Nombreuses sont les espèces de graminées à l’origine de nos pelouses. Si certaines reviennent plus régulièrement comme le ray-grass, le pâturin des prés ou encore la fétuque, une autre, en revanche, se fait plus discrète : le gazon kikuyu. Pourtant, ce dernier mérite d’être connu pour ses nombreuses qualités et, notamment, sa résistance à la sécheresse.
Présentation du gazon kikuyu
Fiche d’identité
Nom latin : Pennisetum clandestinum
Synonyme : Pennisetum longistylum
Noms communs : kikuyu, kikuyu grass, kikuyo
Le gazon kikuyu est une graminée de la famille des Poacées. Il est originaire d’Afrique de l’Est (Rwanda, Burundi, Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Congo). D’ailleurs, la dénomination de kikuyu vient probablement d’un peuple kenyan, les Kikuyus.
Description du gazon kikuyu
Pennisetum clandestinum est une graminée à l’aspect grossier, mesurant en moyenne 30 à 40 cm, mais pouvant aller jusque 70 cm. Ses deux principales caractéristiques sont :
- Un fort pouvoir couvrant grâce à ses stolons et ses rhizomes. Ces derniers compensent d’ailleurs la faible production de graines du kikuyu.
- Un système racinaire très développé qui se concentre dans les 60 premiers centimètres du sol, mais peut descendre jusque 3 m. À titre de comparaison, les gazons s’enracinent en moyenne à 15-20 cm de profondeur. Cet enracinement confère ainsi au kikuyu une excellente résistance à la sécheresse.
Concernant la partie visible, les feuilles, de couleur vert clair, sont légèrement poilues et font 6 à 7 mm de large. Le gazon kikuyu peut également fleurir sous forme d’épillets de 10 à 20 mm de long.
Enfin, le kikuyu est lent à s’installer la première année. Cependant, une fois bien enraciné, c’est un gazon « agressif », offrant une excellente résistance aux mauvaises herbes. Cette agressivité le rend d’ailleurs difficile à éliminer une fois implanté. Soyez donc sûrs de vous au moment de votre choix.
Quand et comment planter le kikuyu ?
Quels sont les besoins du gazon kikuyu ?
La principale contrainte dans la culture du kikuyu est son exigence quant à la fertilité du sol. Il doit donc de préférence être implanté sur des terrains riches. Une terre pauvre peut accueillir le gazon kikuyu, mais elle devra préalablement être amendée avec une fumure, puis régulièrement fertilisée avec des engrais (notamment en azote et phosphore).
Enfin, la graminée se montre sensible à une trop forte acidité du sol.
Quand semer le gazon kikuyu ?
Les meilleures périodes pour semer un gazon sont le printemps (mars à mai) et le tout début de l’automne (fin août à octobre). Les sols sont alors assez chauds et les conditions d’ensoleillement et de pluviosité sont suffisantes.
À l’instar de la scarification, opérez par beau temps et après une pluie, afin que le sol soit humide. Attendez néanmoins que ce dernier soit ressuyé pour pouvoir le travailler correctement.
Concernant la quantité de graines à employer, comptez 10 à 15 g/m2.
Pennisetum clandestinum, un usage insoupçonné… au potager
Des études ont montré que le gazon kikuyu possède de nombreux avantages pour le potager :
- Il réduit voire élimine certaines maladies telluriques (liées à la terre) ou des parasites comme :
- le flétrissement bactérien de la tomate (Ralstonia solanacearum) ;
- les pourridiés tels que Armillaria heimii ou Rosellinia necatrix ;
- la mouche mineuse du haricot (Ophyiomia phaseoli) ;
- ou encore le ver blanc de la canne à sucre (Hoplochelus marginalis) qui sévit à La Réunion.
- Son système racinaire très développé permet également une meilleure infiltration de l’eau dans le sol. De plus, le couvert végétal qu’il procure réduit les pertes d’eau par évaporation.
Si vous décidez de sauter le pas et d’utiliser le gazon kikuyu dans votre potager, privilégiez le repiquage de plants au semis. En effet, à cause de la concurrence, la levée des graines est irrégulière.