Les jeunes arbres fruitiers ont besoin d’aide pendant les premières années de leur vie. Le tuteurage leur permet de résister aux intempéries et de pousser bien droit. Comment mettre en place des tuteurs efficaces sans blesser l’arbre ?
Pourquoi tuteurer un arbre ?
Un tuteurage est indispensable à tout arbre (de plein vent ou demi-tige), fruitier ou non, pendant au moins les trois premières années de son existence.
Ce soutien va accompagner la croissance de l’individu et son enracinement en aidant en particulier ses racines à l’ancrer solidement au sol.
En effet, le vent malmène les jeunes sujets et abîme leur système racinaire. Un tuteurage de qualité est donc la garantie de voir pousser l’arbre en pleine santé et dans la bonne direction. Le tuteur permet aussi de prévenir les accidents, comme un déracinement inopiné un jour d’orage de grêle ou de mini-tempête.
Comment bien tuteurer l’arbre ?
Les tuteurs s’installent au moment de la plantation. Plusieurs solutions s’offrent à vous : suivant l’âge de l’arbre choisi, ses dimensions, le diamètre de son tronc, ou encore sa prise au vent, vous pouvez choisir d’avoir recours à un, deux ou trois tuteurs pour le soutenir. Vous devrez tenir compte aussi et surtout de la force et de de la fréquence du vent auquel sera exposé l’arbre.
Quel tuteur choisir ?
Idéalement, procurez-vous des tuteurs en bois non traité, comme le châtaigner ou l’acacia (robinier), deux essences reconnues pour leur résistance naturelle aux insectes et au temps. Leur diamètre doit être de 8 à 10 cm. A défaut, des tuteurs en pin traité classe 3 ou 4, garanti FSC pour la gestion durable de nos forêts, feront très bien l’affaire. Ils seront simplement moins durables dans le temps ; comptez 3 à 5 ans de vie au maximum.
Les bons liens
Bannissez les attaches en fil de fer ; elles abîment l’écorce et blessent l’arbre. Préférez des colliers en caoutchouc, des liens en osier ou anti-blessures, spécialement conçus pour cela. Vous pouvez également fabriquer vos propres attaches élastiques, par exemple avec des morceaux de chambres à air de vélo usées.
Ne serrez pas trop les liens. L’arbre doit pouvoir continuer de se balancer très légèrement au gré du vent. Il faut également absolument prendre soin de ne pas étrangler son tronc.
N’oubliez pas ensuite de vérifier très régulièrement ces attaches, au moins une fois par saison. Vous ajusterez alors au besoin à chaque fois le serrage ou le desserrage à mesure que le tronc s’épaissit et vous en profiterez aussi pour contrôler l’état des tuteurs.
La mise en place des tuteurs
Dans tous les cas, enfoncez les tuteurs 50 cm plus profond que les racines de l’arbre, toujours face au vent dominant. Aidez-vous pour cela d’une masse. Le tuteur doit parvenir au final aux deux-tiers de la hauteur du tronc.
Disposez l’arbre dans son trou en place en ménageant une distance de 15 cm au moins entre son tronc et le tuteur. Ainsi, en cas de vent, l’arbre pourra malgré tout se balancer légèrement.
Rebouchez et arrosez. Une fois la terre bien tassée, disposez un lien tous les 50 cm.
Si vous choisissez de mettre en place deux tuteurs, placez-les de chaque côté de l’arbre.
Si vous préférez utiliser trois tuteurs, disposez-les de façon à former un triangle équilatéral autour du tronc.
Evitez d’enfoncer le tuteur dans la motte au risque d’endommager les racines. Si son système racinaire est déjà très volumineux, enfoncez plutôt le tuteur à l’oblique et fixez-le à mi-hauteur du tronc. Vous pouvez aussi relier plusieurs tuteurs entre eux.
Comment relier des tuteurs ?
Enfoncez un tuteur de chaque côté, 20/30 cm à l’extérieur de la motte puis reliez-les par une planchette.
Clouez-la au sommet de chaque tuteur.
Fixez ensuite le tronc de l’arbre au centre de la planchette à l’aide d’un lien souple.
Le palissage, un tuteurage particulier
Le palissage est une autre manière de tuteurer un arbre. Cette technique demande quelques connaissances dans les tailles pour être menée à bien. Le palissage peut se faire en espalier (contre un mur) ou en contre-espalier (sur une armature en acier et fil de fer).
Le palissage est couramment pratiqué dans le cas pour les arbres fruitiers à basse-tige (pommier, poirier, pêcher, figuier) depuis que Jean-Baptiste de La Quintinie a établi de manière empirique au 17e siècle les bases de cette technique au potager du roi de Versailles.
Plusieurs poteaux reliés par différentes hauteurs de fils de fer tout autour de l’arbre permettent de guider leur pousse. Le principal entretien consiste à tailler puis à ajouter ou déplacer régulièrement des liens, sans trop les serrer, tout au long de la croissance des arbres.
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