et leurs larves sur des buissons d’armoise »powis castel »ca a continue avec les vers luisants,franchement je pense que ne jamais utiliser de produit chimique,respect du sol ,des plantes,laisser s’installer les antagonismes,ca paye non seulement le potager offre des légumes de qualite et nous offre lorsqu’on est un tantinet observateur un spectacle permanent

      2. Bonsoir Raymond,

        Les insectes au jardin sont l’un des maillons indispensables à la biodiversité. Je crois aussi que même si certains insectes sont nuisibles, la Nature finit toujours par équilibrer les choses et, l’année suivante, leurs prédateurs sont alors plus nombreux. Aller à l’encontre de ces principes de bon sens, c’est devoir redoubler d’efforts pour obtenir de bons résultats.

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