Arbustes persistants

Les cistes : une succession de fleurs pendant 2 mois !

Ils sont indissociables des régions méditerranéennes, les cistes ! Avec leur belle et longue floraison printanière, c’est notamment pour cette raison qu’ils sont tant appréciés au jardin. Naturellement présents dans les garrigues sèches et le maquis du pourtour de la Méditerranée, où ces plantes bien rustiques (-10 à -15°C) font office d’excellents couvre-sols, les cistes (famille des Cistacées) forment de beaux petits arbustes aux fleurs en coupe, souvent blanches, et au feuillage persistant.

Ce qu’il faut savoir :

Nom botanique : Cistus
Nom courant : Ciste
Origine : Portugal, Espagne, Nord de l’Afrique
Famille : Cistacées

Hauteur : 40 cm à 2 m de hauteur pour certaines espèces ; 50 cm à 2 m de largeur. Le ciste forme un petit buisson qui a tendance à s’affaisser avec l’âge. Sa croissance est moyennement rapide.
Feuillage : Persistant à semi-persistant, vert ou grisâtre.
Floraison : dès le début du printemps, en avril mai. Les fleurs simples, solitaires ou groupées, peuvent atteindre 10 cm de diamètre. Elles sont blanches, roses, pourpres, avec ou sans une tache pourpre à la base des pétales à l’aspect soyeux. Ces fleurs ne durent qu’une journée mais elles se renouvellent pendant toute la période de floraison qui dure 2 mois environ.
Fruits : Sans intérêt décoratif

Exposition : plein soleil, cet arbuste aime un emplacement brûlant, plein Sud, à l’abri du vent l’hiver. Résistant, le ciste s’adapte parfaitement à d’autres climats que le climat méditerranéen, tolérant les embruns comme la pollution urbaine.
Sol : il ne réussit vraiment qu’en sol bien drainé, même pauvre. Les terrains secs, caillouteux et un peu calcaires sont idéaux.
Rusticité : -10 à-15°C dans une terre parfaitement drainée, mais souvent -5°C à -8°C en climat humide. Dans les régions plus froides, une culture en pot est indispensable pour pouvoir le rentrer à l’abri l’hiver.

Une belle diversité de cistes

Il existe différentes variétés de cistes, dont une vingtaine que l’on peut trouver assez facilement en jardinerie. Voici les plus courantes afin de vous faire une idée précise de quel ciste choisir :

Ciste de Crète, Cistus creticus

Il forme un buisson compact, étalé ou arrondi. Ses feuilles ovales, vert-grises, couvertes de poils et aromatiques, sont ondulées sur leurs bords. . La floraison de ce ciste sauvage s’étale sur plusieurs mois. Les fleurs roses, aux pétales froissées, sont assez petites (5 cm). Il tolère bien le calcaire.

Hauteur : Très variable, généralement autour d’1 m.

Ciste de Montpellier, Cistus monspeliensis

Originaire de la région de Montpellier, cette variété est l’une des plus appréciées au jardin. Ce ciste forme un buisson compact au feuillage vert sombre très aromatique et à la généreuse floraison blanche.

Ciste pourpre, Cistus purpureus

C’est un hybride du ciste de Crète et de celui à gomme. L’arbuste se couvre de grandes fleurs rose violacé à macules rouge sombre et d’un feuillage vert sombre, aromatique, à bords ondulés. Le buisson croule au mois de mai sous un nuage de fleurs.

Hauteur : 1 à 1,50 m.

Ciste argenté, Cistus argenteus

Un hybride qui se couvre de belles feuilles gris-vert, aux bords légèrement ondulés, et de grandes fleurs (4 cm de diamètre) d’un rose pâle très lumineux avec des reflets argentés. Il forme avec le temps un buisson étalé, densément feuillu. Il supporte très bien les sols calcaires et fait partie des cistes les plus rustiques.

Hauteur : environ 1 m.

Ciste à gomme, ciste ladanifère, Cistus ladanifer

Ses fleurs blanches portent une tache brune à la base des pétales. Son feuillage est aromatique. Cistus ladanifer albiflorus est une sélection aux fleurs entièrement blanches.

Ciste à feuilles de peuplier, Cistus populifolius

C’est l’un des cistes les plus rustiques. Il présente des fleurs blanches avec une tache jaune et un feuillage odorant.

Une succession de fleurs pendant plus de 2 mois !

Vigoureux, le ciste prend à l’âge adulte une silhouette basse arrondie d’1m50 à 2m de hauteur pour un étalement comparable. Ses rameaux coriaces deviennent tortueux au fil du temps, à l’image du romarin. Après une période de croissance et de floraison printanière importantes, le ciste marque une période de dormance au cœur de l’été avant de reprendre son développement jusqu’à l’entrée dans l’hiver.

