culture des aubergines | Jardipartage

Culture des aubergines

L’aubergine (Solanum melongena) est un légume-fruit de la famille des solanacées, cousine de  la tomate, de la pomme de terre, du poivron, du coqueret du Pérou ou encore de la poire-melon, …. Sous nos latitudes, on la cultive surtout comme plante annuelle puisque parmi ses besoins essentiels pour s’épanouir et fructifier, figurent en tête soleil et chaleur !

distance plantation aubergine | Jardipartage Histoire

La culture des aubergines  fait son apparition en Espagne au Xème siècle sous l’influence des Maures qui importent ce légume d’Inde, sa région d’origine. Elle gagne alors progressivement l’Europe; on la retrouve en Italie, d’abord, au XVème siècle puis dans les autres pays du vieux continent dès le XVIIème siècle.

Son nom français provient du catalan « alberginia », lui-même issu du mot arabe « al-bedendjena ».

Pour l’anecdote, l’aubergine reste connue en Angleterre sous le nom de « plante oeuf » (egg plant) à cause de la forme et de la couleur des premières variétés importées outre-Manche, blanches et en forme d’oeufs.

Une plante buissonnante

En climat favorable, l’aubergine, vivace, peut atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur. Cependant, sous nos latitudes, elle est plutôt cultivée  comme annuelle sous une forme plus compacte et dépasse rarement  plus d’un mètre de hauteur.

Cette plante buissonnante se caractérise par de grandes feuilles recouvertes de petits poils duveteux. Autre particularité, l’aubergine se couvre d’épines, à la fois sur les tiges mais aussi à la base des fruits, sur les sépales ; reliquats des formes sauvages des solanacées.

De juin à septembre, s’épanouissent des fleurs blanches ou violettes avant de laisser place à des fruits brillants à la peau épaisse et lisse, dont la forme et la couleur varient selon les variétés.

cultiver des aubergines sous serre | Jardipartage

Les fruits de l’aubergine peuvent ainsi être allongés ou arrondis, blancs, violets, striés voire noirs violacés. Quant à leur chair, elle se caractérise par leur texture spongieuse si singulière.

Quand, comment semer l’aubergine ?

Comme les tomates, on sème les graines d’aubergine de février à avril-mai, en godets, caissettes ou encore sur plaques alvéolées, au chaud (18/20°C). Dès que les plants ont développé deux à quatre feuilles, ils peuvent être rempotés en pots individuels. Ils poursuivent alors leur croissance sous serre ou véranda bien exposée jusqu’à la plantation.

L’étiolement des jeunes plants (jaunissement) est l’un des problèmes fréquents auxquels on est amené à faire face lorsque l’on sème des aubergines. Il convient pour cela de placer les pots derrière une fenêtre, à une température de 18-20° afin de leur offrir la lumière et la chaleur dont ils ont besoin pour se développer correctement.

planter des aubergines au potager | Jardipartage Plantation des aubergines

Ce n’est qu’une fois les risques de gelées écartés, vers la fin mai, que l’on peut planter les pieds d’aubergine en pleine terre, en les espaçant de 40 à 50 centimètres.

D’autre part, il s’avère judicieux de buter les pieds au fur et à mesure de leur croissance afin de faciliter l’enracinement, et donc leur développement optimal.

Besoins

Outre la chaleur et la lumière, les aubergines requièrent également une terre riche, un sol profond ainsi que des arrosages réguliers qui permettent de conserver un sol frais. Un sol trop sec entraîne en effet la chute prématurée des fleurs.

Dans le Nord du pays, la culture des aubergines gagne à être menée sous serre, seul moyen d’obtenir une récolte satisfaisante. Dans le Sud également, la culture sous serre ou abri est plus profitable que celle menée en pleine terre.

Taille et entretien

Contrairement aux tomates, l’aubergine ne nécessite pas de taille de gourmands. On conserve la tige principale du pied, puis on supprime la toute première fleur afin d’encourager en priorité le bon développement de la plante.

taille aubergine | Jardipartage

On raccourcit ensuite les ramifications latérales pour ne garder que deux fruits au maximum par branche.

Maladies

L’araignée rouge, les pucerons, les doryphores, les limaces et le mildiou sont les principaux ennemis et maladies de l’aubergine.

