C’est son allure, à mi-chemin entre Dahlia (pour ses fleurs) et bambou (pour ses tiges) qui est à l’origine de son surnom de Dahlia bambou. Les botanistes choisissent quant à eux une dénomination autrement plus symbolique : Dahlia impérial (Dahlia imperialis). Ils soulignent ainsi davantage le port majestueux de la plante et sa faculté à croître vite, jusqu’à dominer tous ses voisins.
Une croissance fulgurante
Une fois installé, le Dahlia impérial pousse vite, très vite même. Il est ainsi capable de s’élever à plus de quatre mètres de hauteur en l’espace de quelques semaines, du printemps à l’automne, conférant une allure exotique au coin de jardin qu’il occupe.
Ses tiges présentent alors un diamètre de 5 à 10 centimètres et ressemblent à s’y méprendre aux cannes des bambous, y compris dans leur façon de se dégarnir de feuilles à leur base à partir de la fin d’été.
Les grandes feuilles, très découpées, peuvent s’étirer jusqu’à 80 centimètres de longueur.
Si la plante entière semble atteinte de gigantisme, seules les fleurs, au final, rose à mauves, simples ou doubles suivant les variétés, adoptent des proportions raisonnables, affichant tout de même un joli diamètre de 10 centimètres.
Les fleurs s’épanouissent en bouquets à l’extrémité des tiges, les faisant ployer sous leur poids. Elles n’apparaissent malheureusement que tardivement en automne (les photos du Dahlia impérial qui illustrent cet article ont été prises un 12 novembre), ce qui réduit au mieux leur espérance de vie à quelques jours si la météo est favorable. Car elles s’abîment au moindre gel.
Si le Dahlia impérial ne fleurit pas tous les ans, il est possible qu’il adopte au fil du temps un phénomène d’alternance, avec une année sur deux fleurie.
Où et quand le planter ?
Installez les jeunes sujets ou les tubercules en pleine terre fin mai ou début juin, lorsque les gelées sont terminées. Choisissez un emplacement au soleil, abrité du vent, susceptible de causer de gros dégâts sur la végétation haute de cette vivace.
Côté sol, le Dahlia imperialis apprécie les terres riches et bien drainées.
La première année sera celle de l’installation. La plante ne produira probablement qu’une seule tige, le temps pour elle de développer ses réserves racinaires. Les années suivantes, jusqu’à 12/15 cannes sortiront de terre et constitueront un écran végétal aussi haut qu’impénétrable.
Pour cacher les pieds plutôt disgracieux du Dahlia impérial, n’hésitez pas à planter ou à installer des vivaces arbustives à floraison automnale et tardive, comme lui: des sauges à petites feuilles par exemple, pleine de générosité jusqu’aux premières gelées et même parfois plus, ou un grand pot servant d’écrin à un arbuste exotique aussi beau qu’original, avec ses tiges quadrangulaires et ses « fleurs araignées »: le tibouchine d’Urville.
Comment l’entretenir ?
Un tuteurage est indispensable pour contrecarrer les effets du vent. Dès la plantation, enfoncez au pied de la plante de solides tuteurs en bois ou des cannes de bambous. Attachez les tiges au fur et à mesure de leur croissance en 3 à 4 points répartis sur toute la hauteur. Pensez à laisser une marge suffisante au niveau des liens sans serrer de trop, notamment sur la partie basse des cannes, pour ne pas blesser ou étrangler le Dahlia impérial quand sa tige prendra du volume.
Dès la floraison, si la météo leur laisse le temps de s’épanouir complètement, retirez les fleurs fanées au fur et à mesure pour encourager et accélérer l’éclosion de nouvelles.
Enfin, le Dahlia impérial est peu rustique ( -4°C). En région douce, si le sol à ses pieds n’est pas détrempé l’hiver, la souche peut passer la mauvaise saison en terre. Prenez alors quelques précautions en la protégeant sous un épais manteau de feuilles mortes.
Au Nord du pays, il vaudra mieux arracher les tubercules. Comme pour les Dahlias plus classiques, conservez-les tout l’hiver à l’abri du gel, dans une caissette remplie à moitié de sable ou de tourbe. Le local doit être à la fois sec, sombre et régulièrement aéré.
En fin d’hiver, taillez toutes les cannes sèches à leur base. Vous pouvez en profiter pour les broyer. La plante relancera son cycle annuel en produisant de nouvelles tiges dès les mois d’avril/mai.
Comment bouturer le Dahlia imperialis ?
Au mois de novembre ou décembre, taillez au ras du sol une canne lorsque le feuillage a séché. Conservez-la tout l’hiver à l’abri du gel, dans un local sec.
En mars, coupez ses deux extrémités sèches puis tronçonnez-la en plusieurs morceaux comportant chacun au moins un nœud. Plantez chaque bouture créée en pot individuel, dans un mélange léger : ½ terre de jardin, ½ sable. Le nœud doit rester à l’air libre, de nouvelles pousses vont apparaître à ce niveau lorsque la bouture sera enracinée.
Tassez avec les mains, arrosez et placez la bouture à l’abri, sous châssis ou à l’étouffée. L’enracinement se fait vite, le mois qui suit généralement. Attendez le début de l’été pour la mise en place définitive au jardin. Le Dahlia impérial ne fleurira normalement qu’en novembre de la seconde année et ne donnera réellement le meilleur de lui-même qu’au bout de 4 à 5 ans, lorsque sa souche se sera bien étoffée.
A lire sur le Dahlia:➥ Arrachage et conservation des Dahlias l’hiver
➥ Dahlia pompon, cactus… les variétés de Dahlias