chasser les taupes | Jardipartage

Quand éloigner les taupes ne suffit pas…

On aura beau me dire que les taupes sont des alliées du jardinier, qu’elles participent grandement à l’élimination de  beaucoup de nos ennemis  (courtilières, larves de tipules, de taupins, de hannetons, de noctuelles, pour ne citer qu’elles), je ne changerai plus d’avis !

On aura beau argumenter que la terre des taupinières, fine, grumeleuse, légère et bien aérée, est idéale pour préparer de belles potées, pour rempoter ou effectuer des semis, je n’en démordrai pas !

On aura beau me conseiller d’utiliser une herbe à taupe comme l’euphorbe épurge ou la fritillaire impériale pour les repousser, je tiendrai bon !

On aura beau me vanter les mérites de ces petites bêtes, qui bâtissent à la seule force de leurs petites pattes un réseau souterrain tentaculaire, constituant ainsi un drain naturel des plus utiles en terrain humide, je garderai mon cap, contre vents et marées !

Pourquoi vouloir lutter contre les taupes ?

Pourquoi surtout tant d’entêtement et d’acharnement devant tous ces avantages, n’en déplaise à certains ?

Ce n’est pas que je haïsse ces petits mammifères dont je suis par ailleurs admiratif de la vaillance et de la générosité au travail (ce dont beaucoup d’entre nous devraient s’inspirer, cela dit au passage).  Non, vraiment, c’est juste que la lutte incessante que je mène depuis plusieurs années pour les éloigner de mon terrain, a laissé place à de l’exaspération et de la lassitude.

La perspective d’ouvrir les volets, le matin, et de voir la pelouse, fraîchement tondue de la veille, parsemée d’une ou deux taupinières, voire plus, est difficile à avaler pour le jardinier attentionné que je suis. Tout comme les 6 brouettes de terre qu’il m’a fallu un jour charger et décharger pour évacuer la cinquantaine de monticules qui avaient fleuri en l’espace d’une petite quinzaine de jours à peine d’inactivité au jardin, froid oblige.

Rien ne vaut les pièges à taupes !

tuer les taupes | Jardipartage Parce que ne vous y trompez pas, amis jardiniers, tout effaroucheur à ultrasons, aussi sophistiqué soit-il, tout pétard, aussi gros et dangereux soit-il, toute vraie/fausse, parfois même bonne idée soit-elle (bouteille qui vibre sous l’effet du vent, épines de rosiers, boules de naphtaline, plantation de végétaux aux « pouvoirs » soit disant répulsifs…), une fois que les taupes sont installées, on ne les déloge plus ! Elles parviennent même à se jouer de vos plus fins stratagèmes !

Alors, n’en déplaise aux farouches défenseurs des animaux, le jardinier que je suis a opté depuis longtemps pour le piégeage à l’ancienne. Rapide, efficace et économique avec ça !

Putanges contre les taupes: comment ça marche ?

Le  principe est simple, éprouvé depuis la nuit des temps.  Le piège (putange) est un puissant ressort, maintenu en position ouverte par une petite cale en acier ou en cuivre. Je le dispose directement à l’intérieur des conduits, au niveau des taupinières. L’animal rencontrant l’obstacle déclenche involontairement la fermeture du ressort sur lui. Je vous laisse imaginer la suite…Pas de sang, pas d’agonie…

Trucs et astuces qui marchent

Quelques principes simples sont toutefois à respecter pour accroître l’efficacité de ces pièges, ou pour les jardiniers débutants ou moins habiles, réussir à coincer une seule victime.

