L’importance d’avoir un sol vivant au potager n’est plus à démontrer. Découvrez dans cet article comment préparer son potager avec trois apports spécifiques : broyat de branches, fumier de cheval mûr, et cendres de bois, chacun contribuant alors à la structure, la fertilité, et l’équilibre du pH du sol. Ces pratiques visent à nourrir le sol plutôt que simplement les plantes, favorisant un écosystème de sol sain.
Au sommaire de cet article :
Pourquoi ne faut-il jamais utiliser le motoculteur pour préparer son potager ?
L’utilisation d’un motoculteur pour préparer la terre d’un potager fait débat. Chez Jardipartage, nous déconseillons alors très fortement de s’en servir. Et voici pourquoi :
- Tout d’abord, le motoculteur perturbe (et inverse souvent) la structure naturelle et la stratification du sol. Les couches de surface les plus riches en bactéries aérobies (qui ont besoin d’air pour vivre) se retrouvent alors enfouies. Et c’est l’inverse pour les couches inférieures.
- Le sol contient ensuite une riche biodiversité de micro-organismes bénéfiques qui jouent un rôle crucial dans la santé du sol, dont de nombreux vers de terre. Le labour avec un motoculteur détruit ces micro-organismes : on obtient une « bouillie inerte ».
- Bien que le motoculteur semble aérer le sol, ses lames ne font en fait que compacter les couches plus profondes, les racines des plantes ont plus de difficulté à s’étendre et à accéder aux nutriments et à l’eau. A 20 cm de profondeur, il se crée en effet une sorte de socle dur.
Pourquoi la présence de vers de terre est-elle si importante dans le sol ?
Les vers de terre jouent en effet un rôle crucial dans la santé et la fertilité du sol de votre potager.
En se déplaçant à travers le sol, les vers de terre créent des galeries, ils aèrent et drainent ainsi le sol.
Les vers de terre consomment aussi des matières organiques (comme des feuilles mortes et des restes de plantes) et les transforment en humus, une forme très riche et fertile de matière organique. Leurs excréments, appelé « turricules », sont alors un excellent amendement pour le sol.
En digérant la matière organique à travers leur intestin, les vers de terre aident aussi à libérer des nutriments essentiels, comme l’azote, le phosphore et le potassium, les rendant plus disponibles pour les plantes.
Voilà pourquoi le secret d’un sol vivant, ce n’est pas de donner de l’engrais aux plantes mais de nourrir les vers de terre !
Comment préparer son potager en fin d’hiver ou au début du printemps ?
L’utilisation d’une grelinette est fortement recommandée afin de préparer son potager sans perturber la vie du sol. Cet outil, efficace et respectueux, permet en effet de décompacter le sol sans le retourner, et sans abîmer ni le travail des vers de terre, ni celui des bactéries et champignons.
Voici d’ailleurs, images à l’appui dans cette une vidéo, comment le sol est travaillé pour le rendre de plus en plus vivant !
Une fois décompacté, le sol profite ainsi d’une série de 3 apports organiques ou minéraux.
Etaler une fine couche de broyats de branches à la surface du sol du potager
En se décomposant, le broyat de branches (BRF) apporte de la matière organique au sol, améliore ainsi sa structure (il allège les sols), sa fertilité et sa capacité à retenir les nutriments. C’est aussi une source de nourriture pour les micro-organismes (champignons, bactéries) et les vers de terre du sol.
Mais attention à ne pas trop en mettre si vous voulez éviter la « faim d’azote » ! Lors de leur décomposition, les bactéries consomment en effet de l’azote au moment où les plantes en ont besoin.
Mettre du fumier de cheval mûr
Pour préparer son potager, le fumier de cheval également idéal. Il est en effet riche en nutriments, notamment en azote, ce qui permet déjà d’équilibrer l’apport de broyat de branches précédent. Il apporte aussi d’autres minéraux et oligo-éléments bénéfiques.
Le fumier de cheval aide en plus à améliorer la structure du sol, il augmente sa porosité et sa capacité à retenir l’eau et les nutriments. C’est un amendement particulièrement recommandé si votre sol est argileux ou sablonneux.
Enfin, le fumier favorise lui aussi l’activité des micro-organismes dans le sol, essentielle à la décomposition de la matière organique et à la libération des nutriments pour les plantes.
Mais il faut toujours utiliser du fumier de cheval mûr, c’est-à-dire bien composté et décomposé. Le fumier frais peut en effet être trop riche en azote, et peut donc brûler les plantes et perturber l’équilibre du sol.
Etaler des cendres de bois
Les cendres de bois contiennent des minéraux (potassium, calcium, et magnésium), qui profitent aussi aux plantes.
Mais les cendres sont alcalines (leur pH est généralement compris entre 9 et 13). Elles augmentent donc le pH du sol de votre potager, équilibrant l’acidité du fumier de cheval.
Au moment de préparer son potager, nous recommandons donc d’en épandre peu, environ une poignée par mètre carré, ce qui correspond entre 100 à 200 grammes par mètre carré.
Une fois cet apport de broyats de branches, de fumier de cheval et de cendres effectué, il ne reste donc plus qu’à mélanger le tout sur les premiers centimètres du sol en utilisant un croc ou une griffe. Le sol de votre potager est enfin prêt pour les premiers semis et plantations du printemps.