En automne, les jardins regorgent de feuilles tombées au sol. Mais après les avoir ramassées, pouvez-vous vraiment toutes les mettre au compost ? Disons-le tout de suite : oui, et c’est même plutôt une bonne idée parce que les feuilles mortes permettent de l’équilibrer. Mais quelques subtilités sont à connaître pour recycler efficacement cette matière organique sans nuire à votre tas de compost.
Dans cette vidéo, Bruno Nunez, jardinier expert, vous explique quelles feuilles mortes vous pouvez mettre dans votre tas de compost ainsi que quelques astuces pour accélérer leur décomposition :
Quels sont les avantages des feuilles mortes pour le compost ?
On se demande toujours quoi mettre exactement au compost. Concernant les feuilles, les avantages sont multiples.
Les feuilles mortes enrichissent le compost en carbone
Ainsi, lorsque le compost contient majoritairement des matières riches en azote (tontes de gazon, déchets de cuisine), l’introduction de feuilles mortes permet de maintenir l’équilibre carbone/azote. Ce juste équilibre favorise le développement des micro-organismes responsables de la décomposition et un apport optimal pour vos cultures.
Les feuilles mortes agissent aussi comme un régulateur d’humidité et de pH
En absorbant l’excès d’eau et en aérant le tas, elles évitent la putréfaction et l’apparition de mauvaises odeurs. Les feuilles régulent aussi le pH du compost, empêchant qu’il ne devienne trop acide ou basique.
Enfin, elles servent d’habitat temporaire pour certains insectes, comme les cloportes ou les vers de terre, utiles pour la dégradation des matières organiques.
Toutes les feuilles sont-elles bonnes à composter ?
Bien que les feuilles mortes soient généralement bénéfiques pour le compost, toutes ne sont pas égales lors de la décomposition.
Les feuilles idéales sèchent rapidement et se fragmentent aisément pour s’intégrer sans peine au reste du compost. C’est notamment le cas des feuilles de noisetier, du figuier, du tilleul, du bouleau, d’érable, de frêne, de pommier, etc
À l’inverse, les feuilles coriaces d’arbres et arbustes persistants comme le laurier-palme ou le photinia, mais aussi les feuilles de platane, vernissées et fibreuses, sont plus problématiques parce qu’elles se déchirent difficilement et résistent donc longtemps à la décomposition.
C’est la même chose pour les feuilles qui possèdent un pétiole long et dur comme celles du marronnier ou du noyer (ce dernier contient de plus de la “juglone”, une substance empêchant la croissance de nombreuses plantes).
Enfin, les feuilles riches en tanins se dégradent trop lentement et ont tendance à acidifier le compost si elles sont utilisées en excès. C’est par exemple le cas du chêne, du hêtre ou du châtaignier.
Évidemment, les feuilles malades ou infestées par des parasites représentent un risque pour le jardin, car elles peuvent propager des maladies ou des nuisibles. Il est préférable de les brûler ou de les éliminer ailleurs que dans le compost.
De quelle manière composter les feuilles mortes ?
Si les feuilles néfastes sont majoritaires dans votre jardin, mieux vaut sans doute les éviter. Toutefois, le plus souvent, vous avez un mélange de feuilles variées. Pas question alors de vous lancer dans un tri laborieux, vous pouvez utiliser ces deux astuces très simples pour faire votre terreau de feuilles mortes.
- Astuce 1 : Ramassez l’ensemble des feuilles avec votre tondeuse ! Ainsi, elles se trouveront partiellement broyées et mélangées avec un peu de gazon. Il ne vous restera plus qu’à vider le bac de tondeuse au compost. Un bon moyen pour gagner de la place et accélérer la décomposition des matières, y compris pour les feuilles les plus coriaces.
- Astuce 2 : S’il vous reste des feuilles ramassées manuellement, mettez-les dans un grand bac résistant (une vieille poubelle par exemple ou un fût en métal). Utilisez ensuite un rotofil ou une débroussailleuse, de la même façon qu’un mixeur plongeant pour les broyer au maximum !
Paillez directement plutôt que de composter !
Sans passer par l’étape compostage, vous pouvez utiliser directement vos feuilles broyées comme paillis. Disposez-les en une couche de 5 à 10 cm au pied de vos plantations et au potager, elles isoleront le sol du froid, tout en conservant l’humidité et en évitant les mauvaises herbes.
De plus, leur décomposition progressive enrichira la terre pendant la croissance de vos plantes. Voilà donc un recyclage 100 % gagnant : peu d’effort, zéro déchet et moins de fertilisants à acheter !