Si les deux premiers n’occasionnent que peu de dégâts, les doryphores et les limaces, quand à eux, grignotent les feuilles. Comme pour les pommes de terre, une observation régulière et attentive des feuilles est nécessaire pour vérifier  et limiter la présence de doryphores.

maladie aubergine feuille | Jardipartage

Les feuilles peuvent également se couvrir de taches marron et se dessécher. C’est une forme de mildiou. La maladie se développe plus particulièrement quand la culture est menée sous serre, en milieu confiné. Pour prévenir son apparition, aérez régulièrement, réduisez les arrosages et surtout évitez de mouiller le feuillage.  Il est possible également d’agir en préventif contre ces attaques de champignons en pulvérisant une décoction de prêle ou d’ortie.

Quand récolter ?

Les aubergines se cueillent entre 4 et 5 mois après le semis. Récoltez alors les fruits lorsqu’ils ne sont pas trop grands (15 centimètres maximum), en raison de l’amertume qu’ils ont tendance à prendre en grandissant. On récolte en moyenne 6 à 8 aubergines par pied.

Riche en fibres, en eau, en minéraux, en vitamines B1, B6, C et en provitamine A, l’aubergine est un légume peu calorique aux vertus antioxydantes grâce à sa teneur en phénols et anthocyanes, particulièrement présents dans la peau.

Consommée cuite (à l’étouffée, au four, frite, grillée…), on notera néanmoins qu’elle a tendance à absorber le gras à la cuisson.

aubergine blanche culture | Jardipartage Variétés d’aubergines conseillées

Loin du fruit standardisé que l’on est habitué à trouver sur les étals des supermarchés, l’aubergine se distingue par une très grande variété de couleurs, allant du blanc au vert en passant par le rouge, le jaune, le violet, le pourpre et même le noir. Petite, ronde, allongée ou en forme de poire, sa forme aussi est variée.

Rotunda Bianca Sfumata di Rosa

Une vieille variété d’origine italienne comme l’indique son nom, de forme ovale ou arrondie, à la peau blanche présentant de larges taches violine. Sa chair blanche, ferme, est douce. On la trouve aussi sous le nom de Rotunda Romanesca.

variete aubergine sfumata di rosa | Jardipartage

La culture de l’aubergine présente à ce titre un réel intérêt, tant d’un point de vue décoratif que gustatif et culinaire.

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Bruno Nunez
Jardinier près de Pau, je jardipartage à travers ces pages ma passion pour les plantes et le jardin à travers des conseils de jardinage, des astuces, des expériences, des portraits...bref, un peu de tout...Et bien sûr, du bio, rien que du bio, avec une bonne dose de bon sens !

10 réflexions sur “Culture des aubergines”

  1. Je démarre un potager hors sol 12 a15m2 en haute Provence premières plantations un peu tardives
    tomates, aubergines courgettes et quelques plants exotiques en provenance de Mada tout démarre bien on verras par la suite

  2. Bonjour,
    J’ai besoin d’un renseignement.
    Pour la première année, j’ai mis en place des plants d’aubergine. Ils sont beaux mais perdent leurs branches basses. Les branches tombent sans être flétries, même en fleurs.
    Merci de votre réponse
    Françoise

  3. Bonjour.
    Je rejoins le questionnement de Treyo et FAVIER Daniel en y ajoutant : « comment faire ? »
    Comment faire une rotation lorsqu’on a un immense domaine constitué de 2 planches de cultures ( parallèles, orientées Est-Ouest, mesurant 5m de long, 1,20m de large et 0,50m de haut le tout rempli à 95% de compost maison –> hé oui, j’habite dans le Sud et il n’y a pratiquement que de la caillasse chez moi).
    Tous les ans je rajoute(j’étale) entre 5 et 10cm de compost sur chaque planche que je laisse reposer d’octobre à avril. Au printemps je sème/plante les sempiternels « légumes d’été » : fèves, tomates, courgettes, poivrons, concombres…..
    Avec l’espace infini (lol) dont je dispose vous conviendrez que la rotation des légumes est encore plus compliquée que celles des avions à Marignane, les légumes ne volent pas 🙂
    Je cultive et re-cultive depuis 8ans les mêmes légumes sur ces 2 X 6m² donc pratiquement aux mêmes endroits.
    Est-ce grave Docteur 🙂

    1. Bonsoir Lionel,

      Tous les ans, en apportant 5 à 10 cm de compost, vous régénérez les qualités nutritives de votre sol ainsi que sa microfaune. De ce côté-là, à mon avis donc, il n’y a pas de problème à continuer cette pratique.