Ses feuilles opposées, gris vert sombre, persistent toute l’année. Elles dégagent pour certaines variétés une agréable odeur aromatique dès qu’on les froisse et sont couvertes d’un duvet cotonneux.

ciste fleur
Les fleurs des cistes présentent 5 pétales chiffonnés entourant un cœur d’étamines jaunes. Jardin d’Annie (64)

Les fleurs roses, blanches ou pourpres des cistes, en coupe, s’épanouissent tout au long du printemps, d’avril à juillet, et parfois, presque toute l’année. Elles ne s’ouvrent malheureusement que l’espace d’une journée. A l’image du liseron argenté, le ciste compense ce caractère éphémère par une floribondité importante : de nombreuses fleurs se succèdent ainsi sans discontinuer sur l’arbuste pendant plus de deux mois !

Les fleurs du ciste ne produisent pas de nectar, elles sont pourtant très appréciées des butineurs qui, en se frottant au bouquet d’étamines, se couvrent de pollen.

Où planter un ciste ?

Comme tous les arbrisseaux de garrigue (lavande, romarin, immortelle d’Italie), le ciste est idéal pour toutes les expositions brûlantes, les sols très secs et pauvres.

Il ne supporte pas l’humidité, ni les sols trop frais l’hiver. Installez-le plein Sud, au soleil afin de profiter d’une bonne floraison et permettre à son feuillage aromatique d’exhaler son parfum agréable.

Evitez les vents qui viennent du Nord et de l’Est, ils diminuent la quantité de fleurs et abaissent la rusticité du ciste.

Une fois établi, le ciste déteste déménager !

Quand et comment planter un ciste ?

Plantez le ciste à partir de jeunes sujets en godets ou en conteneurs au cours sa période de croissance, c’est-à-dire de mars à juin ou d’octobre à mi-décembre. En massif, gardez un mètre de distance pour lui laisser la place de s’étaler à son aise. Il est inutile d’apporter un quelconque engrais ou fumier à la plantation. Au contraire, les cistes détestent les sols riches et s’accommodent d’une terre ingrate. Soignez plutôt son drainage et évitez d’arroser trop souvent après la plantation.

Pour une culture en bac, choisissez une variété plus compacte, comme le ciste de Crète ou le ciste du Portugal. Préparez dans ce cas un mélange à parts égales de terre de jardin, sable et graviers. A défaut, la pouzzolane se substitue parfaitement à ces derniers.

ciste plantes jardin
Le ciste argenté forme un buisson d’1m50 de hauteur et autant d’étalement. Jardin d’Annie (64)

Comment entretenir un ciste ?

L’arrosage

L’arrosage des cistes doit être régulier l’année de la plantation, mais sans excès. Par la suite, les cistes se débrouillent par eux-mêmes, leurs racines s’enfonçant en profondeur pour aller rechercher l’eau dont ils ont besoin.

Quand et comment tailler un ciste ?

Comme les lavandes ou les romarins, les cistes sont sensibles à la taille et ils vieillissent mal. Sans une taille annuelle au minimum, leurs touffes ligneuses ont tendance à se dégarnir de feuilles à la base. Comme les bourgeons repercent difficilement sur le vieux bois, il devient impossible de rajeunir l’arbuste par un recépage ou une taille sévère.

Des tailles régulières sont donc indispensables, à effectuer en plusieurs temps :

  • Juste après la période de floraison, rabattez le buisson à la cisaille de 15 à 20 cm, pour limiter l’allongement des rameaux et encourager la ramification. Supprimez aussi le bois mort.
  • De septembre à décembre au plus tard, au cours de la croissance automnale, une ou deux tailles supplémentaires plus légères (10 cm maximum) permettent en climat doux d’ajuster l’arrondi de la silhouette.

Ne taillez surtout pas vos cistes en fin d’hiver (mars). A cette période de l’année, cet arbuste méditerranéen est encore au repos mais les boutons sont déjà formés et n’attendent qu’une confirmation du redoux printanier pour éclater ! Toute taille reviendrait alors à anéantir une partie de la floraison à venir. Patientez jusqu’à la fin de la floraison pour tailler.

Si votre ciste a gelé en mars ou avril, attendez un radoucissement pour enlever les parties abîmées.

Engrais

N’apportez aucun engrais au ciste, il n’en a pas besoin ! Les engrais provoquent des pousses tendres qui fragilisent cet arbuste l’hiver.

