Comment réagir avant et après une averse de grêle ?
C’est souvent en plein été, au moment où sévissent les chaleurs caniculaires, que se produit l’impensable ! Le potager et le verger battent leur plein. Ils commencent à nous offrir de belles récoltes de légumes et de fruits savoureux. Mais il suffit d’un orage de grêle destructif pour que tous les efforts soient balayés d’un revers de la main ! La grêle met en charpie les plantes. Elle les blesse et les rend plus sensibles aux maladies. Dans cet article, découvrez des conseils et des astuces pour réagir avant et après un orage de grêle. Découvrez aussi comment limiter l’impact de ce redoutable ennemi des cultures.
Caractériser une averse de grêle
La puissance d’une averse de grêle est définie selon deux critères majeurs :
D’une part, l’intensité du phénomène correspond à l’énergie déployée au cours de l’épisode. Depuis 2004, à l’image de l’échelle de Richter pour les tremblements de terre, une échelle internationale a été mise au point par l’ANELFA. Elle permet de caractériser le phénomène selon 6 niveaux d’intensité croissante.
D’autre part, la taille des grêlons est primordiale. Si les billes de glace ont généralement un diamètre compris entre 1 et 50 mm, exceptionnellement, et souvent d’ailleurs très localement (les journaux se font souvent l’écho de ces phénomènes violents localisés), la taille des grêlons peut être supérieure, occasionnant des dégâts considérables à la fois sur les cultures, le jardin et le bâti.
Conséquences d’une averse de grêle sur le jardin
En fonction de la taille des grêlons et de l’intensité avec laquelle ils tombent, les dégâts sont plus ou moins importants. Au mieux, les petites billes de glace occasionnent de nombreux impacts sur les tiges, les feuilles ou encore les fleurs, provoquant autant de meurtrissures ou de micro-fissures qui passent parfois inaperçues.
Dans le cas d’averses plus violentes, accompagnées de rafales de vents qui le sont tout autant, les dégâts sont plus importants : les feuilles sont déchiquetées, les cultures hachées, les arbres couchés.
Enfin, dans de rares cas, s’ajoute à ces dommages un contact prolongé des feuilles avec la grêle tombée en quantité, allant jusqu’au gel de ces dernières.
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas rester sans réaction après une averse de grêle. Les nombreuses blessures occasionnées sur les plantes constituent en effet autant de portes d’entrée pour les maladies, en particulier sur des plantes du potager réputées sensibles au mildiou et à l’oïdium comme le sont la pomme de terre, la tomate, l’aubergine, la vigne, la courgette…
Le verger n’est pas non plus épargné. Un orage de grêle s’abattant sur les arbres fruitiers favorise l’apparition de chancres et de monilioses.
Que faire après la grêle ? Un maître-mot : panser les blessures !
A l’aide d’un sécateur à la lame affûtée et désinfectée, commencez par tailler les tissus déchiquetés : fleurs, rameaux peuvent rejoindre le tas de compost.
Cueillez les légumes et les fruits qui peuvent l’être avant qu’ils ne pourrissent et contaminent le reste de la production. Réservez les plus abîmés (tomates, piments, aubergines, courgettes) à la réalisation de conserves (coulis, piperades et ratatouilles) ou de confitures avec les fruits.
Pulvérisez ensuite un traitement à la bouillie bordelaise pour désinfecter les plaies. Attendez pour cela que le temps soit revenu au beau-fixe. Pensez également que les fruits et légumes traités devront pouvoir continuer à mûrir 3 semaines sur la plante ou l’arbre avant de pouvoir être consommés (délai minimum après traitement à la bouillie bordelaise). A défaut, pulvérisez une alternative bio à la bouillie bordelaise, une décoction de prêle, très efficace contre les maladies cryptogamiques, ou une solution de bicarbonate de sodium, dans les mêmes proportions que la bouillie bordelaise. Au verger, enduisez au pinceau les plus grosses plaies d’un badigeon d’argile verte et de bouillie bordelaise.
Certains semis, hachés et noyés sous des couches de glace, doivent être recommencés. Arrachez, binez et ressemez les mâches, laitues, carottes, navets,…anéantis.
Redressez et tuteurez enfin les plantes les plus hautes couchées par le vent : Roses trémières, Cosmos, topinambours, Dahlias, Haricots grimpants, vigne…Intervenez en douceur en prenant soin de ne pas plier davantage et casser tiges et rameaux.
Prévenir, la meilleure des défenses !
Surveillez les caprices du ciel pour apprendre à les anticiper. En été, consultez les bulletins météo quotidiennement. Couplez à cela une observation fine du ciel, les orages de grêle pouvant être localement plus fort que prévus.
Les légumes les plus sensibles, comme les tomates, les piments/poivrons et les aubergines, gagnent à être cultivés sous abri. Un abri maison, recouvert d’une bâche dense, résistera aux petits grêlons, et protègera une partie du potager de la grêle et du vent. A défaut, coiffez les cultures d’un toit en tôle ou d’un châssis surélevé sur des piquets profondément ancrés pour résister aux rafales de vent.
Protégez toutes les constructions et accessoires qui peuvent l’être, notamment les serres en verre horticole ou en polycarbonate. Tôles, planches de bois ou vieux paillassons lestés sur les parties supérieures amortissent efficacement l’impact de la grêle.
Vérifiez l’ancrage (et ajustez-le au besoin) de tous les tuteurs des cultures grimpantes et des étais accompagnant les arbres fruitiers ou d’ornement. Ils doivent être capables de résister, sans rompre, aux violentes bourrasques qui surviennent lors d’un épisode orageux.
Bonjour,
Je viens de cueillir mes prunes, toutes piquées par la grêle.
Je voulais faire de la marmelade.
Dois-je les éplucher avant de les faire cuire oubien, puis-je les faire cuire avec leur peau toute abîmée ?
Bonjour Claudine,
Lorsque des fruits sont abîmés par la grêle, il vaut mieux les récolter rapidement. S’ils n’ont pas été traités à la bouillie bordelaise, pas la peine de les éplucher. Un rinçage à l’eau claire suffit.
Bonjour Bruno
Votre article tombe à pic , comme la grêle d’hier soir ! Je me demandais justement quoi faire avec les feuilles de citrouilles trouées ; donc je coupe. Et j’attends demain pour la bouillie bordelaise à mettre sur le reste.
Merci pour les conseils.
Une « voisine du 65 ».
Hélène
Bonjour Hélène,
Les photos de l’article datent de l’an dernier, nous avions alors subi un violent orage qui a malheureusement déraciné un liquidambar auquel je tenais particulièrement. L’orage d’hier soir a rempli les cuves d’eau mais nous a épargné la grêle. En revanche, le nord est du département et le 65 voisin ont été effectivement impactés. Reste à panser les plaies, les courges vont s’en remettre 🙂 Bon courage.