Le 24 juin, jour de la Saint-Jean, est l’occasion parfaite pour partir à la cueillette des fleurs sauvages censées porter bonheur. La tradition veut que, dès l’aube, on se lève pour récolter ces précieuses plantes, encore imprégnées de la rosée matinale. Découvrez dans cet article les sept plantes qui portent le nom d’herbe de la Saint Jean, leurs vertus et leur place dans cette ancienne coutume.
A quelle date tombe la Saint Jean ?
Chaque année, le 24 juin marque la Saint-Jean, une célébration profondément ancrée dans nos traditions. Cette fête, qui survient quelques jours après le solstice d’été, le jour le plus long de l’année, possède des racines tant religieuses que païennes, variant selon les régions.
En France, particulièrement dans le Sud-Ouest, on raconte depuis des siècles que « celui qui ne se lève pas avant le soleil le jour de la Saint-Jean, restera endormi pour les douze mois à venir ».
De plus, il semble que la coutume de récolter les herbes ce jour-là trouve son origine dans l’observation des astres, une pratique remontant aux temps médiévaux et imprégnée de mysticisme.
Quelles sont les 7 herbes de la Saint-Jean ?
1 – Le Millepertuis, l’herbe de la Saint Jean la plus connue
Parmi toutes les plantes célébrées lors de la Saint-Jean, le millepertuis occupe une place spéciale. Ses délicates fleurs dorées cachent un secret : lorsqu’on les écrase, elles libèrent une sève rouge. Selon une vieille croyance, ce liquide symboliserait le sang de Saint Jean-Baptiste. Cette caractéristique a fasciné les générations, leur faisant croire que, par ce geste, elles tenaient entre leurs mains un fragment de l’histoire sacrée.
Le millepertuis, souvent appelé « herbe de la Saint-Jean », est réputé pour ses vertus apaisantes, notamment dans la fabrication d’une huile cosmétique exceptionnelle pour soulager les brûlures. Pour récolter cette plante aux propriétés bienfaisantes, choisissez un jour ensoleillé et attendez que la rosée matinale se soit complètement évaporée, idéalement vers midi. Il est crucial de ne pas laver les fleurs après la cueillette afin d’éviter le développement de moisissures qui pourraient altérer leur qualité.
Commencez par découper les fleurs fraîchement cueillies en petits morceaux d’environ 0,5 cm à l’aide de ciseaux. Ensuite, remplissez des flacons propres jusqu’à environ trois quarts de leur capacité avec ces fragments de plante. Complétez ensuite avec de l’huile d’olive jusqu’à ce que le liquide atteigne le col du flacon. Une fois les flacons bien bouchés, placez-les sur un rebord de fenêtre bien exposé au soleil.
Durant les trois semaines suivantes, remuez régulièrement vos flacons pour assurer une infusion homogène. Peu à peu, vous observerez que l’huile prendra une teinte rouge profonde. Une fois cette couleur atteinte, votre huile est prête à être utilisée. Appliquez-la le soir sur votre visage pour profiter de ses propriétés réparatrices exceptionnelles. Cette huile, aux vertus reconnues depuis des siècles, est également un remède naturel précieux pour apaiser et soigner les brûlures.
2 – L’achillée millefeuille
Cette herbe de la Saint Jean qui pousse naturellement le long des sentiers et dans les prairies sauvages, était autrefois le trésor des voyageurs et des artisans pour soigner les petites blessures. Connue aussi sous le nom d’herbe aux soldats ou d’herbe des charpentiers, elle était prisée pour ses vertus cicatrisantes. Bien que de nos jours, on ne l’utilise plus pour les coupures récentes, ses propriétés pour stopper les saignements sont toujours appréciées dans le traitement de certains ulcères cutanés. Pour en tirer parti, on extrait le jus de la plante en la broyant et en la pressant soigneusement.
3 – La joubarbe des toits et l‘orpin
Autrefois, les plantes jouaient un rôle essentiel dans les coutumes domestiques. La joubarbe des toits et l’orpin étaient particulièrement recherchés pour leur symbolisme et leurs supposés pouvoirs protecteurs. On croyait par exemple que l’orpin, après avoir été soigneusement récolté, devait se redresser et déployer ses petites fleurs délicates, signe de prospérité et de renouveau. La joubarbe, de son côté, avec ses feuilles charnues et persistantes, était jetée au-dessus des toits des maisons. Ce geste était destiné à conjurer le danger des éclairs et à protéger la demeure des colères du ciel.
4 – La marguerite : l’herbe de la Saint Jean qui promet éclat et sérénité
La marguerite, avec ses pétales blancs éclatants et son cœur jaune vif, est une herbe de la Saint Jean qui attire immédiatement l’attention. Plus qu’une simple beauté champêtre, la marguerite des champs est auréolée de légendes et de vertus qui traversent les âges. Dans les temps anciens, elle était vénérée pour son pouvoir à révéler les secrets du cœur et de l’âme. Les jeunes filles, cueillant ces fleurs à l’aube du 24 juin, se lançaient dans le rituel du « m’aime-t-il, ne m’aime-t-il pas ? », effeuillant les pétales un à un pour obtenir la réponse à leurs interrogations amoureuses.
