Pour tous les jardiniers amateurs, le 1er janvier 2019 marque un tournant important. Avec 3 ans d’avance sur le calendrier initialement prévu, cette date reste à jamais celle de l’entrée en vigueur pour tous de la loi de transition écologique Labbé, dont l’une des dispositions phares est de bannir de nos jardins l’usage des herbicides, fongicides et insecticides de synthèse.
Au sommaire de l'article:
Loi Labbé : une contrainte ou une chance ?
Si la loi Labbé a pu être vécu par les jardiniers amateurs comme une contrainte, en particulier pour ceux habitués jusque-là à utiliser divers produits de synthèse pour entretenir leur jardin, en particulier pour supprimer les mauvaises herbes, elle marque incontestablement un tournant, nous conduisant à faire évoluer nos pratiques et à jardiner plus naturellement.
On peut donc ainsi prendre le problème à l’envers et considérer cette décision comme une véritable aubaine d’améliorer notre santé et notre environnement !
Retour d’une nature plus sauvage
La loi Labbé a déjà permis des avancées significatives ! Ainsi, dans certaines agglomérations, c’est à une vraie révolution verte à laquelle on assiste depuis 2017. Quand les désherbeurs thermiques ne sont pas utilisés par les agents municipaux, de nombreuses herbes folles repoussent sur des trottoirs jusque-là aseptisés à grand coup de glyphosate. Ce retour d’un brin de nature sauvage fait du bien ! Il donne même des idées à certains botanistes qui mènent des actions de sensibilisation originales.
Tous les produits de jardinage sont-ils interdits ?
Non, les rayons des jardineries restent encore bien fournis. Mais les produits proposés à la vente sont désormais élaborés avec des substances d’origine naturelle. On parle d’ailleurs de produits phytosanitaires.
L’usage du soufre (bouillie nantaise) et du cuivre (substance active de la bouillie bordelaise) restent ainsi autorisés, y compris en agriculture biologique, mais pour combien de temps encore ?
Les insecticides quant à eux sont élaborés à partir d’huiles blanches végétales (colza, tournesol) ou de principes actifs d’origine verte (pyrèthres).
Que faire des produits interdits détenus ?
Vous êtes peut-être encore en possession de nombreux produits phytopharmaceutiques d’avant la loi Labbé, comme des désherbants à base de glyphosate ou des mollucides ancienne génération ? Sachez qu’ils sont désormais interdits d’usage. Leur seule détention elle-même est interdite !
Comment s’en débarrasser ?
Il suffit de les rapporter gratuitement dans un point de collecte de produits chimiques (de bricolage ou de jardinage). Vous trouverez la liste actualisée sur le site d’EcoDDS.
Dates clés de la loi Labbé
6 février 2014
La loi Labbé N°2014-110 est promulguée puis modifiée par la loi 2015-992 du 17 août 2015. Elle vise à mieux encadrer l’usage des produits phytosanitaires.
1er janvier 2017
Les services municipaux doivent composer sans produits phytopharmaceutiques (herbicides et pesticides) pour procéder à l’entretien des lieux publics (jardins, ronds-points, espaces verts, voiries, bois et forêts, sentiers de promenades, cours d’écoles, trottoirs…). Les cimetières font exception à la règle : l’emploi d’herbicides est généralement autorisé dans ces lieux sauf s’ils ont vocation à accueillir un large public et sont alors considérés comme un lieu de promenade.
1er janvier 2019
L’interdiction d’usage de produits phytopharmaceutiques est étendue aux jardins des particuliers. Il est désormais interdit de vendre, d’utiliser mais aussi de détenir des produits phytopharmaceutiques, exception faite des produits de lutte contre les organismes nuisibles.
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