Maladies

Robuste, le ciste est rarement malade si les conditions de culture sont bonnes. Il n’a pas de parasite spécifique.

Comment bouturer le ciste ?

Le ciste se multiplie au moyen d’une bouture dite à talon ou à crossette.

  • Au mois d’août, choisissez un rameau latéral sain qui commence à se lignifier (s’aoûter). Supprimez toutes les feuilles de la base pour ne conserver que les 3 ou 4 plus hautes.
  • Piquez les boutures préparées (3 ou 4 pot ou une seule en godet) dans un mélange de terreau et de sable très drainant. Placez à l’étouffée sous une cloche réalisée à partir d’une bouteille d’eau minérale. Conservez à l’ombre, idéalement à une température de 15 à 20°C, avec très peu d’humidité.
  • Les racines apparaissent en quelques semaines. Maintenez à l’abri tout l’hiver, sous châssis ou dans un local lumineux et hors gel.

Au printemps, attendez les premiers signes de reprise de la croissance avant de repiquer chaque bouture en godet ou en pot individuel. Cultivez par la suite en pot jusqu’à la plantation définitive en terre, à l’automne ou au printemps suivant.

Le semis est également possible car les cistes produisent beaucoup de graines qui germent et fleurissent dès l’année suivante.

ciste rose
Les cistes se plaisent en bordure d’allée ou d’une pelouse. Jardin d’Annie (64)

Comment utiliser les cistes ?

Du fait de leur grande résistance à la sècheresse, les cistes se prêtent bien à la composition d’un jardin sans arrosage. Ils sont aussi classiquement plantés en bord de mer en raison de leur grande tolérance aux embruns.

Dans un massif, ils accompagnent ainsi des arbustes ou des vivaces à floraison printanière qui, comme eux, résistent par la suite à la sécheresse estivale : oranger du Mexique, convolvulus, romarin,… On les installe également en bordure d’allée pour profiter de leurs belles fleurs ou encore dans un environnement plus minéral (en rocailles). Ses racines s’insèrent alors sans difficultés entre les rochers pour aller puiser l’eau plus profondément.

Comme dans son milieu naturel, le ciste peut également être installé sur un talus où il s’avère être un excellent couvre-sol, capable de fixer la terre et de limiter l’érosion ou le ravinement.

Des capsules ignifuges

Si les cistes peuplent depuis toujours les garrigues méditerranéennes, résistant au soleil écrasant qui caractérisent ce milieu de vie exigeant, c’est qu’ils font preuve d’incroyables facultés d’adaptation. Ces plantes ont par exemple développé des capsules de fruits ignifuges.

Les graines résistent donc au passage d’un feu. Les cistes figurent ainsi parmi les premières plantes à recoloniser des parcelles carbonisées, au point de créer parfois des zones entièrement couvertes de cistes que l’on appelle des cistaies.

Les huiles essentielles de cistes

Les peuples grecs et romains connaissaient bien le ciste. Ils extrayaient de certaines espèces (notamment Cistus ladanifer) une résine aromatique, le ladanum (ou labdanum en latin), qu’ils brûlaient comme encens. La filière cosmétique a depuis récupéré à son compte cette trouvaille puisque les huiles essentielles de cistes, à l’odeur de musc animal caractéristique, servent aujourd’hui de base en parfumerie.

2 commentaires

  1. Je confirme ! le ciste, c’est increvable. Honnêtement, je ne m’en occupe pas, puisqu’ils poussent tout seuls, et quand ça commence à déborder, je leur fais la taille sévère (hihi, déconseillé ? bah, je ne savais pas. Je fais, ça marche), et ils repartent de plus belle !
    Par contre, je ne fais pas complètement n’importe quoi quand je vais tailler (quoi que ce soit, d’ailleurs) : je regarde attentivement mon calendrier lunaire (de Michel Gros) avant. Je taille en lune descendante ET décroissante, pour que ça ne fasse pas souffrir ce que je taille, comme ça dès que la lune remonte, la sève avec, il me refait de jolies petites pousses vert clair sur la tige et hop hop hop ! c’est reparti.

    SINON, l’huile essentielle Cistus Ladaniferus est un très puissant cicatrisant. D’une efficacité extraordinaire, même ! l’odeur n’est pas exactement agréable (enfin, les goûts et les odeurs…), mais son action est remarquable. Quelques gouttes dans un peu d’huile de Millepertuis, c’est le top.

    1. Merci Annick pour toutes ces précisions. Les huiles essentielles de beaucoup de plantes méditerranéennes ont un pouvoir presque magique !

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