Les Légumes racines

Culture des pommes de terre sans travail du sol : résultats

Au début du printemps dernier, Stéphane démarrait dans son potager une expérimentation de culture sur buttes des pommes de terre. Au terme d’une saison décevante, pourtant nourrie d’espoirs, il nous fait part aujourd’hui des résultats chiffrés de sa récolte et analyse objectivement les raisons de son infortune.

Espoirs déçus …

Je vous annonçais dans mon article précédent ( au mois de juillet dernier) que j’avais bon espoir de récolter sur la planche de culture restante un peu plus de pommes de terre que les précoces. Mais hélas, ce ne fut pas le cas.

En Béarn, comme dans beaucoup d’autres régions françaises cette année, l’été a été frais et humide. Les limaces n’ont cessé d’être actives et ce sont mes derniers plants de pomme de terre qui ont été décimés par les baveux.

Quelques semaines après mon précédent point de parcours, je décidai donc de stopper le massacre et de récolter ce qui me restait de pomme de terre.

Autant le dire tout de suite, la récolte n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Cela fut moins catastrophique que pour la première butte, mais loin des rendements espérés au vu des variétés choisies.

Quelques chiffres

Un simple tableau étant bien plus parlant qu’un long discours, voici en quelques lignes les résultats de cette première année d’expérimentation :

Variétés

Quantités repiquées Quantités récoltées

Amandine (butte 1)

688 g

542 g

Cherry (butte 1)

608 g

346 g

Bleue d’Artois (butte 2)

396 g

590 g

Charlotte (butte 2) 602 g

1115 g

Comme on peut le constater, les Amandines et les Cherry de la première planche ont produit bien moins que ce que j’ai installé en terre. Tandis les Bleues d’Artois et les Charlottes plantées sur la seconde planche et récoltées un peu plus tardivement,  ont donné  légèrement plus que ce que j’ai mis en terre, mais  pas vraiment de quoi pavoiser !

Quelques éléments d’analyse

A moi, maintenant que la saison de récolte est terminée, d’essayer de tirer quelques enseignements de cette première expérience malheureuse.

Limaces et pommes de terre
Les populations de limaces sont difficiles à contenir naturellement !

Il est tout d’abord évident que la mauvaise saison printanière conjuguée à une saison estivale tout aussi maussade n’ont pas permis une culture optimale. Mais cette météo capricieuse ne suffit pas à expliquer à elle seule le faible rendement relevé car dans le même temps, mes voisins jardiniers s’en sortent eux avec une récolte de pommes de terre tout à fait honorable.

Deuxième aspect exploré,  je cultive ma parcelle en non travail du sol depuis maintenant 2 ans. Je me trouve de ce fait confronté à une invasion massive de limaces. Le couvert végétal et gastronomique étant permanents sur mon lopin de terre, l’espace est devenu un véritable hôtel trois étoiles pour toutes sortes de gastéropodes. Je pourrais bien sûr compter sur leurs prédateurs naturels (hérissons, carabes, lézards, crapauds, …) mais ils n’ont semble t-il pas encore eu le temps de poser leurs valises dans ce fabuleux endroit. J’espère sincèrement qu’ils ne tarderont pas tant les limaces sont un véritable fléau pour les jardiniers amateurs soucieux de cultiver sans empoisonner la faune et la flore locales.

Enfin, les 2 buttes à pommes de terre installées ont aussi été fortement envahies d’herbes rampantes de la famille des potentilles qui ont concurrencé les cultures de pommes de terre, de courges et de melons. Malgré le couvert de BRF (Bois raméal fragmenté) mis en place sur les patates, ces rampantes ont réussi à  s’implanter, trouvant là un sol friable et très aéré avantageux !

… l’espoir fait – heureusement – vivre !

Carabe doré pommes de terre
La carabe doré est un prédateur naturel des limaces. Sa présence est enfin notée !

Forts de tous ces constats, je prépare d’ores et déjà une nouvelle tentative de culture des pommes de terre pour la saison prochaine car si cette année fut un échec, je ne compte certainement pas m’arrêter là !

Dès aujourd’hui, j’ai entrepris de reconstituer deux buttes. Pour ces deux dernières, je récupère la terre de 3 allées creusées avec pour objectif de monter des buttes plus hautes de quelques centimètres par rapport à cette année.

Pour contrecarrer les pousses des plantes invasives, je vais semer, avant la mise en place du couvert de bois, un mélange d’engrais verts à base de Vesce d’hiver et de seigle. Ce dernier devrait, en plus d’enrichir le sol, ralentir, voire empêcher l’implantation des potentilles et fournir au sol et à sa faune une nourriture conséquente.

Pour lutter contre les limaces, je vais opter pour un passage plus régulier de la tondeuse sur les parties contiguës à mes buttes, ce qui aura pour effet de limiter l’humidité ambiante et de restreindre leurs zones refuges.

J’ai été très heureux de constater, ces dernières semaines, l’arrivée de carabes et de crapauds sur la parcelle. J’espère que ces derniers vont se remplir la panse de baveux durant le reste de l’automne, avant d’entrer en phase d’hibernation. J’espère aussi et surtout qu’ils m’offriront à leur tour une descendance nombreuse pour m’aider à lutter contre les envahissants.

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Un commentaire

  1. Bonjour Stéphane,

    Je vais tester cette année ma première culture sur buttes de pommes de terre . Je serais heureux de partager mon expérience et j’aurais quelques questions sur le type de buttes à privilégier pour cette culture . Je compte commencer la mise en place d’ici la mi avril …N’hésitez pas à me recontacter par mail

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