Aujourd’hui, pour ce 4ème numéro du podcast « les pousses vertes », je vous donne des conseils pour fabriquer votre paillage nourrissant à base de BRF et l’utiliser aux pieds des arbres d’ornement, fruitiers ou des petits fruits !
Le bois raméal fragmenté, c’est une manne encore trop peu exploitée dans les jardins. Vous en avez pourtant sans doute déjà entendu parler : c’est le fameux BRF ! Il s’agit ni plus ni moins d’un broyat que l’on réalise à partir de déchets de taille d’arbustes à feuilles, de préférence caducs. Plutôt que de s’encombrer avec tous ces rameaux jusqu’à la déchetterie ou, pire, de les brûler (ce qui est interdit, je le rappelle quand même), il est plus facile d’amener le broyeur jusqu’au lieu de taille et de fabriquer progressivement sa couverture nourrissante. A condition bien sûr de posséder un broyeur, mais ça se loue maintenant ou mieux, on peut aussi se le faire prêter par un ami ou un voisin.
Le BRF, une couverture nourrissante
Le BRF, on peut s’en servir pour couvrir son potager en hiver, pailler les arbres fruitiers, les arbres d’ornement mais aussi aux pieds des petits fruits (framboisiers, groseilliers, cassissiers). Ça limite l’entretien (les adventices poussent moins donc on a moins de travaux de désherbage), ça nourrit tranquillement le sol et, cerise sur le gâteau, ça permet de conserver davantage de fraîcheur sur les racines en été.
En fait, ces végétaux broyés constituent des apports de nourriture non pas directement pour les végétaux en place mais pour la microflore et la microfaune du sol. Bien nourries, ces petites bêtes du sol fabriquent de l’humus qui lui est un vrai booster pour les végétaux parce qu’il leur apporte tous les oligo-éléments dont elles ont besoin !
On fabrique le BRF plutôt en hiver, quand les feuilles sont tombées et que c’est le moment de presque tout tailler. Évitez les arbustes à feuilles persistantes (ça bouche les lames du broyeur, ce qui rend vite le travail assez pénible) et les conifères. Avec eux, on obtient alors un broyat très acide.
Comment utiliser le BRF au pied des arbres ?
On a tendance à dire que les racines d’un arbre s’étendent au moins sur la totalité de la surface à l’aplomb de leur couronne.
Les arbres âgés
Dans le cas des arbres fruitiers et d’ornement installés depuis quelques années, on peut donc épandre le BRF sur une grande surface à l’aplomb de leurs branches. Vous pouvez le déposer directement sur l’herbe (étalez une fine couche de 2 cm). Il sera progressivement incorporé au sol par les micro-organismes après décomposition. Si vous avez la possibilité de stocker une partie du broyat de végétaux produit, répétez le geste deux fois par an : en hiver, au moment des grosses tailles de haies puis au cours du printemps, en mai-juin.
Les jeunes arbres de moins de 3 ans
Dans le cas des jeunes arbres (ceux de moins de 3 ans), on en met moins. Car ils n’ont pas encore véritablement installé leur système racinaire. Leur ramure est donc encore peu volumineuse. Désherbez soigneusement le pied de l’arbre sur un rayon de 50 cm autour du tronc, griffez la terre pour aérer et déposez une couche de 2 à 5 cm de BRF, c’est suffisant !
Évitez aussi d’en mettre contre le tronc pour ne pas maintenir une trop grande humidité sur cette zone sensible qui comporte souvent, dans le cas des petites formes fruitières (gobelet, fuseau) le point de greffe. Laissez 5 à 10 cm de marge autour du tronc.
Ce paillis va lentement se décomposer pendant le reste de l’hiver et tout le printemps. Mi-juin, vous pourrez incorporer ce qu’il en reste en griffant superficiellement la terre et vous pourrez alors poursuivre la couverture du sol par un paillage plus rapide à se décomposer et de saison : les tontes sèches de gazon.
Au pied des petits fruits: framboisiers, cassissiers…
Les petits fruits adorent le BRF. Et le jardinier aussi ! Cela évite d’avoir à trop désherber. L’idéal est de faire un apport par an à l’automne. Vous désherbez avec soin avant, vous griffez, puis vous étalez un broyat assez fin sur une épaisseur de 1 à 2 cm. Pas plus. Il faut que les framboisiers ou les cassissiers puissent facilement rejeter, c’est-à-dire que leurs nouvelles pousses puissent sortir de terre (parfois assez loin dans le cas du framboisier) pour renouveler leurs cannes ou leurs tiges.