      Je vous conseillerais simplement d’établir un plan de vos bacs potagers: rien ne vous empêche par exemple de les dessiner puis de les « découper  » en sous-unités ( de 1m X 1m20 ? ou de 2m x 2m20 ? A vous de voir).

      Votre rotation consiste alors simplement à composer sur le papier votre potager pour que les mêmes légumes ne se retrouvent pas au même endroit au moins deux ans de suite ET que la succession logique soit respectée au cours d’une même année (légumineuses –> légumes gourmands –> légumes racines –> alliacées). Ce n’est donc pas qu’une question de nourrir les plantes (vous le faites avec le compost) mais aussi et surtout d’éviter les maladies (qui se transmettent aussi bien par l’air que par le sol.)

      Cela peut rapidement tourner au casse-tête, notamment si on ajoute à cela le jeu des bonnes associations. Mais pas d’inquiétude, il faut faire au mieux et quelques entorses au règlement sont toujours possibles 🙂 !

      1. « Cela peut rapidement tourner au casse-tête, notamment si on ajoute à cela le jeu des bonnes associations. »
        Ho que oui !!! Quand on a un potager de 100…150m² ou + c’est déjà pas triste mais sur 12m² …. on est vite au bord de la crise de nerfs :))
        J’ai essayé au début le « potager en carrés » (1,20m X 1,20m), ça fonctionne si on ne cultive que des salades et des aromates (on va pas loin avec ça) si on ajoute quelques pieds de tomates, poivrons, aubergines, courgettes …. il faut prendre en compte l’ombre des uns sur les autres, leurs places au sol, leurs besoin en eau etc etc.
        Merci d’avoir répondu.
        P.S.
        Malgré ces petits désagréments, m’occuper de mon petit potager reste un vrai plaisir.

  4. Bonjour

    Si l’on plante le même légume au même endroit, je suis d’accord que le risque de maladie (et ravageurs) est amplifié, mais je comprends moins bien le risque d’appauvrir le sol. Personnellement, j’apporte chaque hiver une bonne couche de crottin de cheval bien décomposé (et des algues une année sur deux) : est-ce que ça ne suffit pas à remettre le sol en état ?

    1. Bonjour,

      Régénérer le sol à l’aide de fumier de cheval ou d’algues est une bonne chose, indispensable pour pouvoir cultiver d’une année sur l’autre sur une planche de culture. Maintenant, c’est aussi, à mon sens, donner à « manger » dans l’immédiat aux plantes. Or, que doit-on viser ? Pour moi, une action à plus long terme qui consiste à obtenir et entretenir un sol vivant (j’avais expliqué dans un article précédent l’importance d’avoir un sol vivant). C’est ainsi (toujours à mon sens), l’idée d’un cycle qui doit être mis en place. Je m’explique: si je donne à manger et à boire à la microfaune du sol, que j’en prends soin, à son tour, elle créera de l’humus (donc de la fertilité) pour les plantes. Aux apports de fumier, d’algues, peuvent donc s’ajouter des apports de matière organique que les vers de terre, champignons et bactéries du sol vont « digérer »: compost à différents stades, déchets végétaux, broyats, paillis, terreaux de feuilles mortes…J’ajouterai à cela également une habitude de rotation des plantes potagères: les besoins nutritifs ne sont pas les mêmes d’une famille de plantes à l’autre, la microfaune qui les accompagne non plus. J’en veux pour preuve que les racines des plantes de la famille des légumineuses (pois, fèves, haircots…) abritent une bactérie particulière capable de fixer l’azote de l’air pour la restituer au sol sous une forme assimilable par d’autres plantes.

    1. Bonjour Daniel,

      Il vaut mieux éviter de planter des aubergines sur une planche de culture qui en a accueilli l’année passée. Pourquoi ? Parce que les aubergines sont des plantes gourmandes qui épuisent rapidement le sol. Vous n’obtiendriez donc pas de bons résultats car la terre a besoin de se régénérer derrière, sans compter que des maladies peuvent se transmettre d’une année su l’autre. Généralement, la rotation des cultures prévoit d’ailleurs qu’on installe après les Solanacées (aubergine, poivron, piment, tomate, pommes de terre…) des légumes-racines (carottes, céleris, betteraves, navets…) qui vont puiser plus en profondeur leurs éléments nutritifs.

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