Sol vivant et fertile

Semer sur couche chaude

Lorsque l’on veut effectuer des semis de plantes frileuses et que l’on ne dispose ni de serre, ni de véranda ou que l’on ne veut tout simplement pas occuper l’une des fenêtres de la maison, le recours au semis sur couche chaude est une alternative intéressante, facile à réussir et économique.

On parle de couche chaude pour un châssis de culture rempli de terre fine. Celle-ci repose sur un lit de fumier frais destiné à fournir une chaleur naturelle issue du processus de fermentation.

Comment monter une couche chaude ?

La couche peut être montée à même le sol à l’intérieur d’un châssis ou d’un grand contenant de type caisse à fruits mais il est préférable de l’enterrer dans une fosse pour limiter les déperditions de chaleur. on veillera alors au préalable à disposer au fond du trou ( d’une profondeur voisine de 40 à 60 cm) un bon lit de cailloux constituant le drainage.

Le montage consiste d’abord à brasser activement, à l’aide d’une fourche, les différents éléments : fumier frais de cheval, tonte de gazon et feuilles séchées déchiquetées. Ces deux derniers éléments représentent ensemble 1/3 du volume total environ et permettent d’allonger, en ajustant leur dosage précis, la durée de fermentation.

Emplissez le trou et piétinez la couche pour la tasser. Terminez par un arrosage si le fumier semble trop sec. Le chauffage est en place !

Posez ensuite un coffre en bois  d’une  vingtaine de centimètres de hauteur rempli d’une couche de 10 à 15 centimètres de terreau fin, à semis. Surmontez le tout d’une vitre. Pensez à donner un peu de pente pour que l’eau de pluie s’évacue par les côtés.

En janvier, février, ramenez tout autour du coffre de la paille pour protéger la culture du froid et limiter les déperditions latérales de chaleur. Sur le haut, la nuit, des paillassons joueront le même rôle.

Monter une couche chaude

Quelques jours après le montage, la température atteint subitement au cœur de la couche 50, 60°C, voire un peu plus suivant le cas, à cause du processus naturel de fermentation. C’est ce que l’on appelle le « coup de feu ». Il ne dure que quelques jours. Plongez alors un thermomètre pour suivre l’évolution de la température. Elle redescend par la suite et se stabilise à 30-35°C environ. C’est le moment idéal pour réaliser les semis de tomates, poivrons, aubergines, courgettes, courges….Dans ce milieu chaud et humide, les levées sont rapides et les jeunes racines se développent facilement.

Une surveillance quotidienne…

Car il suffit d’une belle journée pour que la température monte subitement par effet de serre et conduise à l’étiolement des plants. Il faut donc aérer dès que possible, ne pas oublier non plus de refermer la nuit et dérouler les paillassons (ou la vieille moquette) pour protéger du froid.

Lorsque la température retombe enfin autour des 10-15° C, recyclez la couche. Vous pouvez l’étendre au potager ou, mieux, l’ajouter au tas de compost. Vous pouvez également l’utiliser pour poursuivre les semis moins frileux.

La technique des couches chaudes était largement utilisée au XIX ème siècle chez les maraîchers parisiens pour produire des légumes en hiver et tôt en saison. Cette technique était aussi largement répandue de l’autre côté de l’Atlantique, au Québec, comme en témoigne ce film d’archive de 1942 réalisé par l’abbé Maurice Proulx.

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