Originaire d’Argentine, le papillon du palmier, Paysandisia Archon, a été introduit accidentellement en France métropolitaine en 1997. Depuis, l’espèce progresse à travers le pays, de la Méditerranée jusqu’en Île-de-France.
Ce ravageur pond spécifiquement dans les palmiers, dont les larves se délectent jusqu’à leur stade adulte. Les conséquences sont assez graves pour ces derniers et peuvent, à terme, entraîner la mort de la plante. Découvrez dans cet article nos conseils pour reconnaître une attaque et lutter contre le papillon du palmier.
Comment reconnaître le papillon du palmier ?
Le papillon du palmier, appelé aussi Castnide du palmier, est un grand lépidoptère : son envergure peut en effet atteindre 11 cm. Ce papillon diurne possède des ailes antérieures marron et des ailes postérieures rouge orange colorées de taches blanches et noires. Sous sa forme adulte, le papillon du palmier est inoffensif. Mais les larves peuvent causer d’immenses dégâts. Mesurant 8 cm de long, la chenille possède en effet de grosses mandibules et elle se révèle particulièrement vorace.
Originaire d’Amérique du Sud, le papillon du palmier est arrivé en 2001 en Europe par accident. En France, l’espèce est ainsi particulièrement présente sur la Côte d’Azur, le littoral atlantique, la vallée du Rhône et en Ile-de-France. Ce ravageur s’attaque en particulier aux plantes de la famille des Arécacées, c’est-à-dire la famille des palmiers.
Plus d’une vingtaine d’espèces de palmiers sont ainsi touchées en France, les plus communes étant le palmier de Chine et le palmier nain. Les palmiers du genre Phoenix sont aussi particulièrement visés.
Le cycle de vie de la chenille du papillon du palmier
Pour savoir comment lutter efficacement contre le papillon du palmier, il est important de bien connaître son cycle de développement.
Les papillons du palmier apparaissent au début de l’été, en mai/juin. La saison des pontes démarre alors pour durer jusqu’au mois de septembre.
Une femelle pond ainsi entre 150 et 200 œufs de forme allongée et les cache dans les fibres du palmier, près des palmes les plus jeunes. Après l’éclosion, les jeunes chenilles creusent rapidement des galeries de 20 à 30 cm de long à l’intérieur du stipe. Elles les nettoient alors quotidiennement et rejettent à l’extérieur des fibres et des déjections, signe de leur présence. L’hiver, leur développement s’interrompt pour reprendre au printemps. Encore plus affamées, elles reviennent alors vers le bord externe du stipe pour former leur cocon, à l’intérieur duquel elles réalisent leur métamorphose jusqu’à leur stade adulte, au début de l’été. Et le cycle recommence !
reconnaître une attaque de chenilles du papillon du palmier
Plusieurs signes sont évocateurs d’une attaque de chenilles du papillon du palmier, parmi lesquels :
- des dépôts de sciure brune à la base des palmes ou sur les nervures des feuilles, qui sont en fait les déjections des chenilles ;
- l’apparition de nombreux petits trous sur les palmes ;
- des galeries dans le cœur du stipe, visibles au moment de la taille des palmes ;
- la présence de gomme à l’entrée des galeries.
Environ deux ans après l’infestation, le palmier change d’aspect. Ses palmes jaunissent prématurément et présentent un développement anormal. Le stipe peut aussi pousser de façon déformée.
À terme, si les larves sont nombreuses, elles peuvent donc entraîner la mort de la plante en trois à quatre ans.
Comment se débarrasser du papillon palmier ?
En prévention, la pose d’un filet autour de la couronne du palmier est très efficace pour empêcher les papillons femelles de se poser et pondre sur le stipe. Mais, selon la hauteur du palmier, cette solution n’est pas facile à mettre en place et elle n’est pas non plus très esthétique.
En cas d’infestation maintenant, vous devez réagir rapidement.
- La première solution consiste ainsi à cureter les galeries, pour détruire les larves et les cocons.
- En lutte biologique, l’utilisation de nématodes auxiliaires (Steinernema Carpocapsae), des parasites des chenilles du papillon du palmier, est efficace.
- Vous pouvez aussi employer du Bacillus thuringiensis, une bactérie qui cible les chenilles sans nuire aux autres organismes.
Le papillon du palmier est particulièrement surveillé en France. En cas d’attaque avérée, signalez ainsi la présence de ce ravageur à votre mairie ou à la DRAAF (Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt).