Bien qu’elle reste discrète et peu connue, la cistude d’Europe est en réalité la tortue sauvage la plus commune dans nos régions. Ce reptile préhistorique apparu il y a deux millions d’années reste fascinant. Découvrez son mode de vie à travers cette fiche article.
Comment reconnaître une cistude d’Europe ?
Autrefois surnommée « jaune » en raison des taches jaunes sur sa tête, la cistude (Emys orbicularis) est également connue sous les noms de « bourbette » ou « bourbeuse », en référence à son affection pour les eaux stagnantes.
Placé sous le ventre, le plastron de cette tortue est formé d’écailles mobiles reliées les unes aux autres.
Ses griffes puissantes lui servent à creuser un trou pour y déposer ses œufs.
Quels sont les habitats naturels de la cistude d’Europe et où peut-on la trouver ?
Cette tortue rare trouve son bonheur dans les eaux douces des étangs, des marais et des plans d’eau qui abritent une végétation aquatique riche .
En été, elle se réfugie au fond des marais pour échapper à la chaleur, ne remontant à la surface que de temps en temps pour respirer.
Quelles sont les menaces principales pour la cistude d’Europe ?
La présence humaine dérange l’animal, mais elle ne constitue pas une menace sérieuse pour la cistude d’Europe. Une fois adulte, la tortue, bien protégée par sa carapace robuste, n’a que peu de prédateurs.
En revanche, les œufs (entre quatre et seize par ponte) que la femelle pond en juin sont une véritable gourmandise pour les blaireaux, renards et sangliers.
Et à peine sorties de leur coquille, les jeunes cistudes, pesant environ cinq grammes, sont cernées de dangers. En se dirigeant vers le marais, elles risquent d’être la proie des hérons, corneilles ou même des rats musqués. Une fois dans l’eau, elles devront encore échapper aux redoutables mâchoires du brochet carnivore.
Si le temps se refroidit, les jeunes tortues restent enfouies dans leur trou de ponte, attendant le printemps suivant.
Comment la cistude d’Europe se reproduit-elle, quelle est la période de ponte ?
La cistude d’Europe cache des prédateurs sa future progéniture. Au mois de juin, la tortue quitte son étang pour trouver un endroit bien ensoleillé. Une fois trouvé, elle creuse un trou, y dépose ses œufs, puis les recouvre d’une dizaine de centimètres de terre.
Elle prend ensuite soin d’effacer toute trace de son passage avant de retourner à son point d’eau. C’est la chaleur du soleil qui joue le rôle d’incubateur pour les œufs.
À l’automne, après trois mois d’incubation, la jeune cistude d’Europe perce sa coquille grâce à une petite pointe cornée sur son nez. Pesant à peine 5 ou 6 grammes, elle devient une proie facile pour de nombreux prédateurs. C’est pourquoi, dès sa naissance, la cistude se dépêche de rejoindre l’étang le plus proche, n’hésitant pas à traverser des champs. Malheureusement, beaucoup de jeunes ne survivent pas à cette épreuve.
Que mange la tortue cistude d’Europe ?
En été, la nourriture ne manque pas ; les plantes aquatiques regorgent de têtards, de vers de vase, et de larves de libellules et de mouches. Si un insecte ose flirter à la surface de l’eau, la cistude étire son cou et l’attrape en un éclair. Elle ne refuse pas non plus les poissons morts qui flottent à la surface, contribuant ainsi à maintenir la propreté de son milieu de vie.
Quel est son mode de vie ?
Un tortue solitaire et discrète
La cistude d’Europe mène une vie solitaire et discrète car elle se camoufle parfaitement dans son environnement. Au moindre signe de danger, grâce à son ouïe fine, cette tortue se réfugie sous l’eau. Un petit « plouf » vous indiquera seulement sa présence.
Un besoin de soleil
Au printemps, la tortue part à la recherche d’un coin bien ensoleillé. Elle y reste pendant plusieurs heures, profitant du calme au milieu des roseaux, perchée sur une grosse touffe de carex. Un arbre mort tombé dans l’eau fait aussi l’affaire, car elle n’aura qu’à plonger pour s’échapper en cas de danger.
Une hibernation dans l’eau
A l’approche de l’hiver, les cistudes d’Europe adultes s’enfouissent sous 20 à 30 cm de boue, en repliant leur tête, leurs pattes et leur queue sous la carapace. Même si la surface gèle, l’eau au fond de l’étang reste au-dessus de 0°C. Leur cœur ralentit, leur respiration devient plus lente, et cette phase de léthargie dure environ six mois.
Comment différencier la cistude d’Europe des autres espèces de tortues aquatiques ?
La tortue à tempes rouges, ou tortue de Floride, est plus grande (environ 2 kg) et plus agressive. Son expansion pose problème depuis plusieurs décennies car elle envahit l’habitat de la cistude. Bien que l’importation des tortues de Floride soit désormais interdite grâce aux efforts des protecteurs de la faune, beaucoup d’entre elles sont malheureusement abandonnées dans la nature lorsqu’elles deviennent trop grandes. Rappelons que ce type de lâcher est totalement interdit.