Au-delà de ses charmes romantiques, la marguerite possédait une réputation de plante protectrice. On croyait qu’elle pouvait éloigner les mauvais esprits et apporter la paix dans les foyers. Suspendue à la porte de la maison ou glissée sous l’oreiller, elle promettait des nuits tranquilles et des rêves doux.
5 – Le lierre terrestre
Le lierre terrestre, également connu sous le nom de « gléchome lierre », est une des herbes discrètes mais fascinantes de la Saint-Jean. Ses petites feuilles en forme de cœur et ses fleurs violettes délicates tapissent le sol des sous-bois et des prairies ombragées. Bien que moins flamboyant que certaines autres herbes, le lierre terrestre a longtemps été entouré de mystères et de pouvoirs bienveillants.
Dans les croyances populaires, le lierre terrestre était considéré comme un protecteur des maisons et des lieux sacrés. On racontait que cette plante rampante, capable de s’étendre en tapis denses, protégeait les foyers contre les esprits malveillants. Les habitants accrochaient des guirlandes de lierre terrestre autour de leurs portes et fenêtres le jour de la Saint-Jean pour créer une barrière invisible contre le malheur et les influences négatives.
Le lierre terrestre n’était pas seulement une plante protectrice; ses propriétés médicinales étaient tout aussi vénérées. Les guérisseurs traditionnels l’utilisaient pour concocter des infusions et des cataplasmes afin de traiter les troubles respiratoires, les inflammations et les blessures.
6 – L’armoise : l’herbe de la Saint Jean « sorcière des champs »
Parmi les plantes mystiques cueillies le jour de la Saint-Jean, l’armoise se distingue par son aura envoûtante et ses multiples vertus. Avec ses feuilles finement découpées et son parfum résineux, l’armoise a longtemps été surnommée « l’herbe des sorcières ». Cette appellation lui vient de ses usages dans les rituels magiques et les pratiques de guérison, profondément enracinées dans les traditions populaires.
L’armoise est réputée pour ses propriétés protectrices et purificatrices. Durant la Saint-Jean, on suspendait des bouquets d’armoise à l’entrée des maisons ou on les plaçait sous les oreillers pour chasser les mauvais esprits et les cauchemars. Son pouvoir de repousser les influences négatives en faisait un talisman essentiel pour garantir paix et sécurité au foyer. Dans certaines régions, on brûlait ses tiges en guise d’encens pour purifier l’air et sanctifier les lieux.
Au-delà de sa dimension spirituelle, l’armoise est une plante précieuse en herboristerie. Les anciens l’utilisaient pour ses effets stimulants sur la digestion et pour soulager les troubles menstruels.
7- La sauge
La sauge, avec ses feuilles veloutées et son parfum envoûtant, est une des herbes les plus vénérées de la Saint-Jean. Connue sous le nom botanique de « Salvia officinalis« , qui signifie « sauveur » en latin, cette plante est entourée de mythes et de légendes qui lui attribuent des pouvoirs presque miraculeux. La tradition veut que la sauge soit cueillie le jour de la Saint-Jean à l’aube, lorsque la rosée la recouvre encore, car c’est à ce moment-là qu’elle est la plus puissante.
Dans les anciennes croyances, la sauge était considérée comme une plante sacrée, capable de prolonger la vie et de renforcer l’esprit. On disait que quiconque avait de la sauge dans son jardin n’avait rien à craindre pour sa santé. Ses feuilles étaient brûlées comme de l’encens pour purifier l’air et éloigner les mauvais esprits. Cette pratique est encore d’usage aujourd’hui dans certaines cultures pour nettoyer les espaces de toute énergie négative.
Mais la sauge n’était pas seulement appréciée pour ses vertus spirituelles. En phytothérapie, cette herbe de la Saint Jean est reconnue pour ses propriétés médicinales exceptionnelles. Les anciens l’utilisaient pour apaiser les maux de gorge, améliorer la digestion et équilibrer le système hormonal. Une infusion de sauge, préparée avec ses feuilles fraîches ou séchées, était un remède courant contre les rhumes et les fièvres. Les femmes, en particulier, la prenaient pour soulager les douleurs menstruelles et les symptômes de la ménopause.
Lors des célébrations de la Saint-Jean, la sauge jouait également un rôle symbolique important. Elle était intégrée dans les bouquets rituels pour ses qualités protectrices et pour apporter sagesse et clarté d’esprit à ceux qui la portaient. On croyait que la sauge pouvait renforcer les liens d’amour et de fidélité, faisant d’elle un ingrédient précieux dans les potions d’amour.