Arbres fruitiers à pépins

Identifier les organes des poiriers et pommiers

Contrairement à d’autres espèces qui fructifient sur le bois de l’année (la vigne, le pêcher ou encore abricotier… par exemple) les arbres fruitiers à pépins (pommiers, poiriers…) organisent à l’avance leur fructification. Les fruits n’apparaissent ainsi que sur du bois âgé de deux ou trois ans. Pour bien comprendre le mécanisme de mise à fruits de ces arbres et tenter d’appréhender leur taille, il est indispensable d’apprendre à identifier les différents organes et leur rôle.

Les organes stériles du poirier et du pommier

L’œil (ou bourgeon) à bois

Brindille à bois poirier
La brindille (ici au centre) est un rameau d’une vingtaine de centimètres de longueur qui porte un bourgeon à bois terminal plus volumineux que les autres.

Il n’engendre que des pousses à feuilles. Sa présence est naturelle chez le jeune sujet puisqu’il doit constituer son ossature, support de sa fructification future. Les yeux à bois sont majoritairement portés par des rameaux à bois, sortes de grandes tiges assez frêles de 30 à 70 centimètres de longueur. Les yeux à bois se reconnaît aisément à leur forme élancée et pointue.

 On les trouve également sur la brindille, un rameau version miniature (moins de 20 centimètres de longueur)  coiffé d’un œil à bois terminal plus volumineux que les autres.

Les gourmands

portent aussi des yeux à bois. Sur les arbres fruitiers, ces tiges de forte section et vigueur se développent au cours de l’année, souvent à la verticale. Leur rapidité de croissance s’accompagne d’un espacement important des feuilles. Le gourmand tire à lui la sève et déséquilibre ainsi la croissance. Il convient de l’éliminer en le coupant proprement à sa base dès que possible.

Les organes fertiles du poirier et du pommier

La brindille couronnée

Elle est morphologiquement très proche de la brindille à bois mais s’en différencie par la présence d’un bourgeon à fleurs sur le haut. La brindille couronnée est donc théoriquement en mesure de développer des fruits mais, dans la pratique, elle supporte difficilement le poids de ces derniers lors de leur croissance.

Elle plie donc au fur et à mesure que les poires ou pommes grossissent, ce qui se traduit dans le pire des cas par la casse de la brindille si elle n’est pas étayée ou par une alimentation de sève freinée et donc une production de poires ou pommes plus petites que la normale.

L’œil ou bouton à fleurs: la lambourde

dards du poirier
Les dards sont très courts et portent un bouton à fleurs.

Comme son nom l’indique, de ce bourgeon naît un bouquet de fleurs qui évoluent naturellement au cours de la belle saison en fruits. Pour les différencier des yeux à bois, une observation attentive suffit. Les bourgeons à fleurs sont plus gros, plus renflés et comportent à leur base des écailles nettement visibles.

Le dard

Le dard est un rameau très court (de moins de 3 centimètres) présentant une écorce ridée et comportant un œil à bois. Il évolue facilement en bouton à fleurs si l’afflux de sève qui lui parvient est modéré. L’opération de taille prend ici tout son sens car elle permet par un jeu de tire-sève de réguler l’apport sur le dard et donc d’encourager sa transformation en bouton à fleurs.

La bourse

bourse du poirier
La bourse est un organe sommital renflé, plein de réserves.

Elle est facile à reconnaître. Cet organe charnu, presque arrondi, se forme au point d’insertion des fleurs. La bourse est une poche nutritive très intéressante pour le jardinier. Elle donne en effet rapidement naissance à de nouveaux bourgeons à fleurs ou des dards qui évolueront à leurs tours les années suivantes, après fructification, en nouvelles bourses…

Un dernier conseil

La taille des poiriers et des pommiers est un geste qui demande des connaissances et un bon coup d’oeil. Si vous souhaitez aller plus dans la compréhension des fruitiers, je vous invite à consulter et acquérir le très riche ouvrage « La taille des arbres fruitiers : mode d’emploi » de Jacques Beccaletto et Denis Retournard paru aux éditions Ulmer en 2005 puis régulièrement réédité.

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5 commentaires

  1. Chedru @ Si vous avez de la place, vous pouvez également pratiquer l’arcature des branches : ne pas les couper et les attacher à l’horizontale. Au lieu de partir à bois, les bourgeons auront tendance à donner des organes fertiles.
    Opération à faire plutôt quand la végétation a démarré, le bois est plus souple et risque moins de se briser.

    1. Bonjour,

      Tout à fait d’accord avec J.J, l’arcure entraîne un ralentissement de sève aboutissant à une floraison bien plus généreuse. Elle se pratique aussi notamment dur des rosiers grimpants qui ont tendance à produire de nombreux gourmands de plusieurs mètres !

  2. PEUX T ON REDONNER UNE FORME A UN POIRIER MAINTENANT J ‘AI DES FRUITS SUR CERTAINE BRANCHE SUR D AUTRE RIEN ET ELLES POUSSENT AVEC VIGUEUR EN HAUTEUR PUS JE LES RABATTRE OU FERONT ELLES DES FRUITS L AN PROCHAIN
    MERCI POUR VOS CONSEILS

    1. Bonjour, les poiriers se taillent comme les pommiers jusqu’au mois de mars pour la taille d’hiver. Mais on pratique également une taille en « vert » au cours de la végétation de l’arbre. Elle a pour objectif de préparer la floraison et la fructification de l’année prochaine.
      Concernant votre problème, les longues tiges qui poussent avec vigueur en hauteur sont des gourmands. Vous pouvez les couper au ras des charpentes (branches d’où elles prennent naissance). L’hiver prochain, pratiquez une taille à 3 yeux (en taillant juste au-dessus du 3 ème bourgeon les branches qui ont fleuri et fructifié cette année.

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