La première clé de réussite consiste à se jouer de l’odorat (très fin) des taupes. N’espérez pas manipuler ces dispositifs à main nue. L’odeur humaine, bien que peu perceptible pour notre nez grossier ( quoique, cela dépend !) l’est beaucoup plus pour les taupes. J’enfile donc pour ma part une paire de gants usés, souillés de terre comme il le faut et que je laisse volontairement séjourner dehors, à l’abri de l’humidité. De la même manière, les putanges doivent vivre, rester en extérieur et même rouiller s’il le faut.

attraper une taupe | Jardipartage La deuxième clé de réussite consiste à identifier la taupinière la plus récente. J’en suis sûr, c’est celle-là ! Je dégage alors d’abord le monticule de terre puis j’ouvre largement le trou de manière à bien visualiser les différentes galeries qui aboutissent à cette cheminée ou qui en partent ( le sens de circulation des taupes n’est pas aussi codifié que sur nos routes !). Il faut veiller à ne pas en oublier et donc sonder tous les côtés.

Lorsque toutes les galeries sont mises à jours et déblayées, j’arme les putanges et les pose délicatement bien à l’intérieur de tous les conduits. Il suffit pour finir  de refermer le trou à l’aide d’une grosse pierre ou d’une large planche lestée.  Le guet-apens est là, prêt à fonctionner !

Si le lendemain, toutefois, vous constatez que la taupe s’est jouée de vous et qu’elle a soufflé ailleurs, déplacez alors votre piège sur ce dernier trou et persévérez !

Si votre piège a fonctionné, bravo ! Cependant, ne criez pas victoire trop vite ! N’oubliez pas que la place libérée ne manquera pas d’attirer d’autres candidats foreurs. A plus ou moins long terme, vous aurez donc l’occasion de peaufiner votre technique de piégeage, croyez-moi !

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18 réflexions sur “Quand éloigner les taupes ne suffit pas…”

  1. Moi aussi je voudrais bien ne pas être barbare et les faire fuir, les taupes ! Seulement, comme vous, je suis obligé de me résigner à utiliser mes beaux pièges tout neufs. Combien de temps doit-on enterrer les pièges avant de les poser pour qu’ils ne se trahissent pas par leur odeur ?

    1. Bonjour, il n’y a pas de temps minimum. Ils sont posés dès le début, quand ils sont neufs. Mais il faut s’attendre à ce que les premières fois, ils ne remplissent pas leur rôle. Les taupes se contenteront de ramener de la terre dessus et de les déclencher. Petite astuce d’ailleurs, pensez à relier à l’aide d’une ficelle l’armature du piège et la petite cale qui le maintient armé (cela se perd très facilement autrement). Peu à peu, le piège se salit, rouille et devient efficace ! (toujours le manipuler avec des gants sales)

      1. Sur un piège neuf, la petite cal dite tente, glissera sur le fer lisse du piège et déclenchera le piège car métal sur métal lisse glisseront. Donnez un coup de lime à l’endroit où la tente repose sur les deux pattes du piège pour rendre rugeux. Et le succès est assuré….

      2. Une bonne idée que ce petit coup de lime…Ces pièges sont parfois trop sensibles au déclenchement.Je n’y avais pas pensé et je vais essayer. Moi, j’attache la cale avec un fil au piège en lui-même pour éviter qu’elle ne se perde.

      3. Astuce donnée par Louvel (e-mail)!
        « Mettre dans le trou des taupes, des boules de cheveux donnés par les coiffeurs
        Truc très efficace . Réalisé dans un parc il y a plus de 5 ans et jamais renouvelé
        Truc donné par les coiffeurs. »

  2. Taupe ou rat-taupier ?
    Dans ma parcelle, j’ai longtemps cru avoir affaire à des taupes… chose que mes voisins de culture m’affirmaient. Mais plus je bataille avec ces galeries qui fond de mes planches de véritables gruyères et plus j’ai l’impression que ce sont des rats-taupiers (aussi appelés campagnol).

    Hélas, les campagnol sont bien plus ennuyeux dans le jardin que les taupes…

    Pour le moment, les dégâts au niveau de mes légumes sont tolérables, mais cette année, je m’essaye aux patates et je tolérerai moins (trop ;)) de dégâts dessus !…

    1. Taupe…pour ma part. La population de campagnols est naturellement régulée par les nombreux chats qui occupent le terrain. Sinon, c’est vrai que « bonjour les dégâts aux légumes-racines ! »

      Les patates ? Génial. Quelle variété essayes-tu ?
      Pense à faire germer avant installation. J’en ai parlé l’an dernier ici: jardipartage.fr/plantation-des-pommes-de-terre/

      1. J’essaye 3 variétés achetées à la ferme de Sainte Marthe : des amandines, des charlottes et des bleues d’Artois (pour le fun)… 🙂

        C’est ma première expérience avec les patates. pour le faire, je m’essaye à la méthode de patates sous pré-composte et paillis :
        pays-thouarsais.com/index.php/jardin-ecologique/2-uncategorised/228-cultiver-des-pommes-de-terre-sans-travail-du-sol

  3. L’idée que je vous soumets m’a été rapportée et je ne sais pas si « ça marche », mais ne coûte pas grand chose a essayer. Les galeries sont bien en communication l’une avec l’autre !!! brancher un tuyau dans la dernière bute reliée à la sortie de votre pot d’échappement de véhicule. Laisser « tourner » la voiture le matin pour chauffer doucement (surtout en hiver) et faire ceci tous les matins avant de partir au boulot !!! un tuyau de diamètre 50 mm devrait convenir dans bien des cas !!! le résultat est aussi efficace (en principe) et peut être moins barbare (encore que !!! ) c’est le résultat qui compte !!! merci de me tenir informé !!!

    1. Bonsoir,

      Et merci pour la proposition mais il me semble que c’est encore plus barbare qu’un simple piège et en plus que cela polluera le sol avec tout un tas de fines particules. Je vais m’abstenir pour ma part…désolé

  4. Une solution plus écologique testée cet hiver : répandre les cendres de la flambée de la veille sur les taupinières.

    A valider, mais chez nous cela a marché jusqu’à présent!

    et en plus, bon pour le terrain un peu de potasse.

  5. Les pièges ont en général bien mauvaise réputation, mais comme il a été dit … quand on a tout essayé il reste ca. Oui cette solution est un peu directe, dire qu’elle est barbare par contre c’est un peu extrémiste. Nombreux sont ceux à pointé du doigt les piège, mais nombreux d’entre eux les utilisent si il faut.

    1. Merci Karim. Tout à fait d’accord ! Moi, au moins, j’ai le mérite de dire que je les utilise. Au lieu de ça, j’aurais très bien pu me cacher derrière un billet vantant les « avantages » d’avoir des taupes dans son jardin. Mais j’ai vraiment tout essayé ! Je suis las…

      1. Il n’y a rien de tel que le piège putange. Les autres techniques (pétards, ultra sons, fumigène,…) sont chères, polluantes et efficaces à…….7%. C’est un créneau rentable pour les commerçants.
        Moi aussi, j’ai depuis longtemps opté pour le putange avec un résultat de plusieurs centaines en trois ans…. Par contre, une taupe qui travaille dans un bois est la reine des lieux pour moi, je n’y toucherai jamais. Mais dans un pré ou un champ de maïs, pas bon pour les petites noires !!

      2. Un vrai tueur à ….C’est vrai que les autre pièges sont des fumisteries mais le consommateur suit, alors…. Dans les champs et les prés, ces petites bêtes ne me dérangent pas à moi !

    1. Bonsoir,

      Je l’ai raconté dans le billet. C’est un jardinier exaspéré par des années de lutte qui en est arrivé à la solution de piégeage.Tenter de les faire fuir ne suffisait plus…Peut-être que votre jardin n’est pas dans la même problématique ( tous les jours, 2 à 3 nouvelles taupinières) ?
      Pour le reste, je vous laisse seul juge face à votre vote et à votre abonnement à la lettre d’information Jardipartage…Sans rancune !

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